Intersectionnalité : qu’est-ce que le féminisme décolonial ?

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Les « femmes » ne forment pas une classe homogène. Au sein des femmes il existe des expériences vécues différentes de la domination selon que l’on soit blanche ou racisée. Le féminisme décolonial entend prendre en compte la spécificité de l’oppression des femmes racisées dans leur lutte.

La postcolonialité désigne la manière dont les anciennes sociétés coloniales ont été façonnées par l’esclavage, la colonisation et les discriminations raciales. Par extension, elle renvoie aux discours et pratiques qui organisent la continuité sous d’autres formes d’une telle structuration sociale, une fois abolies l’exploitation et la ségrégation officielles.


Déconstruction de la blanchité

A protester holds a banner against black segregation in a improvised demonstration throughout Central London in sympathy with the Ferguson protests in the US and the death of Michael Brown who was shot dead by a police officer. Green Park, London. 26 November 2014. Daniel Leal-Olivas/PALe féminisme décolonial s’inscrit dans cette perspective pour mettre en avant la manière dont les rapports sociaux de sexe sont déterminés par la construction de la race par l’État postcolonial, et pour montrer que les agendas féministes ne sont pas les mêmes selon que l’on est issu-e d’une minorité postcoloniale ou non.

Un exemple avancé par les féministes noires américaines dans les années 1960 était précisément que l’on ne pouvait pas aborder de la même manière le slogan « mon corps m’appartient », en réclamant hâtivement que toutes les femmes se reconnaissent dans la lutte pour le droit à l’avortement. Non pas que les féministes noires américaines rejettent un tel droit ni même l’idée que « mon corps m’appartient », mais elles refusaient que leurs luttes soient invisibilisées par l’agenda des féministes non racisées.

En effet, lors de la dite deuxième vague du féminisme dans les années 1960, les femmes non blanches et les femmes blanches des classes populaires – elles-mêmes dominées en tant que pauvres – étaient surtout préoccupées par les campagnes institutionnelles de stérilisation forcée, d’abandon forcé d’enfants.

D’où l’injonction célèbre « White woman, listen » de Hazel Carby qui disait l’importance pour les femmes des minorités de prendre la parole par elles-mêmes, de s’organiser selon leurs propres expériences vécues, sans le maternalisme des femmes blanches qui ne cessaient d’universaliser leur point de vue.....................

https://albruxelles.wordpress.com/2...nnalite-quest-ce-que-le-feminisme-decolonial/
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Sinon il y a aussi le problème des homosexuels noirs, notamment ceux d'Afrique!
 
A

AnvienMembre

Non connecté
@Drianke
Hello,

Je trouve la question du "white feminism" (vous me pardonnerez l'anglicisme, je ne connais pas l'expression consacrée en français) extrêmement intéressante.
Petit à petit, une frange du féminisme jusque là occultée par le féminisme majoritairement visible, c'est à dire els questions des femmes blanches d'une classe assez aisée, se fait entendre.
Très intéressant de voir notamment comment la question du femme est traitée par certaines féministe type Badinter ou encore Fourest, qui ne conçoivent pas du tout que le féminisme puisse être multiple.
 
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