interview CHAMAKH

Ce dimanche, la France du football va vibrer au rythme de l'opposition entre Lyon et Bordeaux, comptant pour la 14e journée de Ligue 1. Marouane Chamakh, l'attaquant girondin, s'est confié à Football.fr, et donne son sentiment sur cet incontournable choc. L'international marocain revient également sur le parcours bordelais en Ligue des Champions, sur son quotidien avec un entraîneur du charisme de Laurent Blanc, mais aussi, et surtout, sur les beaux jours qu'il passe au sein de l'effectif des vice-champions de France en titre.

Football.fr: Marouane, tout d'abord, un petit mot sur la qualification de Bordeaux en quart de finale de la Coupe de la Ligue, acquise mardi face à Guingamp (4-2)...
Marouane Chamakh: C'est une grosse satisfaction. On voulait faire quelque chose de bien, et on avait la chance de recevoir une formation de Ligue 2 à domicile. On l'a fait, on a gagné, tout le monde est heureux. De l'autre côté du tableau, il n'y a plus Lyon ni Marseille. On va dire qu'il n'y a plus de "gros", à part peut-être Nice et Paris. Cette compétition, pour nous, est largement jouable.

Etant donné que vous êtes encore engagés en Ligue des Champions, et que le championnat reste la priorité, comptez-vous tout de même jouer à fond la Coupe de la Ligue ?
Bien sûr. On l'a remportée il y a deux saisons (en 2006, victoire contre Lyon en finale, 1-0, ndlr), et même si c'est un parcours assez court, c'est une compétition magnifique. Elle permet d'assurer une place en Coupe de l'UEFA, et c'est un joli titre. Je garde un souvenir exceptionnel de la Coupe de la Ligue que j'ai remporté il y a deux ans. C'est quelque chose qui met en confiance. Nous, les joueurs, on demande des titres. Après, que ce soit la Coupe de France, la Coupe de la Ligue ou le championnat... On va essayer de tout gagner.

En Ligue des champions, Bordeaux reçoit Chelsea avant de se déplacer sur le terrain de l'AS Roma. Sentez-vous la qualification en huitièmes de finale encore possible ?
Oui. C'est encore jouable, on a encore nos chances. On se sent bien en ce moment donc on va faire le maximum pour y arriver. Avec le potentiel et l'état d'esprit qu'on a, on peut créer l'exploit et se qualifier en huitièmes de finale, malgré le regain de forme de l'AS Roma. Même si on a pris 4-0 à Stamford Bridge, je sais que ce ne sera pas le même Bordeaux qui accueillera Chelsea. On a commencé par deux défaites, c'était très difficile, mais on a su relever la tête.

"Ce n'est pas le bon moment pour les affronter"

Les blessures de Ramé et de Valverde ne déstabilisent-elles pas le groupe ?
Pas du tout. En ce moment, avec le turn-over pratiqué, c'est comme si cela ne faisait aucune différence. Mais là, on est tous content parce que Mathieu (Valverde, ndlr) retrouve la forme, il s'est encore entraîné aujourd'hui (jeudi, ndlr), et il a eu de bonnes sensations. Et puis, Kevin (Olimpa, ndlr) joue parfaitement son rôle. Même si on a hâte qu'ils reviennent, on ne s'inquiète pas trop pour eux, parce qu'on sait qu'il y a toujours quelqu'un pour les remplacer au pied levé.

Pensez-vous que Kevin Olimpa a une belle carrière devant lui ?
Je crois. On le côtoie depuis maintenant deux saisons, il est plus mature que son âge ne le laisse paraître. Il dégage une certaine sérénité, même à l'entraînement. On sait que c'est un jeune joueur qui, je suppose, va réaliser une bonne carrière. Pour le moment, il est bien parti.

Vous vous déplacez ce dimanche à Lyon. Pensez vous que la défaite de l'OL contre Metz (1-3), ce mardi en Coupe de la Ligue, ne vous rende la tâche plus compliquée que prévue ?
Oui. Plusieurs personnes pensent, à tort, que les Lyonnais sont "prenables" car ils ont perdu contre un club de Ligue 2. Mais au contraire, ils vont être remontés et vont vouloir montrer que ce n'était qu'un accident de parcours. A vrai dire, ce n'est vraiment pas le bon moment pour les affronter. Ils sont orgueilleux et je suis certain qu'ils vont vouloir se rattraper contre Bordeaux. Mais de notre côté, nous sommes en plein confiance, nous sommes bien.

"Pas de plan anti-Benzema"

Quelles seront les clés d'une victoire girondine ?
En ce moment, nous dégageons beaucoup de sérénité défensivement. On arrive aussi à se créer beaucoup d'occasions, et à produire du beau jeu. Si on conserve ces qualités, on peut y arriver. Surtout qu'en ce moment, on est bon sur coups de pied arrêtés. On essaiera de s'en servir. Ce genre de match se joue parfois sur un petit détail, un petit truc qui fait toute la différence.

Laurent Blanc a-t-il prévu une tactique quelconque pour museler Karim Benzema ?
Pas pour l'instant. D'ailleurs, je crois bien qu'il n'en a jamais fait une auparavant pour qui que ce soit. Ce n'est pas son genre de cibler quelqu'un, ou de demander un marquage individuel. Evidemment, on va quand même faire très attention à Karim Benzema. Mais, à mon avis, il n'y aura pas de plan contre lui.

L'expérience d'un entraîneur de la trempe de Laurent Blanc apporte-t-elle un apport certain pour ce genre de matches ?
Oui. Ça nous aide. Cet entraîneur dégage une aura qui nous donne confiance. On est toujours à l'écoute de ses conseils, car il nous apporte toute son expérience. Il a vécu de très grands matches, et ce n'est pas un Lyon-Bordeaux qui va l'effrayer.

"Laurent Blanc à la tête des Bleus ? On en discutait"

Avec le recul, qu'a-t-il manqué à Bordeaux pour remporter le championnat, la saison dernière ?
Les bons résultats lors des confrontations directes avec Lyon, assurément. Ils nous prennent six points, et cela a fait la différence à l'issue de l'exercice. On a surtout regretté de ne pas les avoir battu sur notre pelouse du Stade Chaban-Delmas. Pour l'instant, ils ont déjà six points d'avance sur nous, et il ne faudra pas faire la même erreur si on veut garder une chance.

Que s'est-il dit dans le vestiaire, quand, au moment où Raymond Domenech était clairement menacé, quelques rumeurs faisaient état d'une éventuelle nomination de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France ?
On en parlait entre nous. On était tout de même persuadé qu'il allait au moins finir la saison ici, au vu des discours qu'il tenait. On ne le voyait pas partir. Et à chaque fois que le coach était interrogé, il démentait ces rumeurs. Cela dit, cela restait un sujet de conversation fréquent entre les joueurs.

Et votre avenir, l'envisagez-vous à Bordeaux pour ces prochaines saisons ?
Je compte finir la saison à Bordeaux. On joue les coupes, le haut de tableau en championnat, la Ligue des Champions... Je me plais ici. Les saisons passent mais ne se ressemblent pas. Ensuite, il me restera une année de contrat. Là, je pèserai le pour et le contre, et on verra bien.
 
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