Irak: après la guerre, la prostitution

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Trafic de femmes en Irak pour « remonter le moral des troupes »
AFI
International

Les bases militaires US aux Philippines, Corée du sud, Thaïlande, en particulier, ont toujours attiré la prostitution. Cependant, l’installation de forces armées US dans le Golfe, l’invasion de l’Irak et la guerre en Afghanistan, la dépendance de l’armée US sur des mercenaires ont transformé progressivement la prostitution en trafic de femmes au Moyen-Orient. Un des meilleurs exemples du rôle de ces derniers est le réseau d’enlèvements de femmes en Bosnie par DynCorp et il semble que des cas similaires soient connus en Irak.

L’invasion US en 2003 a ramené avec elle la prostitution en l’espace de quelques semaines comme l’avait fait l’embargo impitoyable. Saddam Hussein avait alors été obligé de lancer ses forces paramilitaires en 1999 contre les réseaux. Les femmes instigatrices furent exécutées et toute femme jusqu’à l’âge de 45 ans, contrainte de voyager hors d’Irak avec un compagnon mâle de sa famille. La guerre a créé un vaste réservoir de filles et garçons sans famille, vulnérables et proies faciles pour les gangs. Des femmes irakiennes réfugiées en Jordanie, Syrie, Yémen ou Emirats Arabes Unis n’ont d’autre solution, par désespoir économique, que le commerce du sexe.

Mais ce qui a changé, c’est l’importation de femmes étrangères sous le couvert de domestiques, cuisinières, employées etc… comme l’a documenté David Phinney dans le Chicago Tribune où il relate comment une société koweitienne en contrat glissait des femmes dans ses embauches de travailleurs migrants pour le site de la nouvelle ambassade US dans la zone verte. S’y se sont ouverts quelques bordels, camouflés en restaurant chinois, coiffeurs, abri pour femmes, fréquentés par les contractors qui ne doivent de compte à aucune autorité. Comme le racontait l’un d’eux en février 2007, « nous avons un PSD (un contact) qui nous amènent ces jolies Irakiennes ». Leurs e-mails suggèrent aussi que des Chinoises, Iraniennes ou Européennes de l’Est sont au service des Américains et d’autres Occidentaux.

Les milices irakiennes en alerte contre la prostitution et la guerre s’intensifiant à Bagdad et dans les autres provinces arabes - en permission en 2005, le réserviste Patrick Lackatt, se vantait que « pour un dollar, vous pouvez avoir une prostituée pour une heure » - les contractors se ruent maintenant vers le Kurdistan ou Dubaï devenu le pivot de la prostitution dans le Golfe et où les réseaux de prostitution s’avèrent plus difficiles à traquer. Il n’est d’ailleurs pas dans l’intérêt des militaires américains ou des contractors de dévoiler des informations sur cette exploitation avilissante des femmes puisqu’ils cherchent à « remonter le moral de leurs troupes ». Et, de la même manière que les corps des Irakiens ne sont pas décomptés dans les pertes de la guerre, il en va de même des malades du Sida, qui ne sont jamais évoqués dans les reportages et autres nouvelles sur l’Irak.
 
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