Iran : la chasse aux sorciers (et aux djinns) (le Nouvel Obs)

Il n’y a pas eu de printemps iranien. En moins de deux ans, le mouvement vert a été méthodiquement laminé. Ses leaders Mehdi Karoubi et Mir-Hossein Mousavi sont depuis le 14 février placés en résidence surveillée. Coupés du monde.

Karoubi et Mousavi ont été purement et simplement occultés, neutralisés, kidnappés. En ne les arrêtant pas officiellement, le régime espère ainsi éviter d’en faire des martyrs.
"Les arrestations ciblées, la pression exercée sur les familles d’opposants, les tortures en prison, l’omniprésence de la surveillance des services de renseignements qui sont malheureusement en Iran extrêmement "performants" ont condamné le mouvement vert à devenir souterrain, explique un journaliste iranien actuellement au chômage forcé, un régime qui se sait détesté par la majorité de la population reste en permanence sur ses gardes et ne peut être renversé par surprise. La paranoïa est devenu au sommet de l’Etat l’idéologie officielle. Nous applaudissons les révolutions arabes, que le régime a le culot de saluer comme la manifestation d’un 'réveil islamique', mais, avec amertume, nous n’oublions pas qu’en juin 2009, lors des grandes manifestations pacifiques, c’est la jeunesse verte qui a inventé la révolution facebook et, avec les téléphones portable, a fait de chaque manifestant un reporter en puissance."

Tout a commencé par le limogeage par Mahmoud Ahmadinejad de son ministre du Renseignement, Heidar Moslehi, un religieux très proche du Guide suprême, Ali Khamenei.
Celui-ci était soupçonné par Ahmadinejad d’espionner son propre directeur de cabinet, Esfandiar Rahim Mashaie, bête noire des partisans du Guide suprême et gourou du président.
Aussitôt, Khamenei est intervenu pour imposer le maintien du ministre à son poste, désavouant ainsi publiquement Ahmadinejad qu’il avait pourtant jusque là toujours soutenu. S’en est suivi une extravagante bouderie présidentielle qui a décidé de faire la grève de ses fonctions pendant une dizaine de jours.
Ce n’est que le 1er mai qu’il a retrouvé le chemin de ses bureaux après avoir assuré que les ordres du Guide sont comme ceux d’un père à son fils. Mais pendant ce temps-là, la presse et les députés khameneistes se sont déchaînés avec une rare violence contre Ahmadinejad pour son crime de lèse imam.

Mashaie est un personnage atypique et complexe dans le cadre de la République islamique. Il est détesté par les ultraconservateurs. Il est partisan de la mise à l’écart des mollahs de la vie politique de la République islamique. Précisons que sa fille a épousé le fils d’Ahmadinejad. La riposte des ultras du régime a été immédiate. Une vingtaine de fidèles d’Ahmadinejad et de Mashaie ont été arrêtés, dont Abbas Amirifar, imam de la prière de la présidence, pour – et c’est une histoire de fou – "sorcellerie", commerce avec les djinns et les démons et "connections avec des mondes inconnus". Rien que cela. La République islamique vient de lancer la chasse aux sorciers.
Cet affrontement fratricide entre le Guide et le président est le signe de la nervosité qui règne au sommet de l’Etat. La lutte pour le pouvoir est portée au cœur même de la République islamique. Pour l’heure, les chefs des Gardiens de la Révolution semblent soutenir la Guide. Pour combien de temps ?
 
Étant moi même chiite, je me désolidarise de Kouroubi, un vrai guignol.
En réalité ils ont perdu les éléctions de manière régulière, et passent leurs temps a semer le désordre. Et ça d'un point de vue Islamique, ça le fait pas. Je dirais même que c'est très grave.
Concernant le contenu de l'article à ne pas prendre au sérieux bien évidemment. Un journal sur la ligne de l'Empire(comme tout le reste) Avec interprétations délirantes des événements bien sur. Puisqu'ils avaient eux meme prétendu que les éléctions étaient truqués comme tout les autres journaux français et occidental. La preuve:

sondage américain avant éléction::
L’idée que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a volé sa réélection par la fraude aux dépens de la « révolution verte » de Mir-Hossein Mousavi – soutenu par les milieux intellectuels et les classes moyennes – est petit à petit en train de s’installer comme un fait acquis.

Et pourtant la forte participation, estimée à environ 85%, était présentée comme la garantie d’une victoire écrasante d’Ahmadinejad, considéré comme l’allié des iraniens plus traditionnels des classes ouvrières et paysannes.

C’est ce qu’affirment Ken Ballen and Patrick Doherty dans un article du Washington Post qui citent les conclusions d’un sondage qu’ils ont mené à travers tout le pays au mois de mai et qui prévoyait pratiquement la même avance en voix - de l’ordre de 2 pour 1 en faveur d’Ahmadinejad - que celle annoncée à la sortie des urnes.

Ballen et Doherty démolissent aussi un des principaux arguments avancés par de nombreux observateurs qui affirment qu’il y a eu fraude. Cet argument est que Mousavi, un Azeri, avait très certainement gagné dans les circonscriptions à majorité Azeri mais où Ahmadinejad est sorti vainqueur. Cependant, Ballen et Doherty rappellent que « notre sondage montre… que les deux tiers des Azeri préfèrent Ahmadinejad à Mousavi ».

Leur sondage contredit aussi une idée largement partagée par les grands média selon laquelle la jeunesse branchée sur Internet soutient Mousavi. Ils ont trouvé que seul 1 Iranien sur 3 a accès à l’Internet et que « les intentions de vote en faveur d’Ahmadinejad parmi les 18-24 ans étaient plus fortes que dans toute autre tranche d’âge de la population ».
http://www.legrandsoir.info/Elections-en-Iran-Et-si-Ahmadinejad-avait-gagne.html

Sondage américain récent:
L’International Peace Institute a rendu public un sondage réalisé par téléphone en Iran.
Selon cette étude, les Iraniens sont clairement divisés sur un rapport un tiers/deux tiers : la majorité se prononce en faveur de la continuation de la Révolution islamique derrière le président Ahmadinejad. Tandis que la minorité ne souhaite pas poursuivre le soutien financier au Hamas et au Hezbollah, espère un rapprochement avec les Etats-Unis, et soutient le leader d’opposition Moussavi.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Deux-tiers-des-Iraniens-soutiennent-Ahmadinejad-4993.html
 
Pour ceux qui ne savent pas il y a 2 écoles dans le Chiisme Duodécimain.Ceux qui prônent la laicité,et ceux qui prônent la politique.

A y regarder de plus près on se rend compte que les Ayatollahs 'laïque' ont tous perdu d'un point de vue politique et religieux. Et s'improvisent laïque pour le coup. Alors que de véritable hypocrite.Et veulent même se soumettre à l'Empire américain (excellent entretien de Meyssan sur la question)

Khomeyni résume bien la situation de ces guignols:
C’est sournoisement et avec malignité, en se faisant les champions de la sainteté de l’islam : comme quoi l’islam et les autres religions révélées s’occupent de choses spirituelles, de formation de l’âme, de mettre en garde contre les honneurs de ce monde, appelant à laisser le monde et à vaquer à des pratiques cultuelles, à des invocations et à des prières qui rapprochent l’homme de Dieu le Très-Haut et l’éloignent du monde ; que le gouvernement, la politique et la conduite des affaires sont contraires à ce grand objectif spirituel, parce que toutes ces choses ne sont que pour la marche de ce bas monde et que cela est en contradiction avec la démarche des grands Prophètes. La propagande selon cette deuxième méthode a malheureusement eu un effet sur certains religieux et pratiquants mal informés de l’islam qui ont été, et vont peut-être encore, jusqu’à considérer le fait d’intervenir dans la politique et le gouvernement comme péché et impiété. C’est là un grand fléau qui a touché l’islam.

[...]Quant au deuxième groupe, dont le projet est pernicieux et qui considèrent que l’islam n’a rien à voir avec le gouvernement et la politique, il faut dire à ces ignorants que le Noble Coran et la Sunna du Messager de Dieu, que Dieu le bénisse lui et les siens, ne comportent dans aucun domaine autant de prescriptions qu’à propos du gouvernement et de la politique. Bien plus : nombre des prescriptions cultuelles de l’islam sont politico-cultuelles, et c’est leur négligence qui a causé nos malheurs.
Extrait du Testament politique pour la Ummah.
 
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