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[QUOTE="lynes38, post: 5855724, member: 163674"] En premier lieu, il s’est agit de répandre par SMS durant la nuit du dépouillement la nouvelle selon laquelle le Conseil des gardiens de la Constitution (équivalent de la Cour constitutionnelle) avaient informé Mir-Hossein Mousavi de sa victoire. Dès lors, l’annonce, plusieurs heures plus tard des résultats officiels —la réélection de Mahmoud Ahmadinejad avec 64 % des suffrages exprimés— paraissait un gigantesque trucage. Pourtant, trois jours plus tôt, M. Mousavi et ses amis considéraient la victoire massive de M. Ahmadinejad comme certaine et s’efforçaient de l’expliquer par des déséquilibres dans la campagne électorale. Ainsi l’ex-président Akbar Hashemi Rafsanjani détaillait ses griefs dans une lettre ouverte. Les instituts de sondage US en Iran pronostiquaient une avance de M. Ahmadinejad de 20 points sur M. Mousavi [12]. À aucun moment, la victoire de M. Mousavi n’a paru possible, même s’il est probable que des trucages ont accentué la marge entre les deux candidats. Dans un second temps, des citoyens ont été sélectionnés ou se sont fait connaître sur internet pour converser sur Facebook ou s’abonner à des fils de dépêche Twitter. Ils ont alors reçu, toujours par SMS, des informations —vraies ou fausses— sur l’évolution de la crise politique et les manifestations en cours. Ce sont ces dépêches anonymes qui ont répandu les nouvelles de fusillades et de morts nombreux ; nouvelles à ce jour non confirmées. Par un malencontreux hasard de calendrier, la société Twitter devait suspendre son service durant une nuit, le temps nécessaire à la maintenance de ses installations. Mais le département d’État des États-Unis est intervenu pour lui demander de surseoir à cette opération [13]. Selon le New York Times, ces opérations contribuent à semer la défiance dans la population [14]. Simultanément, dans un effort nouveau la CIA mobilise les militants anti-iraniens aux USA et au Royaume-Uni pour ajouter au désordre. Un Guide pratique de la révolution en Iran leur a été distribué, il comprend plusieurs conseils pratiques, dont : régler les comptes Twitter sur le fuseau horaire de Téhéran ; centraliser les messages sur les comptes Twitter @stopAhmadi, #iranelection et #gr88 ; Ne pas attaquer les sites internet officiels de l’État iranien. « Laissez faire l’armée » US pour cela (sic). Mis en application, ces conseils empêchent toute authentification des messages Twitter. On ne peut plus savoir s’ils sont envoyés par des témoins des manifestations à Téhéran ou par des agents de la CIA à Langley, et l’on ne peut plus distinguer le vrai du faux. Le but est de creer toujours plus de confusion et de pousser les Iraniens à se battre entre eux. Les états-majors, partout dans le monde, suivent avec attention les événements à Téhéran. Chacun tente d’évaluer l’efficacité de cette nouvelle méthode de subversion dans le laboratoire iranien. À l’évidence, le processus de déstabilisation a fonctionné. Mais il n’est pas sûr que la CIA puisse canaliser les manifestants pour qu’ils fassent eux-mêmes ce que le Pentagone a renoncé à faire et qu’ils n’ont aucune envie de faire : changer le régime, clore la révolution islamique. [1] « Discours à l’université du Caire », par Barack Obama, Réseau Voltaire, 4 juin 2009. [2] « BP-Amoco, coalition pétrolière anglo-saxonne », par Arthur Lepic, Réseau Voltaire, 10 juin 2004. [3] Sur le coup de 1953, l’ouvrage de référence est All the Shah’s Men : An American Coup and the Roots of Middle East Terror, par Stephen Kinzer, John Wiley & Sons éd (2003), 272 pp. Pour les lecteurs francophones, signalons le dernier chapitre du récent livre de Gilles Munier, Les espions de l’or noir, Koutoubia éd (2009), 318 pp. [4] « La société iranienne paralysée », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 février 2004. [5] « Taliban using Skype phones to dodge MI6 », par Glen Owen, Mail Online, 13 septembre 2008. [6] « NSA offering ’billions’ for Skype eavesdrop solution », par Lewis Page, The Register, 12 février 2009. [7] « Taliban Threatens Cell Towers », par Noah Shachtman, Wired, 25 février 2008. [8] Jawwal est la marque de PalTel, la société du milliardaire palestinien Munib Al-Masri. [9] Jibran Bassil est un des principaux leaders du Courant patriotique libre, le parti nationaliste de Michel Aoun. [10] « Freed Lebanese say they will keep fighting Israel », Associated Press, 17 juillet 2008. [11] L’auteur de cet article a été témoin de ces appels. On pourra aussi consulter « Strange Israeli phone calls alarm Syrians. Israeli intelligence services accused of making phone calls to Syrians in bid to recruit agents », Syria News Briefing, 4 décembre 2008. [12] Cité dans « Ahmadinejad won. Get over it », par Flynt Leverett et Hillary Mann Leverett, Politico, 15 juin 2009. [13] « U.S. State Department speaks to Twitter over Iran », Reuters, 16 juin 2009. [14] « Social Networks Spread Defiance Online », par Brad Stone et Noam Cohen, The New York Times, 15 06 09. [/QUOTE]
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