Israël : les ultra-orthodoxes refusent d'entrer au gouvernement Livni

Les négociations menées en ce moment par Tzipi Livni pour former un nouveau gouvernement en Israël sont mouvementées. Vendredi, le parti ultra-orthodoxe Shass, qui est le troisième du pays, a refusé de rejoindre le futur gouvernement. Premier ministre désigné, Tzipi Livni s'est laissée jusqu'à dimanche pour annoncer la formation d'un gouvernement ou demander l'organisation d'un nouveau scrutin.

C’est une embûche de taille pour Tzipi Livni, la chef du parti Kadima chargée de constituer un nouveau gouvernement en Israël : le parti ultra-orthodoxe Shass a annoncé vendredi qu’il ne participera pas au gouvernement qu'elle tente de constituer. Sans l’appui de ce parti, qui est le troisième d'Israël avec 12 députés sur 120 au Parlement, Tzipi Livni se retrouve dans une position extrêmement difficile pour former un gouvernement viable.

Point d’achoppement des négociations : deux revendications que le Shass estime non satisfaites. "Le Shass n'a demandé que deux choses", justifie Roy Lachmanovitch, le porte-parole du parti, "une véritable aide financière pour les membres vulnérables de la société israélienne et une protection pour Jérusalem (...), qui n'est pas une marchandise à vendre". C’est le chef spirituel du parti, le rabbin Ovadia Yossef, qui a décidé l’abandon des discussions, épaulé par le "groupe de sages" le groupe de sages qu’il préside.

Sans l’appui de cette formation, Tzipi Livni va avoir du mal à constituer un gouvernement. Son parti, Kadima, ne dispose que de 29 députés au Parlement. Pour gouverner de manière stable, un gouvernement doit pouvoir s’appuyer sur une minimum de 60 députés. Or, depuis le début des consultations, le 21 septembre, Tzipi Livni n'a pu s'assurer que du soutien des 19 députés du Parti travailliste. "En théorie, Livni peut former un gouvernement minoritaire avec moins de 60 députés sur les 120 de la Knesset. Mais en pratique, cela lui sera très difficile" estime le politologue Gidéon Doron.

La date butoir pour parvenir à un accord est connue : Tzipi Livni s'est donnée jusqu'à dimanche pour annoncer la formation d'un gouvernement ou demander l'organisation d'un nouveau scrutin. Mais les travaillistes et les membres de Kadima n’y tiennent pas franchement : le parti de droite, le Likoud, dirigé par Benjamin Netanyahu, caracole en tête des sondages.

http://www.europe1.fr/Info/Actualit...t-d-entrer-au-gouvernement-Livni/(gid)/175067
 
"Nous nous dirigeons vers des élections", a déclaré, dimanche 26 octobre, Tzipi Livni, la ministre des affaires étrangères israélienne et dirigeante du parti Kadima (centre) dans une interview au quotidien Haaretz. Chargée par le président de l'Etat hébreu de former un nouveau gouvernement après la démission d'Ehoud Olmert, la chef du plus grand parti du Parlement israélien a finalement dû renoncer.

Les chances pour Mme Livni de constituer une majorité gouvernementale s'étaient encore amenuisées samedi, à la veille de l'expiration d'un ultimatum qu'elle avait lancé à ses partenaires potentiels. Mme Livni a pris sa décision à l'issue de consultations à huis clos avec ses conseillers, notamment après le refus vendredi du parti Shas de faire partie d'une éventuelle coalition. Le refus de ce parti religieux de continuer à soutenir l'alliance entre Kadima et le Parti travailliste est motivé avant tout par son refus farouche de négocier le statut de Jérusalem avec les Palestiniens, qui réclament la partie orientale de la ville comme capitale de leur futur Etat. "Je ne suis pas prête à des chantages politiques et budgétaires. Il y a des limites ! Nous irons à des élections le plus vite possible. Je n'en ai pas peur", a ajouté Mme Livni dans cette interview.

DES ÉLECTIONS POURRAIENT AVOIR LIEU EN FÉVRIER

"Tzipi Livni a tranché", a pour sa part déclaré à la radio publique Tsahi Hanegbi, chargé pour Kadima des tractations politiques. "Elle a décidé qu'elle n'était pas prête à payer n'importe quel prix pour constituer une coalition de gens qui se livrent à des chantages. Elle a dit clairement que si elle acceptait des exigences exorbitantes des partis, un gouvernement pourrait peut-être être constitué, mais son statut et celui de l'Etat d'Israël, aux plans économique et politique, s'effrondreraient", a ajouté le président de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la défense.

Mme Livni s'apprêtait dimanche après-midi à informer le président Pérès de son échec à former un gouvernement de coalition et à préconiser des élections anticipées avant la fin de la législature en 2010. Mme Livni doit rencontrer cet après-midi le président Pérès afin de lui faire part de sa décision. Ce dernier dispose de plusieurs jours pour consulter avant d'informer la Knesset du renoncement de Tzipi Livni. Il peut alors confier à un autre dirigeant politique le soin de tenter de former une équipe, une hypothèse peu probable. Il devrait alors annoncer la dissolution du Parlement. Le scrutin pourrait avoir lieu à la fin du mois de janvier ou en février. Les médias israéliens spéculent, eux, sur la date du 17 février.

Mme Livni avait succédé à la tête de Kadima au premier ministre Ehoud Olmert qui a dû démissionner en septembre après avoir été mis en cause dans des affaires de corruption. M. Olmert reste cependant à la tête d'un gouvernement de transition, le temps qu'un nouveau cabinet soit formé ou des que des élections aient lieu.

http://www.lemonde.fr/proche-orient...ctions-anticipees-en-israel_1111219_3218.html
 
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