Les jeunes djihadistes français ne sont pas dirigés par l'islam

Article intéressant d'un site de média belge bien connu

http://www.rtl.be/info/monde/france...t-l-ultraviolence-pas-par-l-islam-774457.aspx
"Moi, le Coran, je m'en tape": les jeunes djihadistes français dirigés par une révolte personnelle et l'ultraviolence, pas par l'islam

Qui sont ces jeunes qui deviennent djihadistes et se radicalisent en quelques mois voire quelques semaines? Selon Peter Harling, ce n'est pas l'islam qui est leur point commun, mais bien leur soif de violence.
Ils invoquent Allah à chaque phrase mais pour les jihadistes d'un genre nouveau, comme ceux qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre, l'islam est un prétexte permettant surtout de canaliser une révolte intime et une soif de violence, estiment des experts.



"Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle"

Convertis de fraîche date, maîtrisant mal ou pas du tout l'arabe, jonglant avec des concepts qu'ils comprennent à peine ou dont ils tordent le sens, ils ont trouvé dans l'organisation Etat islamique (EI) une structure souple et pragmatique au sein de laquelle peut s'épanouir leur désir de radicalisation, ajoutent-ils. "Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle", confie à l'AFP Peter Harling, du groupe de réflexion International crisis Group (ICG). "En fait ceux qui ont la culture musulmane la plus solide sont les moins susceptibles de se ranger du côté de l'EI".


"Une ultraviolence qui évoque le film de Stanley Kubrick Orange mécanique par son sadisme"

Dans une tribune intitulée "Tuer les autres, se tuer soi-même", il estime que "l'aspect le plus troublant des massacres commis à Paris est qu'ils ressortent d'une violence intime". L'EI "a offert un espace concret où une violence pornographique pouvait s'exprimer, se chercher, se désinhiber et monter en puissance. Ce n'est pas un hasard si les convertis européens en ont été les principaux agents. Dépourvus d'expérience militaire, de formation religieuse et généralement de compétence linguistique, ils ont défini leur valeur ajoutée dans une ultraviolence qui évoque le film de Stanley Kubrick Orange mécanique par son sadisme, mis en scène avec les talents instinctifs de communicants formés à l'ère de Facebook", poursuit Peter Harling.


"Ils veulent exprimer leur désir d'être antisocial"

Directeur de l'Observatoire du religieux, professeur à l'IEP d'Aix, Raphaël Liogier a étudié les profils de dizaines de jihadistes ou aspirants-jihadistes français. "Aucun de ceux qui sont intervenus sur le sol français, de Mohamed Merah jusqu'à ceux du 13 novembre, sont passés par une formation théologique de fond ou par une intensification progressive de la pratique religieuse", dit-il à l'AFP. "Ce sont des gens qui sont dans un rapport à la violence, parce que l'islam est actuellement synonyme de violence antisociale. Ils veulent exprimer leur désir d'être antisocial". "Ils prennent des postures de fondamentalistes, mais ce ne sont que des postures", dit-il. "Ils passent seulement dans les mosquées, prient moins que les autres. Ils cultivent un style que j'appellerais néo-afghan, à la recherche d'une espèce de romantisme néo-guerrier".


"Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite"

"Comme ils sont d'origine maghrébine et qu'on leur dit qu'ils sont potentiellement musulmans et que l'islam a une image négative, ça devient désirable pour eux. Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite", ajoute Raphaël Liogier."Ils sautent directement dans le jihad, parce qu'ils ont pour point commun la délinquance, des problèmes dans leur enfance et le désir d'être des caïds".


"Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste"

Un policier spécialisé a confié à l'AFP que, pendant un interrogatoire, un apprenti-jihadiste lui avait déclaré: "Moi, le Coran, je m'en tape. Ce qui m'intéresse, c'est le jihad". Cette thèse de l'instrumentalisation de l'islam par des jeunes jusqu'au-boutistes en quête d'un idéal violent est également défendue par le politologue spécialiste de l'islam Olivier Roy, qui dans une tribune intitulée"Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste", explique que "Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu'il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle".


"Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité"

"Le problème essentiel pour la France n'est donc pas le califat du désert syrien, qui s'évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar. Le problème, c'est la révolte de ces jeunes", ajoute-t-il."Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité". Les chefs du groupe État islamique, parmi lesquels figurent des anciens des services secrets irakiens de l'ère Saddam Hussein, ont compris comment canaliser et utiliser cette violence. "C'est un mouvement très flexible, qui peut récupérer tout un tas de dynamiques", ajoute Peter Harling. "Il se passe d'un soubassement idéologique solide et parvient à représenter beaucoup de choses très différentes pour beaucoup de gens très différents".
 
La première question qu'il faut se poser deja a la base c'est " est ce qu'ils savent lire? :D

Hier avec des collègues, par dépit et vu les aberrations sécuritaires qu'on nous impose dans le milieu de l'éducation, on annule toutes les sorties, on ne peut plus faire entrer les parents sans filtrer les entrées comme des vigiles. Nous avons trouvé comment combattre ces terroristes sans armes s'ils entraient dans une école (vu qu'on n'a pas d'argent pour nous mettre de flics) : les confronter aux savoirs et les assommer de bouquins , de formules de maths, de grammaire etc....

je pense qu'on les mettra KO et qu'ils vont s'enfuir direct!

ps: c'était un petit délire du vendredi soir, terrassés par la fatigue et l'ambiance du moment. On a bien ri même si on est conscient des problèmes que cela engendre dans notre quotidien.

Pour l'article, même si certains se plaignent qu'ils l'avaient dit bien avant (ce qui est vrai!), il est important que des non musulmans se questionnent et le constatent et le disent aussi . Car nous on vit et on côtoie l'islam au quotidien mais les autres non et ils croient ce qu'ils entendent ( et malheureusement on entend beaucoup de non verités et de mensonges et on ne rectifie pas tout cela qu'avec des mots! ca sera long ..)
 
Dernière édition:
Déjà quand j'ai appris à mes collègues que le mot Jihad (le grand) dans le Coran , on l'utilisait pour parler de l'effort et la guerre spirituelle contre ses démons et son égo. Ils m'ont répondu : ah bon ? On ne savait pas ce sens là et alors c'est quoi l'autre Jihad? Bon là, je donne ma langue au chat parce que j'ai pas envie d'entrer dans des discours religieux au travail. Ca pourrait être mal interprété!
 

Kroos

كلّ تأخيرة فيها خيرة
VIB
Pour l'article, même si certains se plaignent qu'ils l'avaient dit bien avant (ce qui est vrai!), il est important que des non musulmans se questionnent et le constatent et le disent aussi . Car nous on vit et on côtoie l'islam au quotidien mais les autres non et ils croient ce qu'ils entendent ( et malheureusement on entend beaucoup de non verités et de mensonges et on ne rectifie pas tout cela qu'avec des mots! ca sera long ..)

C'est clair, nous on le sait que c'est des imposteurs assoiffés de violence, le souci vient du faite qu'ils se réclament d'une religion, en l’occurrence la notre, et qu'on le veuille ou non ils créent volontairement l'amalgame dans l'esprit du citoyen lambda. Donc que des non musulmans démasquent et dénoncent ces imposteurs publiquement, on va pas s'en plaindre non plus.

Et puis peut être que ça ouvrira les yeux à ceux qui sont enclins à leur trouver toutes les circonstances atténuantes possibles...
 
"Ce sont des gens qui sont dans un rapport à la violence, parce que l'islam est actuellement synonyme de violence antisociale. Ils veulent exprimer leur désir d'être antisocial". "Ils prennent des postures de fondamentalistes, mais ce ne sont que des postures"

Entièrement d'accord, notamment sur la posture de fondamentalistes. C'est anecdotique mais cela m'a toujours fait très bizarre de voir des jeunes gars avec barbe et qami gruger en sautant par-dessus les portillons du métro. Parce que mine de rien, c'est du vol et cela ne fait pas partie il me semble du "bon comportement". Pour certains, l'habit suffit à faire le pieux...

Cette thèse de l'instrumentalisation de l'islam par des jeunes jusqu'au-boutistes en quête d'un idéal violent est également défendue par le politologue spécialiste de l'islam Olivier Roy, qui dans une tribune intitulée"Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste", explique que "Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu'il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle".
"Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité"

J'ai lu aussi cet article et voulais le poster... Tu m'évites de créer un nouveau thread, je vous le mets en dessous :)

Pour l'article, même si certains se plaignent qu'ils l'avaient dit bien avant (ce qui est vrai!), il est important que des non musulmans se questionnent et le constatent et le disent aussi . Car nous on vit et on côtoie l'islam au quotidien mais les autres non et ils croient ce qu'ils entendent ( et malheureusement on entend beaucoup de non verités et de mensonges et on ne rectifie pas tout cela qu'avec des mots! ca sera long ..)

Tu sais, ça fait des lustres que je dis ici ou ailleurs que l'islam n'est qu'un prétexte et un argument marketing pour recruter des gogos.

Après, que les non-musulmans s'en rendent compte aussi c'est bien. Il faut aussi que les musulmans s'en rendent compte : j'ai aussi lu ici ou là des commentateurs dire qu'on ne peut pas juger un "frère" ou qu'est musulman celui qui le dit...

Pour tout le monde, la prise de conscience est un peu tardive. Mais c'est bien qu'elle arrive maintenant.
 
Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »
La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte.

Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par laTchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière, à moins que la mort en action, l’âge ou la désillusion ne vident leurs rangs comme ce fut le cas de l’ultragauche des années 1970.

Il n’y a pas de troisième, quatrième ou énième génération de djihadistes. Depuis 1996, nous sommes confrontés à un phénomène très stable : la radicalisation de deux catégories de jeunes Français, à savoir des « deuxième génération » musulmans et des convertis « de souche ».

Le problème essentiel pour la France n’est donc pas le califat du désert syrien, qui s’évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes. Et la vraie question est de savoir ce que représentent ces jeunes, s’ils sont l’avant-garde d’une guerre à venir ou au contraire les ratés d’un borborygme de l’Histoire.

Quelques milliers sur plusieurs millions
Deux lectures aujourd’hui dominent la scène et structurent les débats télévisés ou les pages opinions des journaux : en gros, l’explication culturaliste et l’explication tiers-mondiste. La première met en avant la récurrente et lancinante guerre des civilisations : la révolte de jeunes musulmans montre à quel point l’islam ne peut s’intégrer, du moins tant qu’une réforme théologique n’aura pas radié du Coran l’appel au djihad.

La seconde évoque avec constance la souffrance postcoloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une société française raciste et islamophobe ; bref, la vieille antienne : tant qu’on n’aura pas résolu le conflit israélo-palestinien, nous connaîtrons la révolte.

Mais les deux explications butent sur le même problème : si les causes de la radicalisation étaient structurelles, alors pourquoi ne touche-t-elle qu’une frange minime et très circonscrite de ceux qui peuvent se diremusulmans en France ? Quelques milliers sur plusieurs millions.

Car ces jeunes radicaux sont identifiés ! Tous les terroristes qui sont passés à l’action avaient leur fameuse fiche « S ». Je n’entre pas ici dans la question de la prévention, je remarque simplement que l’information est là et accessible. Alors regardons qui ils sont et essayons d’en tirer des conclusions.

Islamisation de la radicalité
Presque tous les djihadistes français appartiennent à deux catégories très précises : ils sont soit des « deuxième génération », nés ou venus enfants en France, soit des convertis (dont le nombre augmente avec le temps, mais qui constituaient déjà 25 % des radicaux à la fin des années 1990). Ce qui veut dire que, parmi les radicaux, il n’y a guère de « première génération » (même immigré récent), mais surtout pas de « troisième génération ».

Or cette dernière catégorie existe et s’accroît : les immigrés marocains des années 1970 sont grands-pères et on ne trouve pas leurs petits-enfants parmi les terroristes. Et pourquoi des convertis qui n’ont jamais souffert du racisme veulent-ils brusquement venger l’humiliation subie par les musulmans ? Surtout que beaucoup de convertis viennent des campagnes françaises, comme Maxime Hauchard, et ont peu de raisons de s’identifier à une communauté musulmane qui n’a pour eux qu’une existence virtuelle. Bref, ce n’est pas la « révolte de l’islam » ou celle des « musulmans », mais un problème précis concernant deux catégories de jeunes, originaires de l’immigration en majorité, mais aussi Français « de souche ». Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.

Qu’y a-t-il de commun entre les « deuxième génération » et les convertis ? Il s’agit d’abord d’une révolte générationnelle : les deux rompent avec leurs parents, ou plus exactement avec ce que leurs parents représentent en termes de culture et de religion. Les « deuxième génération » n’adhèrent jamais à l’islam de leurs parents, ils ne représentent jamais une tradition qui se révolterait contre l’occidentalisation. Ils sont occidentalisés, ils parlent mieux le français que leurs parents. Tous ont partagé la culture « jeune » de leur génération, ils ont bu de l’alcool, fumé du shit, dragué les filles en boîte de nuit. Une grande partie d’entre eux a fait un passage en prison. Et puis un beau matin, ils se sont (re)convertis, en choisissant l’islam salafiste, c’est-à-dire un islam qui rejette le concept de culture, un islam de la norme qui leur permet de se reconstruire tout seuls. Car ils ne veulent ni de la culture de leurs parents ni d’une culture « occidentale », devenues symboles de leur haine de soi.

La clé de la révolte, c’est d’abord l’absence de transmission d’une religion insérée culturellement. C’est un problème qui ne concerne ni les « première génération », porteurs de l’islam culturel du pays d’origine, mais qui n’ont pas su le transmettre, ni les « troisième génération », qui parlent français avec leurs parents et ont grâce à eux une familiarité avec les modes d’expression de l’islam dans la société française : même si cela peutêtre conflictuel, c’est « dicible ». Si on trouve beaucoup moins de Turcs que de Maghrébins dans les mouvements radicaux, c’est sans doute que, pour les Turcs, la transition a pu être assurée, car l’Etat turc a pris en charge la transmission en envoyant instituteurs et imams (ce qui pose d’autres problèmes, mais permet d’esquiver l’adhésion au salafisme et à la violence).
 
Suite et source :

Des jeunes en rupture de ban
Les jeunes convertis par définition adhèrent, quant à eux, à la « pure » religion, le compromis culturel ne les intéresse pas (rien à voir avec les générations antérieures qui se convertissaient au soufisme) ; ils retrouvent ici la deuxième génération dans l’adhésion à un « islam de rupture », rupture générationnelle, rupture culturelle, et enfin rupture politique. Bref, rien ne sert de leur offrir un « islam modéré », c’est la radicalité qui les attire par définition. Le salafisme n’est pas seulement une question de prédication financée par l’Arabie saoudite, c’est bien le produit qui convient à des jeunes en rupture de ban.

Du coup, et c’est la grande différence avec les cas de jeunes Palestiniens qui se lancent dans les formes diverses d’intifada, les parents musulmans des radicaux français ne comprennent pas la révolte de leur progéniture. De plus en plus, comme les parents des convertis, ils essaient d’empêcher la radicalisation de leurs enfants : ils appellent la police, ils vont en Turquie pour tenter de les ramener, ils craignent, à juste titre, que les aînés radicalisés n’entraînent les plus jeunes. Bref, loin d’être le symbole d’une radicalisation des populations musulmanes, les djihadistes font exploser la fracture générationnelle, c’est-à-dire tout simplement lafamille.

En rupture avec leur famille, les djihadistes sont aussi en marge des communautés musulmanes : ils n’ont presque jamais un passé de piété et de pratique religieuse, au contraire. Les articles des journalistes se ressemblent étonnamment : après chaque attentat, on va enquêter dans l’entourage du meurtrier, et partout c’est « l’effet surprise : « On ne comprend pas, c’était un gentil garçon (variante : “Un simple petit délinquant”), il ne pratiquait pas, il buvait, il fumait des joints, il fréquentait les filles… Ah oui, c’est vrai, il y a quelques mois il a bizarrement changé, il s’est laissé pousser la barbe et a commencé à nous saouler avec la religion. »Pour la version féminine, voir la pléthore d’articles concernant Hasna Aït Boulahcen, « Miss Djihad Frivole ».

Inutile ici d’évoquer la taqiya, ou dissimulation, car une fois born again, les jeunes ne se cachent pas et étalent leur nouvelle conviction sur Facebook. Ils exhibent alors leur nouveau moi tout-puissant, leur volonté de revanche sur une frustration rentrée, leur jouissance de la nouvelle toute-puissance que leur donnent leur volonté de tuer et leur fascination pour leur propre mort. La violence à laquelle ils adhèrent est une violence moderne, ils tuent comme les tueurs de masse le font en Amérique ou Breivik en Norvège, froidement et tranquillement. Nihilisme et orgueil sont ici profondément liés.

Cet individualisme forcené se retrouve dans leur isolement par rapport aux communautés musulmanes. Peu d’entre eux fréquentaient une mosquée. Leurs éventuels imams sont souvent autoproclamés. Leur radicalisation se fait autour d’un imaginaire du héros, de la violence et de la mort, pas de la charia ou de l’utopie. En Syrie, ils ne font que la guerre : aucun ne s’intègre ou ne s’intéresse à la société civile. Et s’ils s’attribuent des esclaves sexuelles ou recrutent de jeunes femmes sur Internet pour en faire des épouses de futurs martyrs, c’est bien qu’ils n’ont aucune intégration sociale dans les sociétés musulmanes qu’ils prétendent défendre. Ils sont plus nihilistes qu’utopistes.

Aucun ne s’intéresse à la théologie
Si certains sont passés par le Tabligh (société de prédication fondamentaliste musulmane), aucun n’a fréquenté les Frères musulmans (Union des organistions islamiques de France), aucun n’a milité dans un mouvement politique, à commencer par les mouvements propalestiniens. Aucun n’a eu de pratiques « communautaires » : assurer des repas de fin de ramadan, prêcher dans les mosquées, dans la rue en faisant du porte-à-porte. Aucun n’a fait de sérieuses études religieuses. Aucun ne s’intéresse à la théologie, ni même à la nature du djihad ou à celle de l’Etat islamique.

Ils se radicalisent autour d’un petit groupe de « copains » qui se sont rencontrés dans un lieu particulier (quartier, prison, club de sport) ; ils recréent une « famille », une fraternité. Il y a un schéma important que personne n’a étudié : la fraternité est souvent biologique. On trouve très régulièrement une paire de « frangins », qui passent à l’action ensemble (les frères Kouachi et Abdeslam, Abdelhamid Abaaoud qui « kidnappe » son petit frère, les frères Clain qui se sont convertis ensemble, sans parler des frères Tsarnaev, auteurs de l’attentat de Boston en avril 2013). Comme si radicaliser la fratrie (sœurs incluses) était un moyen de soulignerla dimension générationnelle et la rupture avec les parents.

La cellule s’efforce de créer des liens affectifs entre ses membres : on épouse souvent la sœur de son frère d’armes. Les cellules djihadistes ne ressemblent pas à celles des mouvements radicaux d’inspiration marxiste ou nationaliste (FLN algérien, IRA ou ETA). Fondées sur des liens personnels, elles sont plus imperméables à l’infiltration.

Les terroristes ne sont donc pas l’expression d’une radicalisation de la population musulmane, mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une catégorie précise de jeunes.

Pourquoi l’islam ? Pour la deuxième génération, c’est évident : ils reprennent à leur compte une identité que leurs parents ont, à leurs yeux, galvaudée : ils sont « plus musulmans que les musulmans » et en particulier que leurs parents. L’énergie qu’ils mettent à reconvertir leurs parents (en vain) est significative, mais montre à quel point ils sont sur une autre planète (tous les parents ont un récit à faire de ces échanges). Quant aux convertis, ils choisissent l’islam parce qu’il n’y a que ça sur le marché de la révolte radicale. Rejoindre Daech, c’est la certitude de terroriser.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article...hiliste_4815992_3232.html#QOAgsBMWARAZuf1f.99
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
Comparer les punks aux daeshistes est infame. Les punks ne sont pas alles creer un etat de terreur, ils ne sont pas alles couper des tetes, ils n'ont pas brules vifs des prisonniers, ils n'ont pas crucifie des gens qui ne pensaient pas comme eux, ils n'ont pas prit des AK-47 et fait des massacres dans les rues pietonnieres... Tout au plus, ils etaient bizarrement habilles et vivaient un peu en anarchie avec des rats blancs domestiques.

Quand au reste: il y a dans notre nature animale un cote obscure et sinistre qui n'attend que l'occasion de sortir au grand jour. Pour certains qui ont un deficit de personalite, l'ideologie est le catalysateur qui libere cette facette sadistique; la plupart des autres sont capables de resister et de maintenir le controle de ces pulsions negatives. Et comme l'ideologie est la cle principale qui ouvre ce verrou (et non comme le suggere l'article l'environment social), il faut tout faire pour la combattre et la neutraliser (on ne sait pas encore comment).
 

nordia

🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦
Moi je suis pas tout à fait d'accord avec les propos dit du journal ou le titre........participer à des conférences islamique et vous verrez d'ou se situe la réel menace ou même le problème
 
Comparer les punks aux daeshistes est infame. Les punks ne sont pas alles creer un etat de terreur, ils ne sont pas alles couper des tetes, ils n'ont pas brules vifs des prisonniers, ils n'ont pas crucifie des gens qui ne pensaient pas comme eux, ils n'ont pas prit des AK-47 et fait des massacres dans les rues pietonnieres... Tout au plus, ils etaient bizarrement habilles et vivaient un peu en anarchie avec des rats blancs domestiques.

Quand au reste: il y a dans notre nature animale un cote obscure et sinistre qui n'attend que l'occasion de sortir au grand jour. Pour certains qui ont un deficit de personalite, l'ideologie est le catalysateur qui libere cette facette sadistique; la plupart des autres sont capables de resister et de maintenir le controle de ces pulsions negatives. Et comme l'ideologie est la cle principale qui ouvre ce verrou (et non comme le suggere l'article l'environment social), il faut tout faire pour la combattre et la neutraliser (on ne sait pas encore comment).

Oui l'idéologie daeshienne est très différente de celle du mouvement punk. Mais surfe également sur un sentiment de révolte de la jeunesse (que l'on retrouve à chaque génération) et l'oriente vers la pire des violences en utilisant comme catalyseur une vision dévoyée de l'islam qui détourne les messages de paix de cette religion pour ne garder que ceux pouvant excuser la violence en les sortant de leur contexte et de leurs textes.
 

nwidiya

Moulate Chagma Lmech9o9a 🤣
Super Modératrice
Roy évoque aussi la rupture générationnelle entre ces jeunes radicalisés et leurs parents. Je pense que c'est aussi un élément à prendre en compte.
Oui c'est logique dsns le sens oú ils sont loin de l'islam que leur parent leur ont inculqué.si tant ést qu'ils aient deja pris en compte l'éducation ou les dire et conseils de leur parent ...
C'est une génération de désœuvrés sociaux. On ne peut pas non plus leur imputé la faute a 100%
Y a plusieurs
Facteurs à
Prendre en compte je pense
 
Moi je suis pas tout à fait d'accord avec les propos dit du journal ou le titre........participer à des conférences islamique et vous verrez d'ou se situe la réel menace ou même le problème

Oui aussi, y'a des gourous et des manipulateurs qui surfent sur le sentiment de détresse, de révolte, de victimisation de certains. Je pense qu'il y a aussi certains prédicateurs qui croient aux bêtises haineuses qu'ils professent.

Ce qui me désole est que normalement, ce type de discours ne devrait pas trouver d'écho. Mais certains, par manque d'éducation, de culture, d'avenir, de discernement, de lien social ou autre les écoutent et se disent que finalement ces prédicateurs leur proposent peut-être une solution pour donner du sens à leur sentiment de révolte.

Là aussi, il faudra être ferme et ostraciser ces prédicateurs imbéciles. Je me souviens par exemple (avant les attentats de janvier) avoir lu sur certains sites communautaires des articles s'insurgeant contre des sanctions prises contre un enseignant qui refusait de serrer la main de ses collègues féminines ou même de leur parler, d'un candidat à un entretien de recrutement qui avait refusé de serrer la main de la DRH qui le recevait (évidemment, elle a donc annulé l'entretien et le gars s'était ensuite plains de discrimination !). Et certains commentateurs pensaient fermement que ces gars étaient parfaitement dans leur droit car "c'est leur liberté de ne pas serrer la main d'une femme"... Bah non, en France, refuser de serrer la main d'un représentant du sexe opposé est une discrimination répréhensible par la loi. On doit aussi rappeler les limites et dénoncer les dérapages dogmatiques qui s'imposent peut être dans des théocraties comme l'Arabie Saoudite mais contreviennent aux lois françaises.
 

tizniti

Soyons sérieux .
C'est une génération de désœuvrés sociaux. On ne peut pas non plus leur imputé la faute a 100%
Y a plusieurs Facteurs à Prendre en compte je pense
Tout à fait et tu as toute à fait raison de le signaler.
Nous devons rehausser le débat en essayant d'analyser , répertorier , évoquer , débattre et systématiser ces facteurs.......
C'est ce qu'on appelle la multifactoriellité.;)
 

nordia

🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦
Tout à fait et tu as toute à fait raison de le signaler.
Nous devons rehausser le débat en essayant d'analyser , répertorier , évoquer , débattre et systématiser ces facteurs.......
C'est ce qu'on appelle la multifactoriellité.;)

Sur la religion ou sur les lois français en l'encontre des musulmans de notre beau pays?
 
Oui c'est logique dsns le sens oú ils sont loin de l'islam que leur parent leur ont inculqué.si tant ést qu'ils aient deja pris en compte l'éducation ou les dire et conseils de leur parent ...
C'est une génération de désœuvrés sociaux. On ne peut pas non plus leur imputé la faute a 100%
Y a plusieurs
Facteurs à
Prendre en compte je pense

Franchement, j'ai du mal à leur trouver des excuses. Car des gens qui ont galéré, ont décroché jeunes de l'école, ont été des petits délinquants, ont grandi dans une cité pourrie, ont eu des parents absents... Il y en a plein. Et la très grande majorité d'entre eux n'ont pas pour autant basculé dans le terrorisme. Ces assassins ont, à un moment, choisi de basculer dans l'ultra-violence.
 
Tu sais, ça fait des lustres que je dis ici ou ailleurs que l'islam n'est qu'un prétexte et un argument marketing pour recruter des gogos.

Après, que les non-musulmans s'en rendent compte aussi c'est bien. Il faut aussi que les musulmans s'en rendent compte : j'ai aussi lu ici ou là des commentateurs dire qu'on ne peut pas juger un "frère" ou qu'est musulman celui qui le dit...


Pour tout le monde, la prise de conscience est un peu tardive. Mais c'est bien qu'elle arrive maintenant.


Salam/Salut



Je suis de ceux qui pensent qu'un musulman est celui qui prétend l'être.

Si un terroriste commet un crime et se prétend musulman, son acte est anti-islamique, mais je peux pas l'excommunier.
Les excommunier reviendrait à donner le droit à n'importe qui d'excommunier qq'un.

Tu crois en Dieu et son prophète, alors tu es musulman. Pour moi c'est suffisant. Je suis incapable de juger de la sincérité de son appartenance à l'islam, je laisse ça à Dieu.


De plus, ca serait être un peu comme eux,car bcp de ces fous ont tendance à excommunier les autres musulmans... :prudent:
 

nordia

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Franchement, j'ai du mal à leur trouver des excuses. Car des gens qui ont galéré, ont décroché jeunes de l'école, ont été des petits délinquants, ont grandi dans une cité pourrie, ont eu des parents absents... Il y en a plein. Et la très grande majorité d'entre eux n'ont pas pour autant basculé dans le terrorisme. Ces assassins ont, à un moment, choisi de basculer dans l'ultra-violence.

sans oublier que se sont des délinquants avant tout
 

nordia

🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦🇲🇫🇲🇦
Salam/Salut



Je suis de ceux qui pensent qu'un musulman est celui qui prétend l'être.

Si un terroriste commet un crime et se prétend musulman, son acte est anti-islamique, mais je peux pas l'excommunier.
Les excommunier reviendrait à donner le droit à n'importe qui d'excommunier qq'un.

Tu crois en Dieu et son prophète, alors tu es musulman. Pour moi c'est suffisant. Je suis incapable de juger de la sincérité de son appartenance à l'islam, je laisse ça à Dieu.


De plus, ca serait être un peu comme eux,car bcp de ces fous ont tendance à excommunier les autres musulmans... :prudent:


ah bon? pourtant le coran vous en donne le droit même de les combattre


les soufismes, les chiite sont traité de sectaire mais des qu'il s'agit de criminelle qui non aucune pitié on devient timide???
 
ah bon? pourtant le coran vous en donne le droit même de les combattre


les soufisme les chiite son les traité de sectaire mais des qu'il s'agit de criminelle qui non aucune pitié on devient timide???


Salam/Salut



On combat par les mots pas par les armes sur les questions de religion. La diversité existe.

Et personnellement, je ne suis pas de ceux qui pensent que les soufis/chiites ne sont pas des musulmans.

Ms qd qq'un t'attaque (physiquement ou ton pays) c'est une autre question, tu as le droit de te défendre (peut importe qui est en face de toi).
 
Salam/Salut



Je suis de ceux qui pensent qu'un musulman est celui qui prétend l'être.

Si un terroriste commet un crime et se prétend musulman, son acte est anti-islamique, mais je peux pas l'excommunier.
Les excommunier reviendrait à donner le droit à n'importe qui d'excommunier qq'un.

Tu crois en Dieu et son prophète, alors tu es musulman. Pour moi c'est suffisant. Je suis incapable de juger de la sincérité de son appartenance à l'islam, je laisse ça à Dieu.


De plus, ca serait être un peu comme eux,car bcp de ces fous ont tendance à excommunier les autres musulmans... :prudent:

Bonjour,

Oui je comprends. Et je suis d'accord avec toi que les excommunier d'emblée reviendrait à agir de la même manière qu'eux. Mais du coup, cela met les Musulmans dans une posture compliquée : d'un côté, ces barges sont musulmans puisqu'ils le disent mais de l'autre côté, ce qu'ils font n'est pas l'islam...
Je n'ai hélas pas de solution pour régler ce paradoxe, si ce n'est que les Musulmans n'ont donc pas fini de devoir clarifier auprès de tout le monde la philosophie et le message de l'islam.

Edit : je précise : pour moi, il ne s'agit pas de demander aux Musulmans de s'excuser ou de se justifier. Mais d'éviter que des crétins radicaux utilisent l'islam pour justifier la haine et la violence (et cela est aussi bien valable pour les radicaux islamistes ou les fanatiques d'extrême droite. Je trouve qu'il y a trop de fantasmes autour de l'islam, de part et d'autre).
 
Bonjour,

Oui je comprends. Et je suis d'accord avec toi que les excommunier d'emblée reviendrait à agir de la même manière qu'eux. Mais du coup, cela met les Musulmans dans une posture compliquée : d'un côté, ces barges sont musulmans puisqu'ils le disent mais de l'autre côté, ce qu'ils font n'est pas l'islam...
Je n'ai hélas pas de solution pour régler ce paradoxe, si ce n'est que les Musulmans n'ont donc pas fini de devoir clarifier auprès de tout le monde la philosophie et le message de l'islam.


Le plus triste c'est de considérer que 0,000000005 % du comportement des musulmans est représentatif alors que tout le reste des musulmans sont d'accord pour dire le contraire.

D'une certaine manière, dans leur esprit réduit de ces personnes (les terroristes et ceux qui font des amalgames), on doit mm être des mauvais musulmans vu qu'on est contre la violence. :)
 

nwidiya

Moulate Chagma Lmech9o9a 🤣
Super Modératrice
Franchement, j'ai du mal à leur trouver des excuses. Car des gens qui ont galéré, ont décroché jeunes de l'école, ont été des petits délinquants, ont grandi dans une cité pourrie, ont eu des parents absents... Il y en a plein. Et la très grande majorité d'entre eux n'ont pas pour autant basculé dans le terrorisme. Ces assassins ont, à un moment, choisi de basculer dans l'ultra-violence.
T'as vu quelqun leur trouver des excuses ? On parle de raisons qui eventuellement pourraient expliquer leur folie ... Mais personne ne leur trouve d'excuses
 
Article intéressant d'un site de média belge bien connu

http://www.rtl.be/info/monde/france...t-l-ultraviolence-pas-par-l-islam-774457.aspx
"Moi, le Coran, je m'en tape": les jeunes djihadistes français dirigés par une révolte personnelle et l'ultraviolence, pas par l'islam

Qui sont ces jeunes qui deviennent djihadistes et se radicalisent en quelques mois voire quelques semaines? Selon Peter Harling, ce n'est pas l'islam qui est leur point commun, mais bien leur soif de violence.
Ils invoquent Allah à chaque phrase mais pour les jihadistes d'un genre nouveau, comme ceux qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre, l'islam est un prétexte permettant surtout de canaliser une révolte intime et une soif de violence, estiment des experts.



"Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle"

Convertis de fraîche date, maîtrisant mal ou pas du tout l'arabe, jonglant avec des concepts qu'ils comprennent à peine ou dont ils tordent le sens, ils ont trouvé dans l'organisation Etat islamique (EI) une structure souple et pragmatique au sein de laquelle peut s'épanouir leur désir de radicalisation, ajoutent-ils. "Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle", confie à l'AFP Peter Harling, du groupe de réflexion International crisis Group (ICG). "En fait ceux qui ont la culture musulmane la plus solide sont les moins susceptibles de se ranger du côté de l'EI".


"Une ultraviolence qui évoque le film de Stanley Kubrick Orange mécanique par son sadisme"

Dans une tribune intitulée "Tuer les autres, se tuer soi-même", il estime que "l'aspect le plus troublant des massacres commis à Paris est qu'ils ressortent d'une violence intime". L'EI "a offert un espace concret où une violence pornographique pouvait s'exprimer, se chercher, se désinhiber et monter en puissance. Ce n'est pas un hasard si les convertis européens en ont été les principaux agents. Dépourvus d'expérience militaire, de formation religieuse et généralement de compétence linguistique, ils ont défini leur valeur ajoutée dans une ultraviolence qui évoque le film de Stanley Kubrick Orange mécanique par son sadisme, mis en scène avec les talents instinctifs de communicants formés à l'ère de Facebook", poursuit Peter Harling.


"Ils veulent exprimer leur désir d'être antisocial"

Directeur de l'Observatoire du religieux, professeur à l'IEP d'Aix, Raphaël Liogier a étudié les profils de dizaines de jihadistes ou aspirants-jihadistes français. "Aucun de ceux qui sont intervenus sur le sol français, de Mohamed Merah jusqu'à ceux du 13 novembre, sont passés par une formation théologique de fond ou par une intensification progressive de la pratique religieuse", dit-il à l'AFP. "Ce sont des gens qui sont dans un rapport à la violence, parce que l'islam est actuellement synonyme de violence antisociale. Ils veulent exprimer leur désir d'être antisocial". "Ils prennent des postures de fondamentalistes, mais ce ne sont que des postures", dit-il. "Ils passent seulement dans les mosquées, prient moins que les autres. Ils cultivent un style que j'appellerais néo-afghan, à la recherche d'une espèce de romantisme néo-guerrier".


"Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite"

"Comme ils sont d'origine maghrébine et qu'on leur dit qu'ils sont potentiellement musulmans et que l'islam a une image négative, ça devient désirable pour eux. Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite", ajoute Raphaël Liogier."Ils sautent directement dans le jihad, parce qu'ils ont pour point commun la délinquance, des problèmes dans leur enfance et le désir d'être des caïds".


"Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste"

Un policier spécialisé a confié à l'AFP que, pendant un interrogatoire, un apprenti-jihadiste lui avait déclaré: "Moi, le Coran, je m'en tape. Ce qui m'intéresse, c'est le jihad". Cette thèse de l'instrumentalisation de l'islam par des jeunes jusqu'au-boutistes en quête d'un idéal violent est également défendue par le politologue spécialiste de l'islam Olivier Roy, qui dans une tribune intitulée"Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste", explique que "Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu'il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle".


"Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité"

"Le problème essentiel pour la France n'est donc pas le califat du désert syrien, qui s'évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar. Le problème, c'est la révolte de ces jeunes", ajoute-t-il."Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité". Les chefs du groupe État islamique, parmi lesquels figurent des anciens des services secrets irakiens de l'ère Saddam Hussein, ont compris comment canaliser et utiliser cette violence. "C'est un mouvement très flexible, qui peut récupérer tout un tas de dynamiques", ajoute Peter Harling. "Il se passe d'un soubassement idéologique solide et parvient à représenter beaucoup de choses très différentes pour beaucoup de gens très différents".

"Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite"

"Comme ils sont d'origine maghrébine et qu'on leur dit qu'ils sont potentiellement musulmans et que l'islam a une image négative, ça devient désirable pour eux. Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d'extrême-gauche ou d'extrême droite", ajoute Raphaël Liogier."Ils sautent directement dans le jihad, parce qu'ils ont pour point commun la délinquance, des problèmes dans leur enfance et le désir d'être des caïds".

"Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité"

"Le problème essentiel pour la France n'est donc pas le califat du désert syrien, qui s'évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar. Le problème, c'est la révolte de ces jeunes", ajoute-t-il."Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam mais de l'islamisation de la radicalité". Les chefs du groupe État islamique, parmi lesquels figurent des anciens des services secrets irakiens de l'ère Saddam Hussein, ont compris comment canaliser et utiliser cette violence. "C'est un mouvement très flexible, qui peut récupérer tout un tas de dynamiques", ajoute Peter Harling. "Il se passe d'un soubassement idéologique solide et parvient à représenter beaucoup de choses très différentes pour beaucoup de gens très différents".

Tous est dit.
Merci du partage.
 
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