En Jordanie, « les réformes doivent venir du peuple »

En Jordanie, « les réformes doivent venir du peuple »



Mandel Ngan / AFP

"C'est peut-être la première fois que j'entends le roi exposer à la population locale sa 'vision nationale' (qui, en Jordanie, se comprend par 'vision royale'), qui fait d'un gouvernement élu l'ultime objectif. Tous les mots magiques ont été réitérés. Démocratie. Dialogue. Constitution. Liberté. Réforme. Combattre la corruption. Médias. Institutions", commente Naseem Tarawnah, un Jordanien auteur du blog Black Iris, après un discours dans lequel le roi Abdallah II de Jordanie a dit, dimanche 12 juin, sa volonté d'accélèrer le processus de réforme (retranscription en anglais / en arabe).

Le roi a appelé de ses vœux l'instauration d'une démocratie parlementaire, dans laquelle sera garantie "une représentation active des partis politiques" au sein du parlement bicaméral et où le premier ministre sera désormais élu par le peuple. Abdallah II de Jordanie a ainsi confié à un Comité de dialogue national la tâche de préparer une loi électorale et une loi sur les partis politiques.

Le discours du roi Abdallah II de Jordanie, le 12 juin 2011.

YouTube - ‫خطاب صاحب الجلالة الهاشمية الملك عبدالله.wmv‬‎

Au royaume hachémite, l'influence du "printemps arabe" se fait donc toujours sentir. De façon toute relative cependant. Depuis mi-janvier, des manifestations sporadiques sont organisées pour appeler à des réformes politiques et économiques, ainsi qu'à la fin de la corruption. Ainsi, admet le roi Abdallah II, dans une interview au Washington Post : "Le printemps arabe m'a en fait donné, en un sens, l'occasion que j'ai attendu pendant 11 ans".

Marwan Muasher analyse, dans un rapport du Carnegie Endowment for International Peace, publié en mai 2011, que "le roi Abdallah II a tenté d'initier un certain nombre de réformes politiques en Jordanie depuis son accession au trône en 1999. Mais, tous les efforts pour ouvrir le système politique ont été contrecarrés par la résistance d'une classe composée des élites politiques et bureaucratiques qui a craint que ces efforts puissent faire évoluer le pays d'un système de rente à un système basé sur le mérite".
 
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