Question très intéressante.
Il est important de savoir que le cerveau humain catégorise automatiquement tout ce qu'il saisit avec les sens. Dans le niveau subconscient, selon la culture, il est très probable qu'en voyant un noir, directement, un mécanisme interne le classe dans le tiroir des 'voleurs', ou qu'en voyant un arabe, il est classé dans la case des 'terroristes'. Ce n'est pas pareil pour tout homme, mais ce mécanisme existe et dépend de la culture et de l'éducation reçue. Quand un homme aperçoit une femme des leviers d'accouplement sont actionnés. La couche consciente décide de réprimer, d'ignorer ou d'accepter ces signaux tout à fait naturel. Il est cependant possible de conditionner même le comportement la couche inconsciente, grâce à l'autosuggestion, l'hypnose, les rêves lucides, la méditation et la prière.
Ma façon de juger les autres consiste en premier lieu de ne pas les juger, ou encore, d'émettre un jugement positif en soi, que la personne concernée est munie des qualités qu'elle prétend posséder et qu'elle est Roi, dans le cadre d'une autosuggestion, dans le but de modérer mon propre comportement avec cette personne, et de la traiter avec tout le respect et la politesse et la sincérité qu'elle mérite.
Exemple: La personne dit qu'elle est musulmane. Son estime dans mon for intérieur augmente. La personne dit qu'elle est démocrate, son estime chez moi augmente. Je m'adapte à mon interlocuteur en connaissant ses convictions personnelles, j'ignore tout ce qui pourrait être négatif dans sa pensée, car si je ne le fais pas, je pourrais être injuste à son égard. Il s'agit d'un jugement optimiste.
Même si cette personne manifeste des choses en contradiction avec ce qu'elle prétend être, par exemple, un musulman qui se drogue ou un bouddhiste qui mange des animaux, je ne touche pas à ce jugement par défaut que j'ai émis en moi au tout début. En gardant dans la mémoire, son comportement négatif ou positif, pour les traiter ultérieurement en cas de besoin.
Justement, ce n'est qu'au moment où j'aurais vraiment besoin de tomber un jugement que je vais le faire, dans une situation où j'ai besoin de faire confiance à quelqu'un, ou quand quelqu'un m'agace trop et je me demande est-ce ça vaut encore la peine d'investir du temps dans cette relation/discussion. Il est difficile de juger les gens, car souvent on se trompe. Il est difficile de prendre en considération tout ce qui compose la personnalité de l'homme, tout ce qui a forgé son être, ses peines et ses joies. C'est pour cela qu'évite au plus de le faire. Souvent quand on apprend à mieux connaitre des gens qu'on aurait détesté, on empathise et il devient difficile de les détester. Nonobstant, nécessité fait loi, et dans cas d'urgence, en cas de nécessité, il faut tomber un jugement. Parfois il faut le faire seulement pour prendre une petite décision, et il faut le faire rapidement, même au risque de tomber un mauvais jugement. C'est un compromis qui n'est pas parfait mais efficace.
Quand mes propres intérêts sont en danger, et que la question se pose, si la personne mérite mon altruisme, qui est inconditionnel, je dois tomber un jugement.