Jugés trop agressifs, les comités anti-morsi sont priés de rentrer chez eux

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Trois pneus, deux grosses pierres, et des individus qui surgissent de tous côtés dès qu'une voiture s'approche. Cette rue du centre du Caire, derrière la gare Ramsès, rendue lugubre par le couvre-feu de 19 heures, n'est pas si déserte qu'il n'y paraît. La lame d'une machette brille dans les phares. Une main agile ouvre la portière de l'intérieur. Deux ombres s'engouffrent dans le minibus et ressortent chargées de bagages pour une fouille à même le sol, au milieu des débris laissés par les affrontements des derniers jours.
"Nous arrêtons les terroristes", dit un gosse efflanqué. "Nos armes sont enregistrées", ajoute un autre en brandissant une carte plastifiée que l'obscurité rend illisible. Un troisième, obèse, coince sa matraque sous son bras et exige les passeports des passagers, qu'il semble incapable de déchiffrer. Le véhicule a des plaques diplomatiques et le conducteur, un Japonais, semble pétrifié. L'aîné de la bande pose, en anglais, la question du sphinx : "La déposition de Morsi, c'est une révolution populaire ou un coup d'Etat ?" Le chauffeur répond juste (une révolution) et repart sans dommage.

http://www.lemonde.fr/afrique/artic...t-pries-de-rentrer-chez-eux_3463104_3212.html
 
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