La justice est avant tout une histoire dhommes et de femmes. Caractères, humeurs, ambiance font que les tribunaux se transforment souvent en théâtre, abritant des scènes dont on ne sait plus sil faut en rire ou en pleurer.
Dans le sud du pays, voici un jeune homme poursuivi dans une sombre affaire de stupéfiants. La salle daudience est remplie : sy pressent les amis du prévenu et sa famille, dont sa vieille mère. Dans le Souss, on parle soussi, et donc cette dernière ne comprend pas grand-chose aux débats, car elle maîtrise mal la langue arabe. La procédure suit son cours, le débat entre le parquet et la défense est parfois virulent, et en fin daudience, après un rapide délibéré, le président du tribunal annonce le verdict : six mois de prison fermes. Brouhaha et tumulte dans la salle, les policiers essayent de ramener le calme, quand la vieille dame sapproche du président, et lapostrophe dans son dialecte : «Et mon fils, alors, quest-ce quil devient ?». Le juge hésite, bien quil ait compris la question ; il nose parler de prison devant cette personne dapparence fragile, alors il use dun subterfuge. A Agadir, donc, la prison est située à Inezgane, non loin de la ville.
Le magistrat répond donc à la mère du jeune homme condamné : «Et bien voilà, ce nest pas grave, mais ton fils va aller se reposer quelque temps à Inezgane, avant de rentrer à la maison». La vieille dame le regarde longuement, avant de répondre : «Chouf a wlidi, regarde mon fils, si toi tu as le temps et lenvie daller te reposer à Inezgane, cela ne peut que te faire du bien. Mais mon fils lui na besoin daucun repos et jai besoin de lui à la maison : il nira nulle part !».
Cette incompréhension est assez fréquente dans les régions du pays où lon pratique des dialectes, et où la langue arabe nest pas constamment utilisée. Mais cela arrive aussi dans les grandes villes, comme à Casablanca.
Il y a quelques années, des attentats terroristes avaient secoué la ville blanche. Les arrestations sétaient multipliées, les forces de lordre ratissant large. Parmi les personnes interpellées, se trouvait un commerçant soussi, venu régler quelques affaires, mais se trouvant chez une personne suspectée par la police, il se voit embarqué avec son ami, pratiquement en pyjama et sans avoir pu sexpliquer. Mais il est persuadé quil sera rapidement relâché après son passage chez le procureur. Sauf que rien ne se passe comme prévu, le procureur se contentant de parcourir rapidement le PV de police, avant de décider denvoyer notre commerçant devant un tribunal, en flagrant délit...........
Dans le sud du pays, voici un jeune homme poursuivi dans une sombre affaire de stupéfiants. La salle daudience est remplie : sy pressent les amis du prévenu et sa famille, dont sa vieille mère. Dans le Souss, on parle soussi, et donc cette dernière ne comprend pas grand-chose aux débats, car elle maîtrise mal la langue arabe. La procédure suit son cours, le débat entre le parquet et la défense est parfois virulent, et en fin daudience, après un rapide délibéré, le président du tribunal annonce le verdict : six mois de prison fermes. Brouhaha et tumulte dans la salle, les policiers essayent de ramener le calme, quand la vieille dame sapproche du président, et lapostrophe dans son dialecte : «Et mon fils, alors, quest-ce quil devient ?». Le juge hésite, bien quil ait compris la question ; il nose parler de prison devant cette personne dapparence fragile, alors il use dun subterfuge. A Agadir, donc, la prison est située à Inezgane, non loin de la ville.
Le magistrat répond donc à la mère du jeune homme condamné : «Et bien voilà, ce nest pas grave, mais ton fils va aller se reposer quelque temps à Inezgane, avant de rentrer à la maison». La vieille dame le regarde longuement, avant de répondre : «Chouf a wlidi, regarde mon fils, si toi tu as le temps et lenvie daller te reposer à Inezgane, cela ne peut que te faire du bien. Mais mon fils lui na besoin daucun repos et jai besoin de lui à la maison : il nira nulle part !».
Cette incompréhension est assez fréquente dans les régions du pays où lon pratique des dialectes, et où la langue arabe nest pas constamment utilisée. Mais cela arrive aussi dans les grandes villes, comme à Casablanca.
Il y a quelques années, des attentats terroristes avaient secoué la ville blanche. Les arrestations sétaient multipliées, les forces de lordre ratissant large. Parmi les personnes interpellées, se trouvait un commerçant soussi, venu régler quelques affaires, mais se trouvant chez une personne suspectée par la police, il se voit embarqué avec son ami, pratiquement en pyjama et sans avoir pu sexpliquer. Mais il est persuadé quil sera rapidement relâché après son passage chez le procureur. Sauf que rien ne se passe comme prévu, le procureur se contentant de parcourir rapidement le PV de police, avant de décider denvoyer notre commerçant devant un tribunal, en flagrant délit...........