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LEurope rit tandis que les Palestiniens pleurent leurs morts
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[QUOTE="petitbijou, post: 5242789, member: 67618"] dimanche 25 janvier 2009 - 18h:37 Robert Fisk - The Independent LEurope rit en compagnie des assassins tandis que les Palestiniens pleurent leurs morts, et Mahmoud Abbas a fait un pas de plus sur la voie de lhumiliation en disant que la seule option pour les Arabes était de conclure la paix avec Israël, écrit Robert Fisk. La première page du quotidien de Beyrouth, As-Safir, a tout dit. Le haut de la page était traversé par lhorrible photo du cadavre boursoufflé dun Palestinien que lon venait de découvrir dans les ruines de sa maison ; deux hommes de sa famille criaient, tordus de douleur. En dessous, une photo deux fois moins grande sur laquelle on voyait les dirigeants israéliens et occidentaux plaisantant avec Ehud Olmert, le premier ministre israélien. Olmert riait à gorge déployée. Silvio Berlusconi aussi, ses bras sur les épaules dOlmert, jubilait et se tordait - non pas de chagrin, mais de rire - et à la droite dOlmert, il y avait Nicolas Sarkozy, le Français, affichant un de ses plus stupides sourires. Seuls la chancelière Merkel semblait comprendre leffondrement moral. Pas de sourire allemand. LEurope rit tandis que les Palestiniens pleurent leurs morts. Pas étonnant que dans les rues de Beyrouth, les magasins fassent de bonnes affaires avec la vente de drapeaux et de foulards palestiniens. Il en est même certains, parmi les pires ennemis des Palestiniens au Liban, qui portaient le keffieh en signe de solidarité avec le peuple de Gaza. Constamment sur ses bulletins de nouvelles montrant les images de Palestiniens transportant les corps de leur morts en décomposition, la télévision Al-Jazeera affichait un bandeau : "plus de 1300 morts à Gaza dont 400 femmes et enfants et treize morts israéliens, dont trois civils ». Ces chiffres aussi racontaient tout. Toute la journée, les Arabes ont dû endurer le spectacle de leurs propres dirigeants paradant et posant devant les caméras au sommet arabe de Koweït où les rois et les présidents qui prétendent régner sur eux souriaient et serraient les mains et feignaient dêtre unis derrière le peuple palestinien quils ont si amèrement trahi. Même Mahmoud Abbas était là, le dirigeant sans pouvoir et impuissant de la" Palestine" - on devait se demander : où est-elle exactement ? - essayant de se donner de limportance en se frottant à ses homologues mieux placés en queue de pie et en tunique. Dérapant et glissant sur les corps de Gaza, cette assemblée suprême est peut-être digne de pitié. Que pouvait-elle faire dautre ? Le roi saoudien Abdullah a promis £750,000 pour reconstruire Gaza ; mais combien de fois les Arabes et les Européens nont-ils pas donné de largent à Gaza pour la voir réduite en miettes par les tirs dobus ? Il faut dire que les deux membres du Hamas encapuchonnés qui ont annoncé quils avaient remporté une « victoire » dans les ruines de Gaza étaient à peine moins hypocrites. Ils navaient pas saisi quils nétaient pas le Hezbollah du Liban. Gaza nétait plus Beyrouth. Il semblait maintenant que Gaza fût Stalingrad. Mais quel uniforme simaginaient-ils porter au Hamas : allemand ou soviétique ? "Israël doit comprendre" a dit le bon roi - comme si les Israéliens écoutaient- " quil naura pas toujours le choix entre la guerre et la paix et que linitiative arabe (reconnaissance dIsraël en échange du retrait jusquaux frontières de 1967) présentée aujourdhui ne sera pas toujours sur la table. Il savait que "il pour il... ne signifiait pas un il contre toute une ville". Mais combien de fois - combien de corps faudra-t-il dégager des ruines - avant que les Saoudiens ne se rendent compte que le moment est passé ? En 2002, les Israéliens avaient sèchement rejeté léchange de la paix contre la terre, mais hier ils se sont dits brusquement intéressés. "Nous restons disposés à négocier avec tous nos voisins sur la base de cette initiative" a dit le porte-parole officiel israélien - comme sils navaient jamais rejeté la proposition arabe. Le Président syrien, Bachar al-Assad, a bien entendu dit que linitiative était morte à Qatar une semaine auparavant et a insisté pour quIsraël soit déclaré "entité terroriste". Mais Mahmoud Abbas a fait un pas de plus dans lhumiliation en annonçant que la seule option" pour les Arabes était de faire la paix avec Israël. Cétaient les "manques" des Arabes qui avaient conduit à léchec de linitiative arabe en 2002. Remarquez : pas le rejet par Israël. Non tout était la faute des Arabes. Et ceci venant du dirigeant de la "Palestine". Pas étonnant que lhomme des Etats-Unis en Égypte - un certain Hosni Moubarak - ait ressassé le vieux slogan éculé "la paix au Moyen-Orient est un impératif qui ne peut pas être retardé". Et ensuite, lEmir du Koweït a invité Bachar et Hosni et le roi Abdullah de Jordanie et lautre roi Abdullah dArabie Saoudite à déjeuner pour mettre fin à leur querelle (menu inconnu). Al-Jazeera a montré des corps de plus en plus décomposés tirés de dessous les poutres et le béton concassé alors que ces potentats parlaient de leurs petits différends. Aucun commentaire ne sied à cette mascarade. [/QUOTE]
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