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L'islamisme et l'empire, un flirt qui perdure
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[QUOTE="Drianke, post: 9971923, member: 174325"] Dès la fin du XVIIIème siècle, les arabes répondaient à l'expansion européenne et à la domination ottomane en empruntant deux cheminements opposés. C'est au moment même où Mohammed Ali mettait en uvre un projet de rénovation de lÉgypte considéré par les historiens comme l'amorce de la renaissance arabe( Nahda) que se répondait en Arabie le courant salafiste, le wahhabisme. Mohammed Ali et son fils Ibrahim Pacha adhéraient pleinement à un projet de nation arabe qui rassemblerait tous les Arabes de l'Égypte à la Mésopotamie. Ils oeuvrèrent à l'émergence d'une renaissance intellectuelle, sociale et culturelle sans précédent et aidèrent au développement de l'agriculture et de l'industrie. Mohammed Ali s'appuya sur une jeune génération d'oulémas réformistes de l'envergure du cheikh Rifa'a al-Tahtawi. Ces oulémas ne voyaient pas de contradiction entre l'islam et la modernité et soutenaient la plupart des réformes. A la fin du XIXème siècle le mouvement nationaliste arabe touche la Grande Syrie. Le sentiment de plus en plus fort d'être dominé par les Turcs provoqua le rapprochement des chrétiens et des musulmans autour de leur identité arabe. Ce nationalisme avant tout culturel et moderniste finissait par céder le pas dès 1880 à un nationalisme politisé et revendicatif . La répression ottomane du mouvement nationaliste arabe qui a suivi la révolution Jeunes-Turcs de 1908, développa du Machrek au Maghreb une radicalisation nationaliste revendiquant un gouvernement non confessionnel sur l'ensemble des territoires arabes. A la veille de la première guerre mondiale, Paris est devenu la capitale des différents mouvements nationalistes arabes. Il faut dire que depuis un bon moment Londres et Paris ne tarissaient pas d'effort pour provoquer les dissensions entre groupes ethniques et confessionnels au sein de l'empire ottoman. En pleine guerre mondiale, le Chérif de la Mecque, Hussein ibn Ali, sollicité par les nationalistes arabes, poussé par les britanniques et les français, s'engagea militairement contre les ottomans. La création d'un État arabe unifié conduisant la nation dans la voie d'une authentique renaissance ne fut malheureusement qu'une chimère. Trahi à la fin du conflit par les franco-britanniques, Hussein ibn Ali perd même sa province du Hedjaz que les Hachemites ont toujours gardée même sous les Mamelouks et sous les Ottomans. ... [/QUOTE]
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