La tempête provoquée par l’interdiction du burkini dans plus de 30 communes de bord de mer en France a noyé la voix des musulmanes pour lesquelles ce maillot de bain intégral a été créé. Le New York Times a souhaité connaître leur avis, et les réponses – plus de 1000 commentaires venant de France, de Belgique et ailleurs – dépassent largement la question d’une tenue de bain.
Ce qui a émergé, c’est le portrait de la vie d’une musulmane, voilée ou non, dans des endroits d'Europe dans lesquels le terrorisme a mis les gens à cran. Un terme français est revenu des dizaines de fois : "un combat", pour vivre jour après jour. Un grand nombre d’entre elles, nées et élevées en France, ont fait part de leur confusion lorsqu’on leur dit de rentrer chez elles.
Des décisions de justice sont revenues sur l’interdiction du burkini – celle de Nice, là même où ce terrible attentat a été commis le 14 juillet, a été annulée jeudi dernier – mais le débat est loin d’être clos.
"Pendant des années, nous avons dû composer avec des regards mauvais et des menaces", explique Taslima Amar, 30 ans, enseignante à Pantin, en banlieue parisienne. "On m’a demandé de rentrer chez moi (même si je suis déjà chez moi)". Aujourd’hui, Mme Amar dit qu’elle et son mari cherchent à quitter la France.
http://www.rtbf.be/info/societe/det...-europe-pour-les-femmes-musulmanes?id=9400025