La mission Peregrine n’atteindra pas la Lune, et les restes humains qu’elle transporte non plus

La mission Peregrine n’attendra pas la Lune, et les restes humains qu’elle transporte non plus

jeff spotts La mission Peregrine n’attendra pas la Lune, et les restes humains qu’elle transporte non plus
ESPACE - Cette fois, c’en est bel et bien fini pour l’objectif Lune. La mission Peregrine lancée ce lundi 8 janvier a été, peu après sa sortie de notre atmosphère, victime d’une « anomalie ». Un accident qui a désorienté l’engin peu après sa séparation d’avec la fusée Vulcan. Ce mercredi 10 janvier, il faut se rendre à l’évidence, comme l’a déjà fait l’affréteur Astrobotics : la sonde ne verra jamais le sol lunaire… et ses passagers non plus.
En effet, Peregrine ne transporte pas que des instruments de mesure variés : à son bord se trouvent légalement soixante-six capsules, contenant chacune les cendres d’un humain décédé. Ou plus exactement les celles de soixante-cinq humains… et d’un chien répondant au doux nom d’Indica-Noodle.
Si cela vous semble curieux, attendez la suite. À bord de la mission (mais pas de la sonde), se trouvent également d’autres capsules, renfermant non pas les restes, mais quelques brins d’ADN de trois présidents américains célèbres : George Washington, John F. Kennedy et Dwight D. Eisenhower. Pour eux, l’objectif n’était pas la Lune, mais l’espace lointain. Il était prévu que leur ADN se sépare de la sonde au moment de l’alunissage pour continuer leur chemin vers l’infini, dans un voyage sans fin.

Eisenhower et Star Trek sont à bord​

Ces voyages spatiaux post-mortem ne sont en réalité pas une nouveauté, ils sont même un business qui dure. Depuis les années 1990, la société Celestis propose d’envoyer les cendres de vos êtres chers en orbite, dans l’espace ou encore sur la Lune, au gré des missions planifiées par la Nasa. Bien sûr, les prix évoluent en fonction de la distance parcourue et de la rareté du voyage (on n’envoie pas toutes les semaines une sonde sur la Lune). Les familles des passagers de Peregrine ont déboursé plus de 10 000 dollars (9 100 euros) par capsule.
Les capsules utilisées par Celestis.

Celestis Les capsules utilisées par Celestis.

Cette mission lunaire bien spéciale, Celestis l’a baptisée « Tranquility » et, depuis le début, elle n’a pas été de tout repos. En décembre dernier, le chef de la nation amérindienne des Navajos, Buu Nygren, avait ainsi adressé une lettre aux autorités américaines pour interdire ce départ vers une dernière demeure lunaire. En cause, y entreposer des cendres « profanerait » le sol de notre satellite. Requête rejetée, la mission étant de nature privée.
Les présidents américains, eux, ne font pas partie de Tranquility mais d’un envoi séparé. Leurs descendants n’ont, bien sûr, pas eu à mettre la main à la poche, et ne sont d’ailleurs pas à l’origine de l’envoi dans l’espace de l’ADN de leurs aïeux. Pas plus que la famille des créateurs de la série Star Trek Gene Roddenberry, James « Scotty » Doohan, DeForest « Bones » Kelley et Nichelle « Uhura » Nichols, qui font également partie des VIP. Il s’agit là d’une initiative de Celestis, qui a souhaité mettre en lumière « le fait que l’humanité essaie de s’étendre à travers le système solaire ». Raté pour ce coup-ci.
Astrobotics, qui explique avoir repris le contrôle du vaisseau même s’il ne dispose plus de suffisamment de carburant, dit vouloir continuer le chemin le plus loin possible. Pour tous les passagers, qu’ils soient présidents ou anonymes, la fin du voyage est indécise, mais proche.
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