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La reine de kangbashi
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[QUOTE="3ajjaj, post: 12712274, member: 367265"] Le 9ème message. C’était le 5 mars 2012. Finalement arrivé en Chine. Je connaissais dès le départ ma première destination. Kangbashi New Area. Une ville INHABITE, toute neuve, avec une capacité d’environ 300.000 habitants. L’intérêt de la Chine aux terres de la Mongolie n’est plus un secret. La Chine construit sans cesse des villes près de la frontière pour attirer les habitants du pays voisin. Kangbashi est l’une de ces villes, mais elle était à l’époque encore déserte. Bref, j’ai un faible pour les villes inhabitées. J’avais acheté une bicyclette à Dongsheng, et je me rendis avec jusqu’à Kangbashi. Je me mis alors à explorer cette merveilleuse ville, pendant des heures des heures. Je n’oublierais jamais cette pureté de la création humaine sans hommes pour la polluer, ces immeubles géants qui comme des arbres antiques susurraient avec le vent, ces vastes places qui comme des prairies infinies relaxaient mes yeux, ces routes inconnues qui comme des sentiers obscures me remplissaient d’effervescence, cet écho de la chaine rouillée de ma vielle bicyclette, dans cette ville inhabitée. Je n’hésitais pas de visiter les immeubles, les écoles et les villas de l’intérieur, c’est d’ailleurs là où je passais mes nuits avec mon sac de couchage. Je n’hésitais pas à pisser à partir du toit du théâtre principal. Je n’hésitais pas à prendre ma guitare et briser le silence de la ville avec le chant de Greensleeves. Et finalement, je n’hésitais pas à crier que je suis comblé de bonheur. Mon écho retentissait quelques fois, se dissipa peu à peu, et la ville oublia mon cri, quand soudainement, mon portable vibra dans ma poche. C’était un message de Nouha : Bonjour 3ajjaj ! Sais-tu que je t’aime encore ? Je t’ai toujours aimé. Je tenais à ce que tu le saches. Je me dis hein mais quoi ? Depuis qu’elle m’eut quitté (novembre 2009) pour aller au Canada, nous n’avions presque jamais parlé, et maintenant un message pareil ? wa llay hdi ma khala9 me dis-je. Je ne répondis pas. Je continuai mes explorations. Le troisième jour à Kangbashi, je rencontrai un groupe de travailleurs. Heureusement qu’il y avait un architecte parmi eux qui parlait allemand et anglais. Je fis sa connaissance pendant que nous prenions notre déjeuner. Il me révéla que Kangbashi n’était pas si déserte qu’elle en avait l’air – Je sais que je t’ai fait de mal, mais tu es bon et clément, rassures-moi que tu ne me déteste pas. -- Car à Kangbashi, des gens organisent des combats illégaux ! J’étais si captivé par ces histoires que j’ignorai aussi le 2ème message de Nouha. Finalement je me décidai de rester une semaine de plus, car cet architecte m’informa qu’il allait y avoir un tournois la semaine prochaine. Et effectivement, la semaine prochaine, alors que je contemplai la ville à partir d’un haut immeuble, j’observai une série de voitures noires passer par l’une des routes centrales, et je vis même deux hélicoptères atterrir quelques parts. Je déterminai facilement leur point de rencontre, et j’essayai de m’y faufiler en douceur, quand soudainement je vis à la sortie de l’immeuble deux hommes en costumes et armés qui m’attendaient déjà. Je levai immédiatement mes mains. Ils me demandèrent de les suivre, ils me conduisirent dans une voiture vers une école. J’avais peur oui j’avais peur. A l’école il y avait pas mal de gens, des types d’apparences très riche, des garde-corps, des femmes de compagnie, et des hommes musclés torses nus qui s’échauffaient pour le combat. L’un de ces richards chinois, inspecta ma guitare, et me demanda en anglais si je suis du Rif du Maroc. Dans le mille ! Je ne sais pas si c’est à cause de mes yeux verts, en tout cas cette subtilité était impressionnante. Ensuite, en français maintenant, il me pria de l’appeler Boa. Puis il me pria de jouer pour eux à la guitare. Au milieu d’un dohyō (comme un ring de Sumo), bien que leur chef, quelqu’un qu’ils nommaient Bai Nuwang, allait s’absenter, j’ouvrais les combats par In The Hall of The Mountain King de Edward Grieg. Je reçus alors un 3ème message de Nouha : Ne crois-tu pas que j’ai mérité une réponse ? Donne-moi la chance de réparer mon erreur. Je me dis, d’accord, il faut lui répondre, mais d’abord je regarde les combats, qui en fait, n’étaient pas des combats à mort, mais seulement jusqu’à l’abandon, c’était violent certes, mais les adversaires se comportaient de manière respectueuse. Je décidai de rester une semaine de plus, pour assister au prochain tournois. La nuit, je répondis à Nouha : "Déso je ne pouvais pas te répondre. Merci pour tes gentils messages. En tout cas nous sommes séparés l’un de l’autre, il n’est nul besoin que nous nous cassons la tête avec ces histoires du passé. Vis ta vie, je vis la mienne, je te pardonne si c’est ça que tu veux entendre." Elle répondit immédiatement : 3ajjaj tu ne sais pas à quel point je regrette, j’adore Faty tellement mais aujourd’hui je suis prêt à te le dire : je t’aime plus que quiconque Il faut avouer que les battements de mon cœur augmentèrent en fréquence en lisant ce 4ème message. Malgré cela, je ne répondis pas. Une semaine après, j’assistai à nouveau au combat, j’étais devenu à présent une sorte de one-man-band qui s’occupais à faire de la musique de fond alors qu’ils se cognaient les têtes et se battaient comme plâtre. J’étais tellement excité par cette ambiance criminelle, que je me décidais de rester encore une semaine, pour assister une dernière fois à un tournoi. En plus, je voulais voir leur chef, l’organisateur, ce type qu’ils appelaient Bai Nuwang, ils parlaient tous de lui révérencieusement. 5ème message de Nouha : ces dernières trois années je pensais très souvent à toi. Je veux que tu saches, que je ne cesserai pas de t’aimer, et que je suis prête de venir à tes côtés, dès que tu le voudras. Je suis prête de quitter le Canada pour toi. Je t’attendrais 3ajjaj. Je lui répondis : Je dois réfléchir. Effectivement, je me mis à réfléchir sérieusement. Une fille comme Nouha n’existe pas deux fois. Soudainement, je recommençais à reconnaitre ses qualités, je repensais à nos anciens moment de bonheur. Je fis un bilan rapide, et je constatai qu’aucune fille avec qui j’étais ensemble ces derniers 6 années ne lui arrive à la cheville. 6ème message: Où que tu sois, je t’aime, bonne nuit. Et puis c’était seulement à cause des anciennes gamineries de Faty que notre relation fut avortée. Quelques jours après, je rêvai de Faty, la reine blanche, qui agenouillée devant Nouha, lui offrait une couronne. A mon réveil je reconnus finalement l’existence d’une autre reine, Nouha, la reine de Kangbashi. Je lui envoyai un message. "Nouha, j’ai médité un peu. Je me dis hey pourquoi pas réessayer ?" Elle me répondit une heure plus tard : Tu ne peux mesurer ma joie ! Où es-tu maintenant ? Que fais-tu ? Peux-tu skyper ? C'était le 7ème message. J’allais répondre, quand la 2ème batterie de mon portable se déchargea. Et pas d’électricité dans ces villas inhabitées Je me dis que j’allais lui envoyer un mail à mon retour à Dongsheng. Deux jours plus tard, j’assistai la dernière fois au combat. Le chef, ce Bai Nuwang, était en retard. Pendant que l’un de ses subordonnés lui parla au téléphone, tout le monde gardait le silence. Bai Nuwung allait venir mais en retard, il avait tout juste perdu quelqu’un de proche et il n’allait pas rester longtemps. Il voulait que les combats commencent sans lui. Je prie un mec de me prêter son portable, dans lequel je plaçai ma carte SIM, et là je reçu le 8ème message de la reine de Kangbashi, envoyé lors de la veille : Il semble que tu peux pas répondre. Ne te presse pas. Je t’attendrais. Je t’aime. Mon cœur s’agita, je voulais lui répondre à tout prix, quand soudainement, l’un des combattants, sortit enragé du ring et dans le feu de l’action prit ma guitare, et l’écrasa sur la figure de son adversaire. Ma belle guitare… Ce minable agresseur de guitares ne comprit rien, quand un petit guitariste comme moi, le renversa par terre en seulement deux mouvements, j’étais hors de moi ! Quand son assistant intervint en essayant de me frapper, je lui brisai la moitié du métacarpe car ce lamentable tueur de guitares se releva. Je n’hésitai pas à sonner ses cloches avec mon tibia droit, mais soudainement deux garde-corps intervinrent aussi et j’encaissai deux sérieux coups, je fus soudainement encerclé par 4 à 5 mecs, qui auraient pu me tuer dans cette ville déserte et personne n’allait le découvrir. 4 à 5 mecs tous préparés pour attaquer, quand soudainement ils s’inclinèrent tous en disant : Furén ! Quelqu’un était derrière moi. J’entendais les uns murmerer : Bai Nuwang. Je me retournais et ma stupéfaction était sans limites quand je vis Faty, la reine blanche, devant moi, en Chine, à Kangbashi ! Les agresseurs se retirèrent immédiatement. Elle s’adressa alors à moi : J’ignore ce que tu fais ici, mais puisque t’es là, je dois t’apporter une mauvaise nouvelle… Je le subodorais déjà… les yeux rouges de Faty l’annonçaient… soudainement, la perte de ma guitare me parut telle une blague… "Nouha est morte hier. Elle était cancéreuse. Mes condoléances." La reine de Kangbashi nous quitta le 4. avril 2012, aujourd’hui est son deuxième jour de la mort. Je dédie ce texte à tous ceux qui comme la reine de Kangbashi, croient à l’amour. J’allais par la suite recevoir son journal intime. Elle m’aimait sincèrement. Le 9ème message ? Je ne l’ai jamais reçu. J’ai gardé ces huit messages. Je les lis de temps à autres, mais je ne trouve pas le 9ème message. Pourquoi ? Car je ne l’ai jamais reçu. [/QUOTE]
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