Samedi, le jour de la marche contre la loi El Khomri, j’ai beaucoup déambulé dans les rangs des manifestants. Puis la nuit, après mon passage au congrès des lycéens, mes pas m’ont conduit aux alentours de la place de la République. Je n’ai pas l’intention de faire à présent un commentaire politique. En fin d’après-midi, on m’annonçait qu’une jeune fille avait été sérieusement blessée à l’œil. Je forme le vœu que ce ne soit pas grave. Mais j’ai déjà assez vécu pour savoir comment tombent un Malik Oussekine ou un Rémi Fraisse. Avant qu’il ne soit trop tard, je veux nous mettre tous en alerte ! Je voudrais parler ici pour montrer un ennemi du doigt.
Cet ennemi, c’est la violence. Ne laissons pas la culture de la violence gangrener la sphère de l’action populaire. D’un côté, les violents isolent et minorent les mouvements sociaux en même temps qu’ils en violent le message. De l’autre, la violence discrédite le policier qui la pratique quand il oublie la responsabilité qu’enjoint le port de l’uniforme et des couleurs républicaines.
Mes camarades, la violence ne nous mène nulle part. Elle fait fuir le grand nombre sans lequel aucune action victorieuse n’est possible. Elle donne à voir un rapport humain qui est le décalque de la violence sociale et individuelle que nous combattons. Elle organise une hiérarchie inacceptable entre ceux qui agissent, car elle donne le pouvoir aux muscles davantage qu’aux cerveaux. Vouloir blesser ou meurtrir un fonctionnaire de police qui se tient en rang et obéit à ses chefs qui eux-mêmes obéissent à leur ministre est une bataille d’autant plus cruelle et inepte qu’elle est sans objet. La décision ne dépend pas de lui.
La violence porte une illusion mortelle pour notre mouvement : celle de faire croire que nous pouvons vaincre autrement que par notre nombre et notre détermination pacifique. Elle porte la tentation d’une spirale mortelle : croire que davantage de violences donnera davantage de résultats ! Enfin, je m’appuie sur mon expérience de toute une vie engagée dans la lutte sur plusieurs continents : au bout du compte, dans la violence nous perdons toujours, irrémédiablement. Et les meilleurs des nôtres, les plus dévoués, tombent les premiers. Ils nous manquent ensuite sans cesse.............................
http://melenchon.fr/2016/04/10/ne-laissons-violence-detruire-mouvement-social/
Cet ennemi, c’est la violence. Ne laissons pas la culture de la violence gangrener la sphère de l’action populaire. D’un côté, les violents isolent et minorent les mouvements sociaux en même temps qu’ils en violent le message. De l’autre, la violence discrédite le policier qui la pratique quand il oublie la responsabilité qu’enjoint le port de l’uniforme et des couleurs républicaines.
Mes camarades, la violence ne nous mène nulle part. Elle fait fuir le grand nombre sans lequel aucune action victorieuse n’est possible. Elle donne à voir un rapport humain qui est le décalque de la violence sociale et individuelle que nous combattons. Elle organise une hiérarchie inacceptable entre ceux qui agissent, car elle donne le pouvoir aux muscles davantage qu’aux cerveaux. Vouloir blesser ou meurtrir un fonctionnaire de police qui se tient en rang et obéit à ses chefs qui eux-mêmes obéissent à leur ministre est une bataille d’autant plus cruelle et inepte qu’elle est sans objet. La décision ne dépend pas de lui.
La violence porte une illusion mortelle pour notre mouvement : celle de faire croire que nous pouvons vaincre autrement que par notre nombre et notre détermination pacifique. Elle porte la tentation d’une spirale mortelle : croire que davantage de violences donnera davantage de résultats ! Enfin, je m’appuie sur mon expérience de toute une vie engagée dans la lutte sur plusieurs continents : au bout du compte, dans la violence nous perdons toujours, irrémédiablement. Et les meilleurs des nôtres, les plus dévoués, tombent les premiers. Ils nous manquent ensuite sans cesse.............................
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