Peut-on échapper à la crise en prenant lavion ? Il existe, sur lautre rive de la Méditerranée, un monde où lon parle plus croissance que récession ; où lon songe plus à construire lavenir quà préserver le présent ; où grâce aux hydrocarbures, lÉtat a de largent plutôt que des dettes. Et ce monde, lAlgérie, entretient depuis de longues années des relations économiques avec lAlsace.
Certes, ce monde, parce quil est réel, nest pas idéal. Les moins viennent compenser les plus. Mais si lon en croit ceux qui, comme Elias, ont lexpérience des affaires en Algérie, la balance entre avantages et désavantages penche résolument du bon côté.
« Le contexte législatif est difficile, mais les gens sont faciles », témoigne un homme daffaires français rencontré dans un restaurant. « Cest un marché très intéressant, mais un pays compliqué », résume de son côté Laurent Kosman, responsable export de Soprema (étanchéité) pour le bassin méditerranéen. Leader mondial de sa spécialité, Soprema a créé en 2005 une filiale en Algérie. Elle y a glané de très beaux marchés, comme laéroport dAlger et le ministère des Affaires étrangères.
Sur le plateau positif de la balance figurent un marché énorme (plus de 400*milliards de dollars dinvestissements publics sur dix ans ) et le fait de partager non seulement la même langue, mais aussi, le plus souvent, les mêmes normes réglementaires. Côté négatif, les lois algériennes ont des airs volontiers protectionnistes (sur les marges, le capital…. En outre, poursuit Laurent Kosman, « elles changent souvent et les procédures sont lourdes, il y a toujours des surprises Jai une personne à temps plein dans mon équipe algérienne rien que pour sortir les conteneurs. Pour se lancer, il faut des gens sur place, un réseau. »
Pays très étatique (héritage du socialisme de Boumedienne), dédaignant le tourisme, à linverse de ses voisins marocain et tunisien, lAlgérie est, pour le novice, dun abord compliqué. Les habitants semblent beaucoup plus accueillants que leur pays, où les incessants barrages policiers et les mesures de sécurité à lentrée des hôtels rappellent que la menace terroriste est toujours prise très au sérieux. Par certains aspects, lendroit évoque les pays de lEst avant la chute du mur
Mais la volonté douverture est réelle, car le pays a compris labsolue nécessité de diversifier son économie. « Il faut chercher du boulot où il y en a. Et dans ce pays, il y a un fort potentiel », promet Charles Elias. « On trouve ici les grands chantiers quon ne fait plus en France », renchérit Orlando Coccorullo, de Buecher & fils. « Dans le bâtiment en tout cas, cest un marché rentable et lapproche est qualitative, conclut Laurent Kosman. Au Maroc, la première question que lon me pose, cest : Combien ça coûte ? En Algérie, cest : Comment on fait techniquement ? »
Les Alsaciens ont de vrais atouts, mais ils ne doivent pas traîner. La Chine a déjà raflé beaucoup de grands projets. Et en ce moment, en Algérie, les délégations étrangères ne cessent de défiler
le 25/11/2011 à 05:00 par Textes et photos : Hervé de Chalendar
Certes, ce monde, parce quil est réel, nest pas idéal. Les moins viennent compenser les plus. Mais si lon en croit ceux qui, comme Elias, ont lexpérience des affaires en Algérie, la balance entre avantages et désavantages penche résolument du bon côté.
« Le contexte législatif est difficile, mais les gens sont faciles », témoigne un homme daffaires français rencontré dans un restaurant. « Cest un marché très intéressant, mais un pays compliqué », résume de son côté Laurent Kosman, responsable export de Soprema (étanchéité) pour le bassin méditerranéen. Leader mondial de sa spécialité, Soprema a créé en 2005 une filiale en Algérie. Elle y a glané de très beaux marchés, comme laéroport dAlger et le ministère des Affaires étrangères.
Sur le plateau positif de la balance figurent un marché énorme (plus de 400*milliards de dollars dinvestissements publics sur dix ans ) et le fait de partager non seulement la même langue, mais aussi, le plus souvent, les mêmes normes réglementaires. Côté négatif, les lois algériennes ont des airs volontiers protectionnistes (sur les marges, le capital…. En outre, poursuit Laurent Kosman, « elles changent souvent et les procédures sont lourdes, il y a toujours des surprises Jai une personne à temps plein dans mon équipe algérienne rien que pour sortir les conteneurs. Pour se lancer, il faut des gens sur place, un réseau. »
Pays très étatique (héritage du socialisme de Boumedienne), dédaignant le tourisme, à linverse de ses voisins marocain et tunisien, lAlgérie est, pour le novice, dun abord compliqué. Les habitants semblent beaucoup plus accueillants que leur pays, où les incessants barrages policiers et les mesures de sécurité à lentrée des hôtels rappellent que la menace terroriste est toujours prise très au sérieux. Par certains aspects, lendroit évoque les pays de lEst avant la chute du mur
Mais la volonté douverture est réelle, car le pays a compris labsolue nécessité de diversifier son économie. « Il faut chercher du boulot où il y en a. Et dans ce pays, il y a un fort potentiel », promet Charles Elias. « On trouve ici les grands chantiers quon ne fait plus en France », renchérit Orlando Coccorullo, de Buecher & fils. « Dans le bâtiment en tout cas, cest un marché rentable et lapproche est qualitative, conclut Laurent Kosman. Au Maroc, la première question que lon me pose, cest : Combien ça coûte ? En Algérie, cest : Comment on fait techniquement ? »
Les Alsaciens ont de vrais atouts, mais ils ne doivent pas traîner. La Chine a déjà raflé beaucoup de grands projets. Et en ce moment, en Algérie, les délégations étrangères ne cessent de défiler
le 25/11/2011 à 05:00 par Textes et photos : Hervé de Chalendar