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· Ce régime souffre d’un déficit de communication
· Seulement 34% de la population cible touchée
L’Assurance maladie obligatoire ne répond pas aux besoins de l’ensemble de la population marocaine. Aujourd’hui, le régime ne couvre qu’environ 34% de la population, soit 10,5 millions de bénéficiaires (salariés/ayants droit et retraités).
Ces conclusions ont été données lors d’un séminaire organisé par l’Association marocaine des lauréats du droit des assurances (Amalda) le 14 mai à Casablanca. L’occasion pour les participants de se prononcer sur l’état d’avancement et les perspectives futures du régime 3 ans après sa mise en application. Abdelouahid Khouja, secrétaire général du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, est formel: «Le Maroc ne dispose pas d’un schéma stratégique en matière de couverture médicale. Nous n’avons pas une vision claire».
Par ailleurs, les professionnels présents à ce séminaire reprochent le fait que tous les systèmes de prévoyance sociale soient basés sur les salariés, excluant les autres catégories. La généralisation de la couverture médicale voulue par la loi 65-00 ne s’étend donc pas à l’ensemble de la population. Le régime est confronté maintenant à des problèmes liés notamment au déficit de communication.
En effet, 77% des bénéficiaires de l’AMO ne connaissent pas leurs droits par rapport à ce régime. «Plus de 60% n’ont jamais déposé de dossiers de remboursement», affirme Hamid Besri, directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR). «Il y a des carences au niveau des canaux de communication» assure pour sa part Mohamed Zerhouni, responsable du Centre des assurances logistiques et prévention. D’autre part, la complexité administrative et le souci lié au remboursement des frais pour des soins coûteux - surtout pour les assurés disposant d’un faible revenu - constituent des freins pour ces derniers.
Par ailleurs, le régime d’assistance médicale (Ramed), qui devrait venir en complément de l’AMO, puisque destiné aux plus démunis, a des difficultés à se mettre en place. De même, la question d’un régime de couverture pour les indépendants - l’autre oublié de la couverture médicale - tarde à prendre forme. Certes, tout n’est pas noir pour l’AMO dans la mesure où elle assure un service important, mais pour les professionnels il est important d’aboutir à un seul régime de base qui pourrait bénéficier à tout le monde quel que soit son niveau de revenu. En clair, qu’un seul organe se charge de la couverture médicale. L
’objectif principal étant d’assurer un système de santé équitable pour tout le monde. Selon le secrétaire général du ministère de l’Emploi, «le système idéal devrait permettre au citoyen de n’avoir rien à débourser de sa poche». Un régime qui permettrait à l’organe étatique d’assurer au moins 70% des frais de remboursement et le reste à la charge d’une compagnie d’assurance.
F. Fa. L'economiste
