L'ampleur de la corruption en Algérie assombrit l’avenir de la nation .

tizniti

Soyons sérieux .
l’ampleur de la corruption en Algérie assombrit l’avenir de la nation et des générations futures.

Le PDG et plusieurs cadres importants de cet immense groupe pétrolier algérien, qui assure 98 % des recettes en devises du pays, ont démissionné après avoir été inculpés, mercredi 13 janvier, dans une affaire de malversations présumées. Des soupçons pèsent maintenant sur l'entourage proche du président Bouteflika.

© AFP

Les affaires de corruption commencent à émerger. La Sonatrach, la chasse gardée du clan présidentiel et mamelle de l’Algérie, qui dépense sans compter [elle est la plus importante société algérienne, emploie 125 000 personnes et a réalisé en 2008 un bénéfice net de près de 9,2 milliards de dollars], est dans le collimateur. Les révélations sur des affaires de corruption de tous genres (sur- et sous-facturations, contrats de gré à gré, évasion fiscale, négociations bâclées...) apparaissent enfin au grand jour.
La série de scandales dévoilés par la presse jette le trouble. Particulièrement ceux qui entourent le dossier de l’autoroute Est-Ouest et certains contrats attribués par la Sonatrach. Comment, avec tant d’institutions chargées du contrôle des deniers publics, sous-facturations, surfacturations, transferts illicites massifs de devises ont-ils pu être opérés avec autant de facilité ? Des responsables eux-mêmes l’avouent, des complicités au plus haut niveau de l’administration consacrent l’impunité en matière de corruption, de détournement de deniers publics et de mouvements illégaux de devises. Pendant que des affaires de malversation éclatent au grand jour [Mohamed Meziane, à la tête de la Sonatrach depuis 2003, a quitté ses fonctions après avoir comparu devant un juge qui lui a signifié son inculpation dans le cadre d'une enquête sur différents marchés et l'a placé sous contrôle judiciaire], les pouvoirs publics répondent par un silence éloquent. Résultat, les présomptions de corruption finissent par ancrer, au sein de la communauté internationale, l'impression que le pays est gravement gangrené. L’absence de transparence, la multiplication des marchés de gré à gré, l’incapacité à suivre et à contrôler les projets ont encouragé la dilapidation de l’argent public.

Les affaires rapportées par la presse ne constituent en fait que la face émergée de l’iceberg. Les pertes causées au Trésor sont beaucoup plus importantes. Ce sont des rivières, et non des ruisseaux, qui se sont évaporées. Largement de quoi gagner la bataille du plein-emploi en Algérie. A la source du cancer, une raison politique. La volonté d’éradiquer le fléau semble absente chez nos gouvernants, du moins guère prouvée sur le terrain. Or c’est sur cette faille que jouent ceux qui, introduits au sein des centres de décision, empêchent les auteurs de crimes économiques de payer à la place des lampistes. Pendant ce temps, l’IGF, la Cour des comptes, la Banque d’Algérie et d’autres institutions de contrôle semblent impuissantes à juguler le fléau. On n’y prend pas garde : l’ampleur de la corruption en Algérie assombrit l’avenir de la nation et des générations futures. Il est temps aujourd’hui de freiner, voire d’extirper la métastase.

Pourquoi maintenant ? Que se passe-t-il au sommet de l’Etat qui permettrait ce déballage ? Le clan Bouteflika en aurait-il trop fait, au point d’avoir indisposé ses concurrents ? La bataille pour la succession est-elle commencée ?
 
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