L’An 1 du gouvernement : Quel bilan ?

madalena

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Abdelillah Benkirane et son gouvernement vont bientôt boucler leur première année. Quel bilan peut-on déjà établir de l’exercice d’un gouvernement entré en fonction en vertu d’une nouvelle Constitution qui, pour la première fois dans l’histoire du pays, accorde de larges pouvoirs à une Primature?

Sans vouloir jouer au rabat-joie, on peut dire que Benkirane et ses ministres ont été bien en deçà des espoirs placés en eux par les Marocains. A part quelques effets d’annonce comme les publications des listes des bénéficiaires des agréments de transport et d’exploitation de carrières, qui relèvent plutôt de décisions populistes, aucune action tangible n’est venue donner satisfaction aux attentes.

Bien au contraire, les Marocains ont eu la mauvaise surprise de subir une forte augmentation au mauvais moment des prix des hydrocarbures donnant lieu au renchérissement des produits de première nécessité.

Durant toute cette première année d’exercice, Benkirane et ses ministres ont donné l’impression de gouverner à vue. On se demandait même parfois s’il y avait un pilote aux commandes tant la cohésion gouvernementale faisait défaut, chacun des ministres jouant sa propre partition.

D’ailleurs, cela a été flagrant dans la gestion des conflits sociaux ou dans la réforme plutôt des réformettes de l’enseignement et de la santé.
Autre constat, la solidarité des partis majoritaires a manqué parfois au gouvernement. On l’a remarqué récemment lors de la discussion du projet de la loi de Finances.

Pour expliquer ses déboires, le chef du gouvernement ne trouve pas autre chose que de jeter la pierre aux forces occultes, sinon à quelques foyers de résistance. Il a ainsi affirmé récemment que si les investisseurs nous boudent, c’est à cause de l’administration et de la justice. Autrement dit, quand cela ne marche pas, c’est la faute des autres… Ne faudrait-il pas plutôt se remettre en question?

L’année d’apprentissage est bientôt révolue. Les Marocains attendent de voir comment vont se passer les quatre prochaines années. On peut d’ores et déjà affirmer que, d’après la loi de Finances 2013, cela n’augure rien de bon. On veut bien se tromper!

Libération
 
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