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L'Art du Araar thuya
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[QUOTE="3roubi, post: 17201008, member: 351269"] [FONT=times new roman][COLOR=#000000]Quand je me rendais, enfant, à l’atelier de mon père, j’étais surtout fasciné par l’odeur des bois que décrit avec minutie cette fiche artisanale de 1951 : il avait 40 kg de loupe (racine de thuya) à 15 fr.le kg, 30 madriers de bois de thuya, à 150 F le madrier, trois morceaux de 5 kg de citronnier en provenance de Chichaoua, cinq rondins d’ébène (Taddoute) à 200 F le rondin, 1 litre venant du pays haha ; 40 boites de colle forte, et 2 litres d’alcool. Telle est la matière première avec laquelle travaillait mon père. La fiche artisanale établie par Mr.Bouyou directeur de la coopérative des marqueteurs alors, précise aussi son outillage — avec la mention « [I]insuffisant[/I] » : 4 établis, 2 varlopes, 4 marteaux, 4 ciseaux, 2 tenailles, 3 rabots, 3 serre-joints, 1 drille, 3 scies, 2 rabots à dents. À partir de 1938 mon père était considéré comme maâlam (maître artisan), puisqu’il avait pour exécuter ses créations un « [I]sanaâ[/I] » (compagnon) et un apprenti [I]« matâllam »[/I] : son salaire hebdomadaire passait de 20 F en 1938 à 500 F en 1951. La fiche artisanale mentionne que le loyer de son atelier était de 210 F le trimestre et qu’il payait annuellement une patente de 570 F. [ATTACH type="full"]282865[/ATTACH] [FONT=times new roman][COLOR=#000000]Louzani, l’entraîneur national souiri né en 1942, me dit aujourd’hui que pour évaluer le véritable revenu de ton père alors, il faut savoir qu’au début des années 1950 le prix d’un kilo de mouton valait un dirham, et la consommation du poisson était quasiment gratuite pour les habitants de la ville. Mon père pouvait alors non seulement prendre en charge ses enfants — en 1951, notre aîné Abdelhamid venait de naître, et nous autres ses frères et sœurs nous n’étions pas encore de ce monde — mais aussi ceux de son demi-frère aîné Omar le poissonnier coléreux. Dans les ruelles étroites de la ville, on pouvait alors entendre les enfants chanter :[/COLOR] [COLOR=red][I]S’il n’y a pas de koumira ?[/I] [I]Al- sardila ![/I][/COLOR] [I][COLOR=#000000][COLOR=red]S’il n’y a pas de sardila ? Al-koumira[/COLOR] ![/COLOR][/I][/FONT][/COLOR] [COLOR=#000000] [FONT=times new roman][I][COLOR=#000000][FONT=times new roman][COLOR=#000000][COLOR=green]Autrement dit ; s’il n’y a pas de [I]koumira[/I],(baguette de pain), il y aura toujours la [I]sardila[/I] (sardine), et vice versa[/COLOR].[/COLOR][/FONT][/COLOR][/I][/FONT][/COLOR] [COLOR=#000000] [FONT=times new roman][I][COLOR=#000000][FONT=times new roman][COLOR=#000000][FONT=times new roman][COLOR=#000000][COLOR=green][COLOR=rgb(0, 0, 0)][I]Et certains soirs d’hiver, quand il rentrait à la maison sans le sou, mon père nous regroupait, nous, ses enfants, autour de lui, et nous conviait à lire en sa compagnie la Naçiria où le maître de Tamgroute incitait, les Marocains à résister à l’envahisseur portugais[/I][/COLOR][/COLOR][I][COLOR=rgb(0, 0, 0)] :[/COLOR][/I][/COLOR][/FONT][/COLOR][/FONT][/COLOR][/I][/FONT][/COLOR][/FONT] [COLOR=rgb(0, 0, 0)][I][FONT=times new roman][COLOR=red][I]Faibles, nous sommes, mais par la grâce de Dieu, nous serons innombrables et puissants[/I]…[/COLOR][/FONT][/I][/COLOR] [FONT=times new roman][COLOR=#000000]Je me souviens d’une journée noire des années 1970, où l’on m’apprit que la police avait conduit mon père au commissariat pour le contraindre à payer ses impôts. Heureusement qu’on finit par le relâcher en fin de journée : c’est la seule fois de toute sa vie où il eut affaire au Makhzen. Omar son demi-frère, était aussi allergique au Makhzen. On raconte qu’il s’était installé un jour à Souk –Jdid en plein centre-ville, en désignant aux passants la notice d’impôt qu’il venait de recevoir : - Ayez pitié, disait-il du Makhzen ; donnez-lui un peu de cet argent qu’il me réclame : ce n’est pas moi qui mendie, mais le Makhzen ! Les Marocains ont toujours été réticents à payer l’impôt au pouvoir central : on ne voyait pas en quoi cela était justifié. La fameuse coupure entre le pays du Makhzen et le pays de la Siba (l’anarchie), était due aux jacqueries paysannes contre le [I]tertib[/I], cet impôt que le Makhzen prélevait sur le bétail et les moissons sans offrir quoi que ce soit en contrepartie à part ses expéditions punitives et ses petits despotes de caïds qu’il désignait à la tête des tribus. [ATTACH type="full"]282866[/ATTACH][/COLOR][/FONT] [/QUOTE]
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