pense tu que l'objetif final des États-Unis s'arrete sur l'Iran ou bien la Chine est aussi un objectif pour eux ?
L'enjeu pour chaque ex-puissance est de retarder sa perte d'influence dans des régions jusqu'ici sous contrôle. Maîtriser le présent politique d'un pays ou d'une zone, que ce soit par la gestion ou le chaos, c'est repousser à demain la menace de l'émergence d'un contre-pouvoir sur la scène internationale. Ce qui crée cette conflictualité de plus en plus frontale est d'une part le déplacement du centre de gravité économique vers l'Asie et d'autre part le basculement du rapport de force entre ces ex-puissances et les nouvelles puissances-continents en faveur de ces dernières.
Dans ce cadre, partout où des concurrents à l'hégémonie des ex-puissances s'affirment des foyers de tension naissent. C'est le cas du bras de fer engagé entre le Japon (allié stratégique des USA en Asie) et la Chine autour de l'archipel des Senkaku qui rend palpable l'irrépressible pouvoir d'attraction de cette dernière dans la région. L'Iran, dans son rapport concurrentiel à l'Arabie Saoudite et au Qatar (également alliés US) et ses prétentions dans la région est évidemment une cible des opérations menées au cours des décennies précédentes et plus que jamais une force d'opposition émergée à la politique étrangère des USA, pour en prendre la mesure il suffit de considérer l'âpreté des tractations sur le développement du nucléaire dans le pays. Plus que "la Chine", "l'Iran" ou "la Russie" c'est la convergence régionale qui remet en cause l'ordre états-unien lequel doit désormais composer avec des puissances continentales aux économies plus dynamiques que jadis. Il est donc logique que ces nouveaux acteurs centraux souhaitent faire valoir leurs intérêts et leurs visions géopolitiques et cela passera nécessairement par l'adaptation des institutions internationales à cette réalité: Ni l'OTAN, ni l'ONU, ni l'AIEA, pas plus que le FMI ou l'OMC ne sont en mesure de traduire le rapport de force actuel. Notez que cette séquence médiatico-politique sur une intervention militaire en Syrie survient à une semaine du G20 de saint Pétersbourg, le premier de l'histoire à se tenir hors de la zone d'influence du camp américain.