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Actualités marocaines
Le juif en nous
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[QUOTE="windsorite, post: 5063776, member: 189421"] Lhistoire du Maroc fait aussi apparaître que, bien que dhimmis et installés souvent dans des quartiers qui leur étaient propres (mellahs), les juifs ont pris une part active, de tout temps et sur tout le territoire, à la vie socioéconomique du royaume : artisans, commerçants généralement liés aux métiers de lor et de largent. Mais leur apport dans dautres domaines ne fut pas moindre. Si lon excepte la religion et ce qui relève de la sphère privée, il est évident que minorité juive et majorité musulmane ont toujours eu en partage les mêmes langues, la même culture, savante et surtout populaire : chants, poésie, proverbes, blagues, etc. Les points dinteraction et de confluence sont nombreux et féconds. Cette convergence se retrouve jusque dans les moments liturgiques : en temps de sécheresse par exemple, les deux communautés priaient et organisaient des processions pour demander la pluie (Istisqâ). Faut-il rappeler quaprès la victoire marocaine sur Sébastien 1er du Portugal à la bataille dite des Trois Rois (Oued Al Makhazine), le 4 août 1578, les rabbins décidèrent de célébrer chaque année cette victoire par des lectures dans les synagogues et la distribution daumônes (Pourim de Sebastiano) ? Leurs compatriotes musulmans ne devaient commencer à commémorer solennellement cette victoire que cinq siècles plus tard, souligne lhistorien Mohammed Kenbib. Enfin, bien quexclus en principe de la sphère politique par leur statut de dhimmi, les juifs y ont joué un rôle influent, parfois de premier plan (Toujjar As-Sultan, interprètes, agents consulaires, conseillers, ambassadeurs...). Dans le mouvement national, avant même davoir accédé au statut de citoyens, un petit groupe de juifs marocains militera pour lindépendance du Maroc. Certains, comme Edmond Amran El Maleh, Simon Lévy ou Abraham Serfaty se sont illustrés par leur engagement politique, à gauche notamment. Cest donc un fait : la cxistence entre juifs et musulmans a été réelle et continue, enracinant chez les uns et les autres le sentiment dune même appartenance marocaine. Pourtant, il sest produit une sorte de séisme qui va les séparer dans lespace et dans le temps. Cassures, incompréhensions, exode Les Marocains juifs, aujourdhui, sont installés pour la plupart à Casablanca. Leur nombre ? Environ 2000 pour une population globale de 30 millions, alors quen 1950, ils étaient près de 250 000 sur 10 millions. Il y a encore un demi-siècle, un Marocain sur 40 était juif. Aujourdhui un sur 10 000 Comment donc en est-on arrivé là ? À 75 ans, Henri, ancien commerçant, qui na jamais quitté le Maroc, raconte : A partir de 1948, à Marrakech, les juifs de notre rue ont fait leurs valises, puis cest tout notre quartier qui sest vidé. Dans la montagne, des villages entiers sont partis en Israël. Le commerce de mon père ne marchait plus au mellah, alors ma famille est venue à Casa. Et là, ça a continué de plus belle et en cachette. Après, il y a eu les deux guerres entre Israël et les pays arabes, en 1967 et 1973. A ce moment-là, les plus aisés sont allés en France, au Canada et aux Etats-Unis. Cest cet exode brutal, douloureux et massif que mettent en scène les deux films marocains Où vas-tu Moché ? de Hassan Benjelloun et Adieu Mères de Mohamed Ismaïl. A Essaouira, le Maâlem Hassan, artisan ébéniste âgé de 86 ans, évoque ses souvenirs dans sa minuscule échoppe. Il noubliera jamais les mots de son voisin et ami de toujours, Refaïl, le jour où il quitta sa terre natale : Mon frère, on marrache au ventre de celle qui ma mis au monde. Le vieil homme parle de ce temps où il réveillait les juifs en frappant à leurs portes pour quils aillent accomplir leur prière du matin. Jétais comme leur muezzin !. Et il conclut : Je prie Allah quils reviennent tous et que ce soit comme avant parce quon mangeait, on buvait, on riait, on faisait des affaires ensemble et on saimait aussi.... Serge Berdugo est habitué à ce quon lui renvoie la même question : Mais pourquoi donc sont-ils partis ?. La question est légitime, dit-il, car les juifs nont jamais été reniés ou rejetés par leur pays. Mieux, ils ont été protégés : qui na pas en mémoire lattitude de Mohammed V lors de lapplication des lois anti-juives de Vichy, en 1941 au Maroc ?. Pourquoi alors cette hémorragie ? Selon certains, les premiers départs, à la création de lEtat dIsraël en 1948, sexpliquent par des raisons dordre religieux plutôt que politique : Il ne faut pas oublier, dit Serge Berdugo, que les juifs marocains ont toujours été profondément croyants. Dans leur esprit, ils répondaient à un appel messianique. Mais il y a, bien entendu, dautres raisons : la guerre israélo-arabe qui incitait chacun à choisir son camp, la politique du protectorat fidèle à ladage diviser pour régner, des événements inter-communautaires dramatiques, probablement manipulés, comme à Jerada, en 1948, et à Petit-Jean (aujourdhui Sidi Kacem), en août 1954, qui firent parmi les juifs 30 morts pour les premiers et 6 pour les seconds, ainsi que plusieurs dizaines de blessés, sans que, dans les deux cas, la police française nintervienne à temps pour éviter le massacre, lincertitude des juifs sur ce quils deviendraient dans un Maroc indépendant, lintensification de la propagande sioniste qui trouva un terreau favorable dans les populations pauvres des mellahs particulièrement sensibles à la promesse dun avenir meilleur, etc. Chacune de ces raisons nourrissant lautre, elles vont profondément perturber les relations entre les deux communautés. A lindépendance, lémigration, quoiquinterdite, sest bien poursuivie. Et ce, malgré lengagement résolu de nombreux juifs dans le Maroc nouveau, malgré leur accession à la citoyenneté, malgré la multiplication des signaux forts en faveur de leur intégration : la nomination au gouvernement dun ministre juif, le Dr Léon Benzaquen, et la présence de plusieurs juifs à des postes de responsabilité dans la fonction publique et les grands organismes dEtat. Les événements de lannée 1961 ne vont pas endiguer cette vague de départs. Le panarabisme est à lordre du jour et la visite du président Nasser à Casablanca saccompagne de dérapages policiers et dexcès de zèle nationalistes. Un juif était arrêté pour un oui ou pour un non, soit parce quil portait une kippa noire interprétée comme signe de deuil pour la visite de Nasser, soit parce quil portait du bleu ciel et du blanc, les couleurs dIsraël. Pendant une semaine, on est restés à la maison avec la colique au ventre, se souvient Estrella, partie de Casablanca deux ans plus tard. La même année, le Maroc adhère à lUnion postale arabe qui interdit toute communication avec Israël. Pour contourner linterdit, le courrier transite par la France : Ces lettres tant attendues, on se réunissait en famille pour les lire, à voix basse, raconte Estrella. Cette année 1961 reste marquée enfin par la mort de Mohammed V, le protecteur des juifs, ainsi que par un drame de lémigration clandestine organisée par les mouvements sionistes : des dizaines de juifs périrent lors dun naufrage. Dans les années 1960, il y eut aussi la fameuse affaire des conversions relayée, entre autres, par La Nation Africaine, le quotidien du ministère des Affaires islamiques (dirigé alors par Allal El Fassi). Cet organe publiait en effet, comme un tableau de chasse, des photos de juifs et de chrétiens convertis à lislam, souvent des filles mineures... Tout cela provoque un sentiment dinsécurité durable dans la communauté juive et entretient un climat de tension et de méfiance entre les deux communautés. La suite sappelle les guerres de 1967 et de 1973. Nouvel exode : à la réalité des faits sajoutait, dans les esprits, langoisse sur le futur. Noémie, directrice dans une entreprise à Montréal, se souvient : Javais 15 ans et jhabitais Casa. A la rentrée scolaire 1967, au Cours complémentaire (Ndlr. établissement juif) où jétais élève, plus du tiers de mes camarades nétaient pas revenu. On ne parlait plus que du boycott des juifs dans les journaux, des agressions, des insultes... Même le regard des voisins musulmans avait changé, pourtant la guerre avait lieu à des milliers de kilomètres. Une vraie psychose. Quest-ce que nous avions à voir, nous Marocains, dans cette guerre ? . [/QUOTE]
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