"le vrai problème des patrons, c'est le patronat"

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
Hervé Lambel, entrepreneur individuel, avait tenté d'expliquer ce malaise lors de la dernière campagne électorale au Medef, à laquelle il s'était d'ailleurs présenté. Il répond aux questions du Point.fr.

Le Point.fr : À quoi sert le patronat ?

Hervé Lambel : Le patronat devrait servir au développement économique du pays. On est loin du compte. S'il était efficace, la France n'afficherait pas le plus haut taux de défaillances d'entreprises de l'OCDE depuis vingt ans. Comme les syndicats de salariés, le Medef et la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, NDLR) sont dans la posture. Leur premier objectif est avant tout de conserver leur pouvoir. Ils ne défendent pas l'intérêt général. Pourquoi le feraient-ils, d'ailleurs ? Dans tous les cas, ils toucheront des aides pour financer leur mouvement. Prenez la CGPME : seulement 20 % de ses ressources sont issues des cotisations d'adhésion ; le reste, ce sont des aides.

Mais Pierre Gattaz et François Asselin, les présidents respectifs du Medef et de la CGPME, sont loin d'être des apparatchiks. Ce sont des chefs d'entreprise. Ils savent ce qu'est gérer une société...

Je dis bravo à Pierre Gattaz lorsqu'il dit vouloir une inversion des normes sociales, c'est-à-dire qu'il admet qu'un chef d'entreprise et ses salariés sont plus à même de discuter d'une problématique que des organisations nationales.
Je lui redis bravo, mais qu'il aille au bout et qu'il reconnaisse que le Medef n'est donc pas légitime à la table des négociations sociales. Notre mode de représentativité, qui donne les clés du dialogue social à quelques organisations, est institutionnalisé depuis plus de cinquante ans.
Il a été fabriqué au sortir de la guerre au nom de la réconciliation nationale. Aujourd'hui, il est clairement dépassé.
Il faut redonner une marge de manoeuvre à la base patronale. a. Leur vrai problème, au-delà de la crise, c'est le patronat - le Medef, la CGPME. Comme les hommes politiques, leurs propres représentants les fatiguent. Ils ont l'impression de ne pas exister à leurs yeux sur bien des dossiers.

C'est-à-dire ?

Prenez le dernier rapport parlementaire sur les 35 heures paru fin 2014.
Ses auteurs expliquent par a + b que cette mesure a permis de créer des emplois.
C'est de la pure manipulation politique.
Une partie des statistiques présentées s'arrête à la fin 2001 quand les 35 heures sont entrées en vigueur le 1er janvier 2002 dans les TPE !
Celles-ci représentent pourtant plus de 90 % des entreprises en France et concentrent 30 % de l'emploi. On n'a pas beaucoup entendu le patronat dénoncer ce décalage. C'est ce genre de silence qui alimente la grogne de la base.

mam
 
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ELMORITANI

Aka tonystark
VIB
Le patronnat ne sert que les intérêts des grands patrons, l'immense majorité des "petits et des très petits patrons" et qui fait tourner la france n'est représentée par personne et c'st elle qui se fait tondre.
 
Le patronnat ne sert que les intérêts des grands patrons, l'immense majorité des "petits et des très petits patrons" et qui fait tourner la france n'est représentée par personne et c'st elle qui se fait tondre.
Comme l'immense majorité de leurs salariés ne sont pas syndiqués et se font tondre itou par ricochet. L'utopie totale serait la création d'un syndicat unique regroupant salariés et patrons de TPE PME mais cela changerait beaucoup de choses.
 
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