L'effarant témoignage d'enseignants confrontés à la misère de leurs élèves

Drianke

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Contributeur
Des enfants sans chaussettes l'hiver, qui dorment dans des squats, ne mangent pas à leur faim... Un rapport dévoilé ce mardi raconte la détresse à laquelle sont souvent confrontés les professeurs.

À l'école Valmy du Havre, les professeurs observent que, pour beaucoup de parents, «la fin du mois commence le 10, les gens mettent des T-shirts dans les trous du plancher pour que les rats ne rentrent pas, certains enfants nous disent: à quoi ça sert d'apprendre, plus tard je serai chômeur».

Dans son rapport sur la «grande pauvreté et réussite scolaire» publié ce mardi, une enquête menée dans dix académies, Jean-Paul Delahaye, l'ancien directeur général de l'enseignement scolaire formule 68 recommandations. Mais c'est d'abord la multitude de témoignages bouleversants des professeurs confrontés de plein fouet à cette misère que l'on retient. Une situation aggravée par la crise économique.

En France, sixième puissance économique mondiale, 1,2 million d'enfants, soit un enfant sur dix, sont des enfants de familles pauvres. Une famille est considérée comme pauvre quand son revenu mensuel est inférieur à 1739 euros (soit la moitié du niveau de vie médian) pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, explique le rapport. En voici quelques extraits.

Des élèves qui ont faim, qui volent des goûters, qui font des réserves de pain
Dans des écoles de Stains (Académie de Créteil), on explique que «pour un enfant, une matinée le ventre vide jusqu'à 12h30, c'est long et cela peut compromettre l'investissement de l'élève dans son travail scolaire ; malgré le coût des repas réduits, pour certaines familles, c'est encore trop, les enfants ne mangent pas à la cantine mais ne mangent pas correctement chez eux».

Même constat à Nancy et à Maxéville ou à Arras où «des enfants ont faim et l'expriment spontanément ou se manifestent par des vols réguliers de goûters. Certains énoncent spontanément le fait de ne pas avoir déjeuné le matin. Face à certaines situations et difficultés observées, la directrice invite les familles à inscrire l'enfant à la cantine (prix du repas 70 cts d'euros) en utilisant des moyens de contournement et promouvant le fait d'être avec ses camarades».

Dans une cité scolaire de Metz, les impayés de cantine se montent à 15 000 euros pour plusieurs dizaines de familles et le nombre, dit un proviseur, a triplé en 10 ans. Les enseignants d'une école de la Somme en éducation prioritaire remarquent que «les régimes «mono-aliment» sont souvent révélateurs d'un grand état de pauvreté.

Des témoignages de chefs d'établissement signalent que certains élèves prennent beaucoup de pain à la cantine le vendredi, afin de faire des réserves pour le week-end. Dans cet établissement de l'Académie de Grenoble, «des repas copieux avec féculents sont servis le lundi car beaucoup d'élèves ne prennent pas de repas structuré le week-end et le jeudi car l'existence d'un forfait 4 jours fait que certains élèves n'ont pas de repas structuré du mardi midi au jeudi midi. Les rations servies ces jours sont importantes et il n'y a guère de restes».

Ces quartiers de «non blancs»

Dans une école du centre de Saumur, qui accueille une forte proportion d'élèves de familles demandeurs d'asile, d'allophones et de gens du voyage, les enseignants décrivent ainsi leur situation: «Il n'y a plus de mixité ici, on est dans un autre monde». Comme le précisent les personnels d'écoles visitées au Havre, les familles d'ouvriers «ont peu à peu quitté le quartier, laissant la place à des familles en plus grande détresse sociale: femmes seules avec un ou plusieurs enfants et immigration. Il nous semble que le quartier s'est paupérisé lors des quinze dernières années. Actuellement certains de nos élèves vivent dans des squats sans eau, sans électricité ; une autre partie de la population vit dans des logements insalubres. La destruction du foyer Sonacotra et l'arrivée massive dans des squats de familles non francophones nous a fait perdre certains élèves issus d'une immigration traditionnelle remplacée par une immigration clandestine et l'arrivée d'immigrés issus de pays européens en crise».

Les ghettos sont aussi ethniques, comme dans des écoles des quartiers nord de Marseille où les seules personnes non issues de l'immigration sont essentiellement les personnels de l'éducation nationale. Si l'on considère divers quartiers dont nous avons une connaissance directe, on observe en effet dans les rues, les écoles, les centres sociaux, les commerces, les transports qu'une large part de la population est d'origine immigrée, et/ou composée de «non-Blancs». Cette réalité, trop souvent sous-estimée par une partie des élites et des sociologues, est toutefois omniprésente dans l'expérience et le discours des habitants des cités. Un tel décalage participe ainsi au sentiment de ces derniers d'être parqués dans des «ghettos».

La précarité des conditions de logement: marchands de sommeil, locaux insalubres…
Dans une ville de Seine-Saint-Denis, les enseignants observent comme indices de pauvreté: «les adresses communes à plusieurs familles, les factures de cantine, l'absence de papiers, des difficultés à se tenir aux horaires de rentrée. On trouve des situations irrégulières (squat de marchands de sommeil, sous location, locaux insalubres…).

Dans un collège de Thionville, «plusieurs familles qui sont originaires d'un même pays résident à la même adresse,jusqu'à 22 personnes dans un F2».

Comment un enfant peut-il bien apprendre à l'école quand il est hébergé à l'hôtel avec 6 personnes de sa famille dans une pièce de 15m2? La plupart de ces hébergements collectifs peuvent être considérés comme surpeuplés et privés de confort. Par exemple, dans 21 % des cas, il n'est pas possible de cuisiner ni dans les parties privatives ni dans les parties collectives de l'hébergement. Quelque 41 % de ces enfants doivent partager le même lit qu'un de leur parent.

L'école comme refuge

Cet exemple dans une école de l'académie de Créteil est révélateur: «Pas d'absentéisme,mêmes malades les enfants viennentcar ils vivent dans de meilleures conditions d'accueil à l'école que dans leur logement: Il y a un lieu d'accueil près du bureau du directeur avec un lit pour les deux écoles». L'école est devenue un refuge. Les écoles d'Aulnay-sous-Bois le vivent quotidiennement: «L'école est devenue le seul service public dans certains quartiers. Il y a une méconnaissance des services sociaux. Les familles trouvent refuge à l'école, en premier lieu car ils «ont confiance». L'école est à leurs yeux le service de proximité en capacité de leur fournir une aide adaptée. Ils n'osent pas ou plus pousser la porte du service social car il y a trop souvent des craintes (dues à une méconnaissance de ce service): placement des enfants, expulsion…».

Des problèmes de santé

Des enfants et des adolescents de familles en situation de précarité ont des problèmes de santé non résolus et de très grandes disparités existent dans l'accès aux soins. Parmi les innombrables témoignages, celui d'une principale d'un collège de Seine-Saint-Denis: «Nous constatons que de nombreux enfants n'ont aucune hygiène de vie: pas de petit déjeuner, peu de sommeil (10 % arrivent en retard le matin), un manque d'hygiène corporelle, aucune activité physique (plus d'un quart de nos élèves sont en surcharge pondérale)».

Dans les écoles REP du Havre visitées par la mission, 40 % des caries dentaires ne sont pas soignées. Les médecins de l'Éducation nationale et les infirmières témoignent que le lundi est un jour très chargé car les jeunes viennent se faire soigner à l'école, n'ayant pu le faire le week-end. En zones urbaines comme en zones rurales, on est «souvent dans l'urgence, on oriente vers». En outre, ces familles, sans ressources, n'ont pas souscrit de mutuelle et sont souvent dans l'impossibilité de faire face à l'achat de lunettes, aux soins dentaires.

Des enfants sans chaussettes et parfois sans chaussures

Les services de la vie scolaire des établissements de l'académie de Nancy-Metz repèrent les enfants en état de grande pauvreté à plusieurs signes. «Les absences/retards, les bourses, le recours aux fonds sociaux (mais aussi de cantine), les impayés. L'aspect vestimentaire dégradé ou inadapté aux saisons, l'hygiène et la santé. Il est également question des informations liées à des déménagements fréquents et/ou à des changements récurrents de coordonnées.

Outre l'absence et le mauvais état du matériel scolaire, la difficulté voire l'impossibilité à obtenir une attestation d'assurance scolaire peut aussi être significative. Le comportement global d'un élève peut également constituer un indicateur: son isolement par rapport aux autres, mais aussi son inhibition voire sa visible tristesse.

Une équipe d'école maternelle de Seine-Saint-Denis le confirme, «les vêtements de remplacement (distribués en cas de fuite urinaire ou souci gastriue) ne sont pas restitués par les familles» mais conservés et utilisés comme vêtement principal, et «le repas pris à la cantine constitue souvent le seul apport nutritionnel de la journée. De nombreux enfants viennent à l'école sans chaussettes et parfois sans chaussures (chaussons) même en hiver».
 

Drianke

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Contributeur
Propositions du rapport

Pour remédier à «l'incompréhensible effondrement des crédits destinés aux fonds sociaux» observé sur le terrain, divisés par deux en dix ans, Jean-Paul Delahaye préconise d'augmenter et de sanctuariser les fonds sociaux des établissements scolaires à leur niveau de 2001 (70 M€) afin de «réduire l'impact des difficultés rencontrées par les enfants des familles pauvres et faciliter ainsi leur vie quotidienne à l'école».

L'ancien directeur général de l'enseignement scolaire, artisan de la réforme sur les rythmes scolaires menée par Vincent Peillon accuse le système scolaire: «Si, en dépit des réformes conduites , les inégalités sociales pèsent encore autant sur ledestin scolaire de la jeunesse de notre pays , c'est que l'échec scolaire des plus pauvres n'est pas un accident. Il est inhérent à un système qui a globalement conservé la structure et l'organisation adaptées à la mission qui lui a été assignée à l'origine: trier et sélectionner.»

Il examine les marges de manœuvre budgétaires à explorer pour «engager un effort supplémentaire de solidarité» et propose par exemple de «réaffecter une partie des économies réalisées» par la suppression du redoublement au financement «d'actions pédagogiques d'accompagnement des élèves les plus en difficulté».

Il suggère de concentrer les moyens disponibles en direction des écoles primaires, de mieux doter les collèges et lycées qui accueillent des élèves en difficultés sociales. Et de diminuer les effectifs des classes des écoles primaires et ses collèges en REP +, ceux qui accueillent le plus d'enfants en difficulté.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/12/01016-20150512ARTFIG00277-l-effarant-
 
l'éducation, la performance scolaire n'à jamais été une ambition gouvernementale française, sans aller dans ces cas extrêmes, la pauvreté qualitative de l'enseignement publique, le manque de structure, d'aides, les numérus clausus, la promotions des élites, la carte scolaire, les ZUP, la (sous)qualification des profs, le manque de perspectives etc .....
 

Drianke

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Contributeur
oui depuis les années 80' environ...pour ça que nous avons des bacheliers qui ne maitrisent même pas le français!!!les règles de base de grammaire ou conjugaison! on le voit quand on a des stagiaires, des fautes de français même ma mère qui n'a connu que le primaire et encore le cm1 à l'époque écrit bien mieux le français que ces jeunes...

l'éducation, la performance scolaire n'à jamais été une ambition gouvernementale française, sans aller dans ces cas extrêmes, la pauvreté qualitative de l'enseignement publique, le manque de structure, d'aides, les numérus clausus, la promotions des élites, la carte scolaire, les ZUP, la (sous)qualification des profs, le manque de perspectives etc .....
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]

L'ancien directeur général de l'enseignement scolaire, artisan de la réforme sur les rythmes scolaires menée par Vincent Peillon accuse le système scolaire: «Si, en dépit des réformes conduites , les inégalités sociales pèsent encore autant sur ledestin scolaire de la jeunesse de notre pays , c'est que l'échec scolaire des plus pauvres n'est pas un accident. Il est inhérent à un système qui a globalement conservé la structure et l'organisation adaptées à la mission qui lui a été assignée à l'origine: trier et sélectionner.»

[…]
Ce n’est pas (ou pas que) une question d’échec ou de réussite scolaire ; plutôt comme le dit Janoun:

l'éducation, la performance scolaire n'à jamais été une ambition gouvernementale française, sans aller dans ces cas extrêmes, la pauvreté qualitative de l'enseignement publique, le manque de structure, d'aides, les numérus clausus, la promotions des élites, la carte scolaire, les ZUP, la (sous)qualification des profs, le manque de perspectives etc .....

Le manque de perspectives.

Je ne sais pas combien de siècles il faudra aux politiciens pour comprendre… (autant qu’ils ne se réveillent pas sur la question emploi vs travail et qu’ils continuent à confondre les deux).
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Et pourtant le budget de l'Education Nationale est de 65 milliards en 2015 pour 12,3 millions d'élèves soit si j'ai bien réussi à faire le calcul 5.284 € par élève par an. Je ne crois pas que le problème vienne des moyens mais plutôt de la façon irrationnelle dont l'argent est utilisé.
L’école, premier budget de la nation
À mon avis, le budget de l’éducation national est principalement utilisé pour le train de vie des enseignants.

L’éducation nationale n’est pas au service des élèves, ce sont les élèves qui sont au service de l’éducation nationale et/ou qui servent de prétexte aux privilèges des enseignants.

Un(e) enseignant(e) honnête qui se préoccupe vraiment de ses élèves et pour qui ils ne sont pas qu’un alibi, devrait déjà commencer par s’offusquer de son de train de vie comparé à celui de certains de ses élèves.
 
À mon avis, le budget de l’éducation national est principalement utilisé pour le train de vie des enseignants.

L’éducation nationale n’est pas au service des élèves, ce sont les élèves qui sont au service de l’éducation nationale et/ou qui servent de prétexte aux privilèges des enseignants.

Un(e) enseignant(e) honnête qui se préoccupe vraiment de ses élèves et pour qui ils ne sont pas qu’un alibi, devrait déjà commencer par s’offusquer de son de train de vie comparé à celui de certains de ses élèves.
Exact dans l'article il est dit que 95% du budget va à la masse salariale. En même temps avons nous vraiment besoin de fonctionnariser le personnel de l'entretien et de la restauration? Le personnel encadrant cela se discute.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
C'est fou quand même ... Même ma mère dans sa fratrie de 8 gosses dans 2 pièces avec un seul salaire n'a jamais eu faim et elle n'habitait pas en France ...

C'est vraiment un problème de répartition des richesses ...
 

Drianke

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Contributeur
Tout dépend comment tu gères les dépenses aussi...je veux dire quand tu es habitué à calculer 1 franc ou 1 euro et ce tous les jours pendant des années alors tu consommes différemment...il y a aussi une éducation à ce sujet, j'ai grandi dans une famille très modeste, on mangeait pas de la viande tous les jours ou du poisson...on avait pas de surpoids non plus mais je pense avoir un capital santé meilleur que bon nombres de jeune...après la misère en France il y en a j'en vois régulièrement, le Havre c'est pas loin de chez moi mais à Rouen ou ailleurs on la voit cette misère faut juste ne pas détourner les yeux et les oreilles...

C'est fou quand même ... Même ma mère dans sa fratrie de 8 gosses dans 2 pièces avec un seul salaire n'a jamais eu faim et elle n'habitait pas en France ...

C'est vraiment un problème de répartition des richesses ...
 
À mon avis, le budget de l’éducation national est principalement utilisé pour le train de vie des enseignants.

L’éducation nationale n’est pas au service des élèves, ce sont les élèves qui sont au service de l’éducation nationale et/ou qui servent de prétexte aux privilèges des enseignants.

Un(e) enseignant(e) honnête qui se préoccupe vraiment de ses élèves et pour qui ils ne sont pas qu’un alibi, devrait déjà commencer par s’offusquer de son de train de vie comparé à celui de certains de ses élèves.

J'aimerais que tu m'expliques ce que tu entends par "train de vie" ?

A moins que les profs en France gagnent mieux leur vie...

Car démarrer un boulot à 1350€ net pour seul package salarial, je n'appelle pas cela "extravagant". C'est encore pire pour les cours techniques, dont l'informatique, puisqu'il faut suivre un cursus supplémentaire en cours du soir (1 an en intensif, 2 en plus modéré) tout en assurant son boulot d'enseignant (et la pire année est toujours la 1ère).

Le même gars, sans devoir se former en supplément, se fait engager pour un package salarial (tout compris donc) à 2100-2300€ net dans le privé.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
J'aimerais que tu m'expliques ce que tu entends par "train de vie" ?

A moins que les profs en France gagnent mieux leur vie...

Car démarrer un boulot à 1350€ net pour seul package salarial, je n'appelle pas cela "extravagant". C'est encore pire pour les cours techniques, dont l'informatique, puisqu'il faut suivre un cursus supplémentaire en cours du soir (1 an en intensif, 2 en plus modéré) tout en assurant son boulot d'enseignant (et la pire année est toujours la 1ère).
Démarrer, comme tu dis… :rolleyes:

Le même gars, sans devoir se former en supplément, se fait engager pour un package salarial (tout compris donc) à 2100-2300€ net dans le privé.
Et ? Je ne vois pas ce que ça change.

Comme si les enseignant(e)s choisissaient ce métier pour être au service des autres et pas pour le statut social, le statut de fonctionnaire, la sécurité de l’emploi, le salaire élevé, etc, bien voyons. :rolleyes: Pour en avoir connu quelques profils de près (dont un de très près), je n’ai aucun doute sur les motivations (et aucun doute sur le peu d’empathie envers autrui). Même s’il y a des exceptions, les exceptions ne suffiront jamais à masquer la majorité. J’ai aussi gardé des souvenirs clairs de mes années de collège et lycée. D’ailleurs je ne parle pas que des enseignant(e)s, mais aussi des cadres de l’enseignement.

Un teste simple suffirait : un programme qui annoncerait donner plus à ces familles démunies en donnant moins aux enseignant(e)s… et il n’y aurait qu’à observer la réaction des enseignant(e)s.

Un autre test : changer les statuts pour les aligner sur le privé (SMIC etc) et voir s’il y aura toujours autant de candidat(e)s.

P.S. Je ne sais pas où tu vis, mais chez moi, ce que tu appel un petit salaire pour démarrer, 1350€, c’est déjà un salaire énorme (alors les 2500/3000€ mois en cour de carrière…). Ils ne se paient quand‑même pas leur vacances en faisant la manche dans la rue, et ne tiennent pas leur orgueil d’un vie simple.
 
J'aimerais que tu m'expliques ce que tu entends par "train de vie" ?

A moins que les profs en France gagnent mieux leur vie...

Car démarrer un boulot à 1350€ net pour seul package salarial, je n'appelle pas cela "extravagant". C'est encore pire pour les cours techniques, dont l'informatique, puisqu'il faut suivre un cursus supplémentaire en cours du soir (1 an en intensif, 2 en plus modéré) tout en assurant son boulot d'enseignant (et la pire année est toujours la 1ère).

Le même gars, sans devoir se former en supplément, se fait engager pour un package salarial (tout compris donc) à 2100-2300€ net dans le privé.
Bonjour Docours,
Pour remettre les choses à leur place vu que vous vivez en Belgique.
Un bac +2 ou 3 commence à 1100 en France donc rien de choquant à ce qu'un bac +5 commence à 1350 vu le manque d'expérience. A cela vous ajoutez le nombre réel d'heures travaillées aléatoires en fonction de la personne et de sa spécialité (un prof de sport n'a rien à voir avec un prof de français, et tous les profs ne se valent pas dans l'excellence ). A ce salaire s'ajoutent diverses primes calculées en fonction du lieu d'enseignement (majoration pour la région parisienne alors que pour le privé c'est le même smic qui s'applique à la caissière du supermarché soit 1100 euros ), prime quand on enseigne en ZEP (zone d'éducation prioritaire ), du coup certains n'ont pas intérêt à en sortir :npq:, et j'en passe que je ne connais pas. Certitude de pouvoir faire n'importe quoi sans être remis en question ni viré (cela va peut être changer pour les cas de pédophilie, mais on est en 2015 quand même ). Sécurité de l'emploi total alors que n'importe qui dans le privé n'a pas intérêt à se retrouver au chômage passé 40 ans, cela peut vite virer au drame. Corporatisme exacerbé qui empêche toute réforme depuis 50 ans. Retraite possible à 57 ans (62 ans pour le privé ). Pension de retraite égale à 80% des 6 derniers mois pour 50%des meilleures 25 années dans le privé.
A part ça leur train de vie est lamentable comparé au salaire médian de 1600 euros donc environ 800 euros à la retraite. CQFD :D
 
Démarrer, comme tu dis… :rolleyes:

Et quel est le salaire, à ton avis, d'un prof avec 5 ans d'expérience ? 10 ans ? 20 ans ?

Et ? Je ne vois pas ce que ça change.

Comme si les enseignant(e)s choisissaient ce métier pour être au service des autres et pas pour le statut social, le statut de fonctionnaire, la sécurité de l’emploi, le salaire élevé, etc, bien voyons. :rolleyes: Pour en avoir connu quelque profil, je n’ai aucun doute sur les motivations (et aucun doute sur le peu d’empathie envers autrui). Même s’il y a des exceptions, les exceptions ne suffiront jamais à masquer la majorité. J’ai aussi gardé des souvenirs clair de mes années de collège et lycée. D’ailleurs je ne parle pas que des enseignants, mais aussi des cadres de l’enseignement.

Ce dont tu parles n'est pas et n'était pas mon quotidien, désolé. Si l'emploi d'enseignant était si gratifiant/attrayant, il ne serait pas en pénurie actuellement.

Ce qui était mon quotidien, c'était des profs qui se défonçaient pour sortir les élèves de leur quartier et essayer de leur offrir une perspective d'avenir autre que guetteur / revendeur. Leur montrer qu'un autre monde existe en dehors de leur microcosme.

Un teste simple suffirait : un programme qui annoncerait donné plus à ces familles démunis en donnant moins aux enseignant(e)s… et il n’y aurait qu’à observer la réaction des enseignant(e)s.

Tu me cites un métier où, quand on propose de réduire les salaires, les gens l’accueillent avec le sourire ? Ca fait 20 ans que les enseignants (d'ici en tout cas) demandent à ce que des moyens supplémentaires soient débloqués... dans l'encadrement. Pas dans leur salaire. Mais bizarrement, à la télé, ce que les médias envoient comme message est : les profs veulent être payés plus.

J'ai jamais entendu un seul collègue demander une augmentation, que ce soit à titre personnel ou via les syndicats. Ce qu'on a demandé par contre c'est un encadrement de la violence à l'école. Un encadrement des élèves en difficulté scolaire. Un encadrement des jeunes profs (60% quittent l'enseignement dans les 5 ans).

Dans certaines écoles, dont celle où j'enseignais, on demandait parfois simplement qu'il fasse 16° en hiver dans une classe. Et pas 6-7°. Ou encore que quand on pose son séant sur une chaise, on a pas une chance sur deux qu'elle s'écroule (et, non, je n'étais pas aussi pesant autrefois qu'aujourd'hui).

Un autre test : changer les statuts pour les aligner sur le privé (SMIC etc) et voir s’il y aura toujours autant de candidat(e)s.

Donc, pour valoriser l'enseignement, tu proposes... qu'on ne valorise pas le diplome des profs ? Pourquoi se faire ***** 3-5-7 ans à étudier du coup ? M'étonnerais qu'un universitaire démarre avec le salaire minimal. Du moins, s'il trouve un job dans sa branche.

Pour le nombre de candidats, je répète quand même... La moitié des branches sont en pénurie et 50 à 60% des jeunes enseignants quittent le navire pour partir dans le privé. J'ai des collègues aujourd'hui qui reprennent des classes qui n'ont plus eu de mathématiques, de néerlandais, de sciences depuis 1-2 et parfois 3 ans de suite.

P.S. Je ne sais pas où tu vis, mais chez moi, ce que tu appel un petit salaire pour démarrer, 1350€, c’est déjà un salaire énorme (alors les 2500/3000€ mois en coure de carrière…).

Ici, 1100€ net correspond au salaire d'une personne avec le bac et étant engagée comme : hôtesse de caisse, vendeur dans un grand magasin, manœuvre sans qualification, etc...

1300-1400€ net par mois correspondent au salaire net d'un bac+3 sans compter le reste du package salarial (assurances diverses, voiture de société pour les métiers recherchés dont l'IT, complémentaire pension, ticket restau,...).

Tu peux compter 200€ de plus pour un bac+5 avec un package salarial plus intéressant en général (meilleures assurances et meilleure bagnole de société).

J'ai gardé contact avec à peu près la moitié de ma promo. Je suis celui qui gagne le moins. Et en terme de diplômes, brevet, formations suivies, expertises à faire valoir, etc... je suis assez haut dans la moyenne. En moyenne, des "chasseurs de têtes" me contactent une fois par mois (parfois 2) pour me proposer un package salarial net total qui vaut... 3.5 à 5 fois ce que je gagne aujourd'hui. Et on est toujours en crise...

Alors bon, m'entendre dire que je suis enseignant par attrait du pognon...
 
Bonjour Docours,
Pour remettre les choses à leur place vu que vous vivez en Belgique.
Un bac +2 ou 3 commence à 1100 en France donc rien de choquant à ce qu'un bac +5 commence à 1350 vu le manque d'expérience. A cela vous ajoutez le nombre réel d'heures travaillées aléatoires en fonction de la personne et de sa spécialité (un prof de sport n'a rien à voir avec un prof de français, et tous les profs ne se valent pas dans l'excellence ). A ce salaire s'ajoutent diverses primes calculées en fonction du lieu d'enseignement (majoration pour la région parisienne alors que pour le privé c'est le même smic qui s'applique à la caissière du supermarché soit 1100 euros ), prime quand on enseigne en ZEP (zone d'éducation prioritaire ), du coup certains n'ont pas intérêt à en sortir :npq:, et j'en passe que je ne connais pas. Certitude de pouvoir faire n'importe quoi sans être remis en question ni viré (cela va peut être changer pour les cas de pédophilie, mais on est en 2015 quand même ). Sécurité de l'emploi total alors que n'importe qui dans le privé n'a pas intérêt à se retrouver au chômage passé 40 ans, cela peut vite virer au drame. Corporatisme exacerbé qui empêche toute réforme depuis 50 ans. Retraite possible à 57 ans (62 ans pour le privé ). Pension de retraite égale à 80% des 6 derniers mois pour 50%des meilleures 25 années dans le privé.
A part ça leur train de vie est lamentable comparé au salaire médian de 1600 euros donc environ 800 euros à la retraite. CQFD :D

Pour ce que j'en sais, le "coût de la vie" en France est très différent que tu habites à Paris (ou agglomération) ou en "province". Ce qui fait que, sauf erreur de ma part, les salaires sont ajustés à Paris pour (vaguement) en tenir compte.

Considère que presque l'ensemble de la Belgique, sauf certaines zones où on a pas envie d'y vivre mais que parfois on a pas le choix, est une sorte de Paris en terme de coût de la vie.

Aujourd'hui, un couple d'enseignants ayant tout deux 5 ans d'expériences, qui sont normalement passé en CDI (s'ils ont de la chance), se voient refuser un prêt hypothécaire pour une maison modeste. Pour des bac+5, je suis ptêtre un ancien, mais je trouve cela impensable.

Pour mettre en perspective, 75% des belges sont propriétaires de leur logement. L'anormalité, ici, est d'être locataire. Du moins, jusqu'à la dernière crise.
 
Et quel est le salaire, à ton avis, d'un prof avec 5 ans d'expérience ? 10 ans ? 20 ans ?



Ce dont tu parles n'est pas et n'était pas mon quotidien, désolé. Si l'emploi d'enseignant était si gratifiant/attrayant, il ne serait pas en pénurie actuellement.

Ce qui était mon quotidien, c'était des profs qui se défonçaient pour sortir les élèves de leur quartier et essayer de leur offrir une perspective d'avenir autre que guetteur / revendeur. Leur montrer qu'un autre monde existe en dehors de leur microcosme.



Tu me cites un métier où, quand on propose de réduire les salaires, les gens l’accueillent avec le sourire ? Ca fait 20 ans que les enseignants (d'ici en tout cas) demandent à ce que des moyens supplémentaires soient débloqués... dans l'encadrement. Pas dans leur salaire. Mais bizarrement, à la télé, ce que les médias envoient comme message est : les profs veulent être payés plus.

J'ai jamais entendu un seul collègue demander une augmentation, que ce soit à titre personnel ou via les syndicats. Ce qu'on a demandé par contre c'est un encadrement de la violence à l'école. Un encadrement des élèves en difficulté scolaire. Un encadrement des jeunes profs (60% quittent l'enseignement dans les 5 ans).

Dans certaines écoles, dont celle où j'enseignais, on demandait parfois simplement qu'il fasse 16° en hiver dans une classe. Et pas 6-7°. Ou encore que quand on pose son séant sur une chaise, on a pas une chance sur deux qu'elle s'écroule (et, non, je n'étais pas aussi pesant autrefois qu'aujourd'hui).



Donc, pour valoriser l'enseignement, tu proposes... qu'on ne valorise pas le diplome des profs ? Pourquoi se faire ***** 3-5-7 ans à étudier du coup ? M'étonnerais qu'un universitaire démarre avec le salaire minimal. Du moins, s'il trouve un job dans sa branche.

Pour le nombre de candidats, je répète quand même... La moitié des branches sont en pénurie et 50 à 60% des jeunes enseignants quittent le navire pour partir dans le privé. J'ai des collègues aujourd'hui qui reprennent des classes qui n'ont plus eu de mathématiques, de néerlandais, de sciences depuis 1-2 et parfois 3 ans de suite.



Ici, 1100€ net correspond au salaire d'une personne avec le bac et étant engagée comme : hôtesse de caisse, vendeur dans un grand magasin, manœuvre sans qualification, etc...

1300-1400€ net par mois correspondent au salaire net d'un bac+3 sans compter le reste du package salarial (assurances diverses, voiture de société pour les métiers recherchés dont l'IT, complémentaire pension, ticket restau,...).

Tu peux compter 200€ de plus pour un bac+5 avec un package salarial plus intéressant en général (meilleures assurances et meilleure bagnole de société).

J'ai gardé contact avec à peu près la moitié de ma promo. Je suis celui qui gagne le moins. Et en terme de diplômes, brevet, formations suivies, expertises à faire valoir, etc... je suis assez haut dans la moyenne. En moyenne, des "chasseurs de têtes" me contactent une fois par mois (parfois 2) pour me proposer un package salarial net total qui vaut... 3.5 à 5 fois ce que je gagne aujourd'hui. Et on est toujours en crise...

Alors bon, m'entendre dire que je suis enseignant par attrait du pognon...
Et bien reste en Belgique surtout, la France n'est pas l'eldorado que certains aimerait faire croire mais il n'en reste pas moins que les profs paraissent des nantis aux yeux des autres travailleurs, je ne parle pas des chômeurs lol. Oui aujourd'hui des jeunes choisissent ce métier pour le fric, c'est dire le niveau de paupérisation de la France.
 
Pour ce que j'en sais, le "coût de la vie" en France est très différent que tu habites à Paris (ou agglomération) ou en "province". Ce qui fait que, sauf erreur de ma part, les salaires sont ajustés à Paris pour (vaguement) en tenir compte.
ils ne le sont que pour les fonctionnaires comme les profs, sinon le smic est le même que tu sois de paris, de St Tropez ou de villefranche en rouergue. Cherchez l'erreur. Pas de régionalisme pour cela.

Aujourd'hui, un couple d'enseignants ayant tout deux 5 ans d'expériences, qui sont normalement passé en CDI (s'ils ont de la chance), se voient refuser un prêt hypothécaire pour une maison modeste. Pour des bac+5, je suis ptêtre un ancien, mais je trouve cela impensable.
S'ils ont de la chance? En France cdi direct sans licenciement possible sauf un procès en assises et encore ... vu le dernier cas de pédophilie en Isère, il y a de quoi se poser des questions. En France, dossier pour crédit, accepté d'avance surtout en couple de prof lol.
 
ils ne le sont que pour les fonctionnaires comme les profs, sinon le smic est le même que tu sois de paris, de St Tropez ou de villefranche en rouergue. Cherchez l'erreur. Pas de régionalisme pour cela.

Je comptais pas déménager. A moins de gagner à l'euromillions. Du coup je partirais en Suisse, mais pas pour des raisons d'argent. Plus pour des raisons de loisir : t'as le droit d'avoir ton stand de tir (aux normes, quand même) dans ton jardin. Plus besoin de me faire reluquer comme un terroriste aux yeux de certains parce qu'un "noir" a osé profaner leur sanctuaire qui sent bon la poudre (note, j'aime bien ça moi, la poudre, c'est le public dont je suis pas majoritairement fan).

S'ils ont de la chance? En France cdi direct sans licenciement possible sauf un procès en assises et encore ... vu le dernier cas de pédophilie en Isère, il y a de quoi se poser des questions. En France, dossier pour crédit, accepté d'avance surtout en couple de prof lol.

En Belgique, tu as un système de nomination (CDI) pour les fonctionnaires. Dans l'enseignement, c'est encore plus spécifique. Il faut que tu exerces dans les mêmes classes et donnant les mêmes cours pendant 3 ans de suite.

Aujourd'hui, un jeune enseignant fait autant d'école qu'il n'a d'années d'expérience, en moyenne. Certains ont déjà fait 10-12 écoles sur une période de 4-5 ans. Ils sont plus "jetables" qu'autre chose.

Sans oublier que ces heures doivent être "libres". Le système permettant aux enseignants nommés (CDI donc) d'être en "détachement pédagogique", c'est à dire partir 5-10 ans dans une ASBL, dans un ministère, etc... avec un rôle de "conseiller" le plus souvent tout en bloquant les heures qu'il a dans un établissement.

En gros, tu pars 10 ans, un autre se "tape" tes classes pendant ce temps (ou plusieurs autres) et quand tu reviens, on te redonne automatiquement tes heures. J'ai des collègues qui ont exercés 20 ans pour être en CDI sur... 3 heures de cours (sur 20-22-26h/semaine pour un horaire complet). Et qui se voyait, à la rentrée, privé d'emploi sauf pour ces 3h.

Note, ils pouvaient "lâcher" ces 3h et aller postuler dans un autre établissement. Sauf que du coup, ils repassaient en CDD total et recommençait tout le cycle d'attente pour un CDI à zéro. Comme un débutant.
 
Je comptais pas déménager. A moins de gagner à l'euromillions. Du coup je partirais en Suisse, mais pas pour des raisons d'argent. Plus pour des raisons de loisir : t'as le droit d'avoir ton stand de tir (aux normes, quand même) dans ton jardin. Plus besoin de me faire reluquer comme un terroriste aux yeux de certains parce qu'un "noir" a osé profaner leur sanctuaire qui sent bon la poudre (note, j'aime bien ça moi, la poudre, c'est le public dont je suis pas majoritairement fan).



En Belgique, tu as un système de nomination (CDI) pour les fonctionnaires. Dans l'enseignement, c'est encore plus spécifique. Il faut que tu exerces dans les mêmes classes et donnant les mêmes cours pendant 3 ans de suite.

Aujourd'hui, un jeune enseignant fait autant d'école qu'il n'a d'années d'expérience, en moyenne. Certains ont déjà fait 10-12 écoles sur une période de 4-5 ans. Ils sont plus "jetables" qu'autre chose.

Sans oublier que ces heures doivent être "libres". Le système permettant aux enseignants nommés (CDI donc) d'être en "détachement pédagogique", c'est à dire partir 5-10 ans dans une ASBL, dans un ministère, etc... avec un rôle de "conseiller" le plus souvent tout en bloquant les heures qu'il a dans un établissement.

En gros, tu pars 10 ans, un autre se "tape" tes classes pendant ce temps (ou plusieurs autres) et quand tu reviens, on te redonne automatiquement tes heures. J'ai des collègues qui ont exercés 20 ans pour être en CDI sur... 3 heures de cours (sur 20-22-26h/semaine pour un horaire complet). Et qui se voyait, à la rentrée, privé d'emploi sauf pour ces 3h.

Note, ils pouvaient "lâcher" ces 3h et aller postuler dans un autre établissement. Sauf que du coup, ils repassaient en CDD total et recommençait tout le cycle d'attente pour un CDI à zéro. Comme un débutant.
Desolée, j'ai pas tout compris au système belge. Mais tu rajoute à ça qu'un prof en France est payé 1350 euros pour 141 jours travaillés et le smicard 1100 pour 47 semaines. Mais dans la rue il y a les profs, jamais un smicard.
 
Je m'étais promis de ne plus intervenir sur ce forum mais quand je lis des trucs comme ça je suis obligé de réagir !

Le train de vie des enseignants ? Ben voyons ! Je suis un ex-enseignant reconverti dans le privé et je vous assure que y'a pas photo : aujourd'hui j'ai doublé mon salaire par rapport quand à quand j'enseignais, et pourtant je suis dans la moyenne basse de la profession si j'en crois mes collègues !

Par rapport au travail à fournir, c'est vrai que maintenant je travaille plus (journées de 9h-10h) et que j'ai moins de vacances, mais honnêtement j'ai pas l'impression de travailler beaucoup plus vu la fatigue nerveuse que le métier de professeur impliquait.

Aujourd'hui le métier d'enseignant c'est vraiment un acte de foi, on essaie de tirer quelque chose d'élèves qui n'ont aucun respect pour nous et pour la notion d'effort et à qui on raconte à la maison que les profs sont des feignants privilégiés (haha). Au bahut, on ne dispose d'aucun outil sérieux pour faire respecter le règlement (les heures de colle laissez-moi rire), en revanche si les élèves font des conneries on est tout de suite responsables.

Aujourd'hui être enseignant en France c'est juste réservé à ceux qui ont la Foi et à ceux qui veulent vraiment contribuer à la société (ce que mon travail de bureau actuel ne fait pas), personnellement je plains les gens qui continuent de faire ce sale boulot.
 
Je m'étais promis de ne plus intervenir sur ce forum mais quand je lis des trucs comme ça je suis obligé de réagir !

Le train de vie des enseignants ? Ben voyons ! Je suis un ex-enseignant reconverti dans le privé et je vous assure que y'a pas photo : aujourd'hui j'ai doublé mon salaire par rapport quand à quand j'enseignais, et pourtant je suis dans la moyenne basse de la profession si j'en crois mes collègues !

Par rapport au travail à fournir, c'est vrai que maintenant je travaille plus (journées de 9h-10h) et que j'ai moins de vacances, mais honnêtement j'ai pas l'impression de travailler beaucoup plus vu la fatigue nerveuse que le métier de professeur impliquait.

Aujourd'hui le métier d'enseignant c'est vraiment un acte de foi, on essaie de tirer quelque chose d'élèves qui n'ont aucun respect pour nous et pour la notion d'effort et à qui on raconte à la maison que les profs sont des feignants privilégiés (haha). Au bahut, on ne dispose d'aucun outil sérieux pour faire respecter le règlement (les heures de colle laissez-moi rire), en revanche si les élèves font des conneries on est tout de suite responsables.

Aujourd'hui être enseignant en France c'est juste réservé à ceux qui ont la Foi et à ceux qui veulent vraiment contribuer à la société (ce que mon travail de bureau actuel ne fait pas), personnellement je plains les gens qui continuent de faire ce sale boulot.
Quand je parle de corporatisme...
Tant mieux pour vous si vous avez doublé votre salaire.

En 2012, selon l’enquête Emploi, la population active est estimée à 28,6 millions de personnes de 15 ans ou plus en France métropolitaine. Elle regroupe 25,8 millions d’actifs ayant un emploi et 2,8 millions de personnes au chômage (source INSEE).
Salaire médian : Salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l'ensemble des salaires de la population considérée.
Salaire médian 2012: 1.645 € net mensuel (source INSEE).
Plus de 3 millions de salariés, soit 13% de l'ensemble des salariés en France, étaient rémunérés au Smic au 1er janvier 2013, selon une estimation publiée ce 11 décembre par le ministère du Travail. La revalorisation au 1er janvier prochain sera annoncée le 16 décembre.
Au 01/01/2013, plus de 3 millions de salariés soit 13% de l'ensemble des salariés en France étaient rémunérés au SMIC soit 1.100 € net mensuel (source: L'Express l'entreprise suite à publication d'un rapport du Ministère du Travail).

De là excusez moi mais je ne retire pas un mot de mon commentaire. Commencer à 1.350 € quand on sort de l'école sans expérience + sécurité de l'emploi + retraite très valorisée, je serais curieuse de comparer ce que coûte un enseignant de sa prise de fonction à sa mort à ce que coûte un ouvrier de chez Renault.
Et s'ils avaient tous la Foi, on ne se retrouverait pas constamment avec des histoires plus ou moins glauques qui peuvent aller de la pédophilie, au harcèlement, à la sortie chaque année de 150.000 jeunes analphabètes mais que voulez vous, les profs ne veulent pas se réformer, ils préfèrent garder leurs brebis galeuses en leur sein, du coup les bons prennent pour les mauvais.
 
Vous parlez de corporatisme parce que je défend mon ancien métier, honnêtement vous ne trouvez pas que c'est normal d'être solidaire lorsque sa profession se fait à ce point attaquer ? Quand j'étais enseignant je me faisais régulièrement traiter de feignant et autre (par fois par des gens très proches), maintenant je suis considéré comme un élément bosseur au sein de mon entreprise, alors que je n'ai pas changé !

Je ne vois pas le rapport entre le salaire des enseignants et les statistiques sur le salaire moyen en France. Surtout qu'ensuite vous faites des comparaisons entre les ouvriers de chez Renault et des enseignants qui ont un niveau bac+4/+5.

Des gens qui commencent à 1350 € / mois à une qualification bac +5 j'en connait pas personnellement. Pour comparaison moi dans mon nouveau métier j'ai commencé à 1900€ / mois à peu près alors que pour cette qualification je n'avais qu'un bac +3 (bon OK j'ai bénéficié de mon diplôme d'ingénieur obtenu pour une qualification tout autre). Et en plus j'ai compris ensuite que je me faisait avoir par rapport aux standards du métier.

Je n'ai pas dis que tous les enseignants avaient la Foi, je me suis sans doute mal exprimé, mais ce que je dit c'est qu'aujourd'hui il faut mieux l'avoir si vous comptez vous lancer dans ce métier : manque de respect de la part des élèves, des parents d'élève, de l'institution, et salaire digne d'un ouvrier sans qualification sont tout ce que vous y trouverez.

Je ne sais même si je dois relever quant au fait que vous semblez insinuer que les enseignants cautionnent la pédophilie, si c'est bien le cas j'aimerais que vous modériez vos propos. Sachez sinon que ce n'est pas de la faute des enseignants si les "brebis galeuses" sont gardées, la plupart des collègues souhaitent au contraire ne plus travailler avec ce genre de personnes...

La tant vantée "sécurité de l'emploi" ça me fait bien rire, réécoutez donc les fatal picards...
 
Vous parlez de corporatisme parce que je défend mon ancien métier, honnêtement vous ne trouvez pas que c'est normal d'être solidaire lorsque sa profession se fait à ce point attaquer ? Quand j'étais enseignant je me faisais régulièrement traiter de feignant et autre (par fois par des gens très proches), maintenant je suis considéré comme un élément bosseur au sein de mon entreprise, alors que je n'ai pas changé !

Et maintenant vous avez des journées de 9/10h de travail et 5 semaines de congés payées par an. Cela ne vous interpelle pas que les gens vous ait traité de fainéants maintenant que vous menez leur vie ? Je n'ai jamais dit que les profs ne bossaient pas en dehors des heures de cours mais pourquoi dès qu'on parle de leur imposer ce travail non pas à domicile mais en salle des profs, c'est le tollé général.

Je ne vois pas le rapport entre le salaire des enseignants et les statistiques sur le salaire moyen en France. Surtout qu'ensuite vous faites des comparaisons entre les ouvriers de chez Renault et des enseignants qui ont un niveau bac+4/+5.

Vous ne voyez pas ? un +5 c'est bien mais cela ne vous garanti pas de savoir monter une aile de voiture, il faudrait arrêter aussi de dévaloriser les manuels dans ce pays. C'est un simple BEP qui fait votre vidange ou monte vos pneus, vaut il moins que vous ? Ces statistiques sont là pour prouver que les profs ne sont pas les plus à plaindre en matière de rémunération mais les premiers à descendre dans la rue.

Je n'ai pas dis que tous les enseignants avaient la Foi, je me suis sans doute mal exprimé, mais ce que je dit c'est qu'aujourd'hui il faut mieux l'avoir si vous comptez vous lancer dans ce métier : manque de respect de la part des élèves, des parents d'élève, de l'institution, et salaire digne d'un ouvrier sans qualification sont tout ce que vous y trouverez.

Je déplore comme vous le manque de respect des élèves et des parents, personnellement je suis Vieille France et ne remet pas en cause une punition. Je me réserve toutefois le droit de venir en parler avec la personne concernée. Le salaire n'est pas digne d'un ouvrier sans qualification, revoir les statistiques INSEE.

Je ne sais même si je dois relever quant au fait que vous semblez insinuer que les enseignants cautionnent la pédophilie, si c'est bien le cas j'aimerais que vous modériez vos propos. Sachez sinon que ce n'est pas de la faute des enseignants si les "brebis galeuses" sont gardées, la plupart des collègues souhaitent au contraire ne plus travailler avec ce genre de personnes...

Je n'ai rien insinué, juste constaté que les enseignants qui ont connaissance de tels faits et qui font une tentative de dénonciation sont systématiquement saqués alors que les principaux intéressés sont mutés voir promus. C'est du vécu mais je ne souhaite pas sur Bladi m'étendre sur ce sujet. Les brebis galeuses sont de fait protégées pour ne pas salir une institution qui est encore bien plus muette que la Défense Nationale. Il serait temps de remédier à cela pour valoriser enfin le travail de ceux qui ont la Foi comme vous dîtes (car je ne nie pas leur existence) sauf qu'ils souffrent autant de leur hiérarchie que de l'irrespect de leurs élèves. Cette Omerta est pesante mais toute réforme extérieure est rejetée alors une réforme intérieure !

La tant vantée "sécurité de l'emploi" ça me fait bien rire, réécoutez donc les fatal picards..

Ce n'est pas ma came, désolée, pourriez vous être plus explicite ? La sécurité de l'emploi est réelle, le nier est de la mauvaise foi. En Angleterre, un prof qui n'obtient pas sur 3 ans un taux de réussite au bac de tant est viré, en France, ce n'est pas le cas.
 
Et maintenant vous avez des journées de 9/10h de travail et 5 semaines de congés payées par an. Cela ne vous interpelle pas que les gens vous ait traité de fainéants maintenant que vous menez leur vie ?
Ce qui m'interpelle surtout, c'est que j'ai l'impression que ces gens là ne savent pas de quoi ils parlent. Tous les gens dont j'ai entendu parler qui se sont mis à l'enseignement alors qu'ils bossaient dans le privé ont trouvé ça plutôt galère.

Je n'ai jamais dit que les profs ne bossaient pas en dehors des heures de cours mais pourquoi dès qu'on parle de leur imposer ce travail non pas à domicile mais en salle des profs, c'est le tollé général.
Le tollé général pas forcément. C'est pas parce que certains syndicats râlent qu'ils représentent l'ensemble de la profession. Il y a aussi le fait que comme on arrête pas de taper sur la profession cela provoque des réactions épidermiques de la part gens, ce qui est parfaitement humain. Personnellement je suis plutôt pour, après je peux comprendre que des collègues trouvent ça infantilisant. Il faut aussi prendre en compte qu'il faut du repos pour se remettre des journées de boulot qui peuvent être vraiment éprouvantes (et ce même si il n'y a pas beaucoup d'heure). Une chose est sûre, je ne trouve pas que mon boulot actuel soit tellement plus éreintant que mon boulot d'enseignant tel qu'il était à l'époque.

Vous ne voyez pas ? un +5 c'est bien mais cela ne vous garanti pas de savoir monter une aile de voiture, il faudrait arrêter aussi de dévaloriser les manuels dans ce pays. C'est un simple BEP qui fait votre vidange ou monte vos pneus, vaut il moins que vous ? Ces statistiques sont là pour prouver que les profs ne sont pas les plus à plaindre en matière de rémunération mais les premiers à descendre dans la rue.
Je suis tout à fait d'accord que les métiers manuels méritent d'être revalorisés dans notre société, mais ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est que à qualification égale les enseignants touchent 25-50% de moins que leurs collègues du privé, et que pourtant on trouve qu'ils ont un "train de vie" trop dispendieux. Cherchez l'erreur.

En passant bizarrement pour revaloriser les professions manuelles on ne propose pas de diminuer le revenu des autres professions comme les avocats, les ingénieurs, les banquiers...

les enseignants qui ont connaissance de tels faits et qui font une tentative de dénonciation sont systématiquement saqués alors que les principaux intéressés sont mutés voir promus.
C'est de la faute des enseignants ou de l'institution ? Dans votre histoire les enseignants ont au contraire pris leur responsabilités en faisant un signalement. L'administration en revanche...

Ce n'est pas ma came, désolée, pourriez vous être plus explicite ? La sécurité de l'emploi est réelle, le nier est de la mauvaise foi.
Il existe une chanson des Fatals Picards sur le sujet qui s'appelle la sécurité de l'emploi. Ce que je veux dire, c'est que les enseignant ne peuvent habituellement se faire virer c'est vrai, mais dans les faits c'est la même chose au sein de nombreuses grandes entreprises. En revanche, combien de jeunes enseignants démissionnent car ils n'en peuvent plus de leur conditions de travail ? Ce que je veux dire, c'est qu'en enseignant dans certain établissement, on est parfois (souvent ?) plus exposé à perdre sa santé et son boulot que quand on est bien peinard dans son bureau.

En Angleterre, un prof qui n'obtient pas sur 3 ans un taux de réussite au bac de tant est viré, en France, ce n'est pas le cas.
Je vous crois sur parole, mais cela à mon sens est dangereux car peut mener à des dérives importantes :
- C'est la double peine pour ceux qui sont muté dans les établissements difficiles. Comment assurer une éducation de qualité si les profs de ces établissement se font régulièrement virer pour cause de mauvais résultats ?
- Cela peut mener les profs à mettre des notes très généreuses au bac pour qu'ainsi tout le monde l'ai (c'est déjà plus ou moins le cas pour d'autres raisons d'ailleurs) et que les collègues ne se fassent pas virer, faussant le principe même d'examen.
- Ces profs virés, on les remplace comment ? Les candidats ne se bousculent plus tellement au portillon, dans les matières scientifiques en tout cas (ils sont pas fous les mecs, ils vont dans le privé).
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
mdrrrrrrrrrrrr....même moi je relis @Fitra et je me dis non j'ai pas écrit ça....ou j'étais pas là à l'heure ou c'était posté...:D

@Fitra et @Drianke

Franchement vous êtes relou les filles....

J'ai du relire deux fois pour comprendre que c'était un dialogue... j'pensais que Drianke se citait elle même.. :prudent:

lol.
 
Desolée, j'ai pas tout compris au système belge. Mais tu rajoute à ça qu'un prof en France est payé 1350 euros pour 141 jours travaillés et le smicard 1100 pour 47 semaines. Mais dans la rue il y a les profs, jamais un smicard.

Euh, 141 jours de boulot ? T'es sur de ça ?

Parce que je n'ai jamais fait une année avec 141 jours de boulot sur plus de 20 ans d'enseignement.

J'ai fait le calcul un jour de ce que me prenait une année de travail (du 1er janvier au 31 décembre). La moyenne était assez loin au dessus du taux légal de 38 heures/semaine en Belgique. Alors, oui, je sais, certains passent 60h au boulot. Et ç a n'enlève rien à leur mérite (à moins qu'ils aient besoin de 60h pour faire ce que je fais en 30h, mais c'est un autre débat).

Mais limiter le boulot d'un prof à sa représentation en classe, c'est comme limiter le boulot d'un présentateur de journal à l'heure qu'il passe à la télé. Je ne pense pas qu'un présentateur du 20h travaille 5-6-7h par semaine.
 
Et maintenant vous avez des journées de 9/10h de travail et 5 semaines de congés payées par an. Cela ne vous interpelle pas que les gens vous ait traité de fainéants maintenant que vous menez leur vie ? Je n'ai jamais dit que les profs ne bossaient pas en dehors des heures de cours mais pourquoi dès qu'on parle de leur imposer ce travail non pas à domicile mais en salle des profs, c'est le tollé général.

Imposer à des profs de travailler sur place c'est en faire des fonctionnaires dans le mauvais sens du terme. A 16h (ou 17h), on ferme les bureaux et plus personne n'est là. Il n'est pas rare (du tout) que je reste sur place jusque 2h du mat'. Quand je postais hier, j'étais encore sur place à bidouiller mes serveurs et postais durant les temps morts où je ne pouvais plus intervenir.

Pas rare de donner rendez-vous à un parent à 21h parce qu'il travaille tard et de rester jusque 22-23h pour parler de son môme. Pas rare de rester jusqu'à ces heures pour lancer des projets avec les collègues concernant une nouvelle salle d'info, un nouveau projet pédagogique pour souder les élèves et élargir leurs horizons, etc...

Alors des profs feignants, oui, ça existe. Mais il faut absolument cesser avec cette légende des 20h/semaine, ça n'existe tout simplement pas. Même chez les feignants.

Vous ne voyez pas ? un +5 c'est bien mais cela ne vous garanti pas de savoir monter une aile de voiture, il faudrait arrêter aussi de dévaloriser les manuels dans ce pays. C'est un simple BEP qui fait votre vidange ou monte vos pneus, vaut il moins que vous ? Ces statistiques sont là pour prouver que les profs ne sont pas les plus à plaindre en matière de rémunération mais les premiers à descendre dans la rue.

Les manuels qualifiés gagnent aujourd'hui plus que moi. Question d'offre et de demande. Par contre, en terme d'investissements, effectivement il vaut "moins" qu'un master. Au prix des études et des 5 ans de salaire perdu à frotter son séant sur les bancs des unifs. En terme humain, je reconnais parfaitement toutes les qualités qu'il peut avoir (comme partout, il y a des couillons sans vraies qualifications).

Je n'ai rien insinué, juste constaté que les enseignants qui ont connaissance de tels faits et qui font une tentative de dénonciation sont systématiquement saqués alors que les principaux intéressés sont mutés voir promus. C'est du vécu mais je ne souhaite pas sur Bladi m'étendre sur ce sujet. Les brebis galeuses sont de fait protégées pour ne pas salir une institution qui est encore bien plus muette que la Défense Nationale. Il serait temps de remédier à cela pour valoriser enfin le travail de ceux qui ont la Foi comme vous dîtes (car je ne nie pas leur existence) sauf qu'ils souffrent autant de leur hiérarchie que de l'irrespect de leurs élèves. Cette Omerta est pesante mais toute réforme extérieure est rejetée alors une réforme intérieure !

Le fameux "corporatisme" qui est tel que lorsque je me suis fait braqué en cours avec une arme à feu, pour la deuxième fois, je n'ai pas eu grand monde pour me soutenir... Tu énonces un fait alors que dans le vécu des profs, c'est souvent le contraire qui en ressort : on se sent terriblement seul et délaissé devant nos classes. Comme un acrobate sans filet qui entre en scène.

Ce n'est pas ma came, désolée, pourriez vous être plus explicite ? La sécurité de l'emploi est réelle, le nier est de la mauvaise foi. En Angleterre, un prof qui n'obtient pas sur 3 ans un taux de réussite au bac de tant est viré, en France, ce n'est pas le cas.

D'apèrs certains collègues français, il est totalement impossible dans le système actuel de pouvoir être muté dans la région que l'on a choisi. En gros le prof est un nomade balladé au gré des envies de son employeur.
 
Imposer à des profs de travailler sur place c'est en faire des fonctionnaires dans le mauvais sens du terme. A 16h (ou 17h), on ferme les bureaux et plus personne n'est là. Il n'est pas rare (du tout) que je reste sur place jusque 2h du mat'. Quand je postais hier, j'étais encore sur place à bidouiller mes serveurs et postais durant les temps morts où je ne pouvais plus intervenir.

Pas rare de donner rendez-vous à un parent à 21h parce qu'il travaille tard et de rester jusque 22-23h pour parler de son môme. Pas rare de rester jusqu'à ces heures pour lancer des projets avec les collègues concernant une nouvelle salle d'info, un nouveau projet pédagogique pour souder les élèves et élargir leurs horizons, etc...

Alors des profs feignants, oui, ça existe. Mais il faut absolument cesser avec cette légende des 20h/semaine, ça n'existe tout simplement pas. Même chez les feignants.



Les manuels qualifiés gagnent aujourd'hui plus que moi. Question d'offre et de demande. Par contre, en terme d'investissements, effectivement il vaut "moins" qu'un master. Au prix des études et des 5 ans de salaire perdu à frotter son séant sur les bancs des unifs. En terme humain, je reconnais parfaitement toutes les qualités qu'il peut avoir (comme partout, il y a des couillons sans vraies qualifications).



Le fameux "corporatisme" qui est tel que lorsque je me suis fait braqué en cours avec une arme à feu, pour la deuxième fois, je n'ai pas eu grand monde pour me soutenir... Tu énonces un fait alors que dans le vécu des profs, c'est souvent le contraire qui en ressort : on se sent terriblement seul et délaissé devant nos classes. Comme un acrobate sans filet qui entre en scène.



D'apèrs certains collègues français, il est totalement impossible dans le système actuel de pouvoir être muté dans la région que l'on a choisi. En gros le prof est un nomade balladé au gré des envies de son employeur.
Il me semble que vous vivez en Belgique. Moi pour voir la maîtresse de ma fille il faut que je me libère pour être à l'école à 17h00 même si je bosse jusqu'à 18h00, sinon pas de rendez vous. L'exemple du boulot en salle de profs c'était juste pour montrer que la majorité n'a pas intérêt à se voir imposer ce genre de choses. Les manuels qualifiés donc diplômés ne sont pas payés plus cher qu'un non qualifié, cela dépend effectivement de l'offre et la demande. En France votre braquage aurait valu à votre établissement une fermeture de longue durée car droit de retrait possible. Quand à la mutation elle est possible, cela dépend de l'ancienneté et de la destination. Tous ne peuvent finir sur la côte d'azur ni après 2 ans d'ancienneté réclamer ce droit. Pour l'avoir vu de mes yeux, une copine son diplôme en poches a demandé son département natal, l'a obtenu les doigts dans le nez car ce n'est pas non plus un endroit prisé, et a démarré dans l'enseignement avec logement de fonction au sein de l'établissement. Un salaire, un appartement et pas de frais de transport, il y a plus dur pour démarrer dans la vie, remarquez qu'elle ne se plaignait pas non plus.
 
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