Législatives : no pasaran !

thitrite

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L’échéance, fatidique, du 7 octobre approche à grands pas. Fatidique parce que la situation qui prévaut aujourd’hui est fortement différente des précédentes périodes pré-électorales.

Certes, en 2011, il s’agissait de « conjurer » la menace d’un « printemps » aussi brouillon que désorganisé, spontanéiste, mais éventuellement porteur de déstabilisation institutionnelle.

Et l’on connaît la suite puisque les législatives de cette année-là portèrent au pouvoir une coalition jamais vue auparavant, (qui rappelait celle dite « bleu horizon » à la Chambre des députés en France en 1919), faite d’islamistes BCBG, d’héritiers du Parti Communiste Marocain et de partis proches du Pouvoir comme le Mouvement Populaire, le Rassemblement National des Indépendants qui vint en 2013 prendre la relève du Parti de l’Istiqlal.

En cette fin d’été 2016, les choses sont radicalement différentes.

La coalition gouvernementale a cessé d’exister comme le prouve l’incapacité de ses composantes à présenter collégialement leur bilan de législature, et chaque parti joue pour cette campagne sa propre partition, tandis que les uns et les autres se considèrent désormais, à une exception près, celle du PPS, comme des adversaires irréductibles.

Pour le RNI, le PAM, l’USFP, l’UC et même le MP, un seul mot d’ordre, celui des Républicains espagnols, « No Pasaran », adressé bien sûr au PJD !

C’est que la crainte est forte de voir cette formation, qui se réclame sans complexe de l’islamisme politique et qui fait de la religion son seul référentiel, obtenir le plus fort score le 7 octobre prochain, une victoire dont M. Abdelilah Benkirane, « sûr de lui et dominateur », ne doute pas.

Mais comment contrer la déferlante péjidiste, lorsqu’il manque un élément essentiel, l’irrépressible volonté d’aller voter ?
Certes, les partis se mobilisent, s’activent, présentent leurs programmes et leurs candidats, mais il n’y a rien de novateur et d’incitatif dans leur démarche, convenue et habituelle.


Or, il apparaît à tous, et notamment les observateurs et les analystes, que le PJD dispose d’un allié de taille, difficilement réductible en quelques semaines, l’abstentionnisme.

L’indifférence, le refus de voter, l’absence de prise de conscience politique, le manque de formation civique, le sentiment que les jeux sont déjà faits, voilà les vrais chevau-légers de Benkirane !
Et, aujourd’hui, rien ne permet de dire que les citoyens seront plus nombreux à se diriger vers les bureaux de vote qu’ils ne l’ont été en septembre 2015, surtout en milieu urbain.
 

thitrite

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L’urgence donc pour les formations politiques qui refusent que le PJD occupe pour les cinq prochaines années la Primature est de sensibiliser les potentiels électeurs à accomplir leur devoir citoyen, celui de voter le 7 octobre !

Alors qu’ils se préoccupent surtout de promettre monts et merveilles, qu’ils se contentent d’afficher les binettes de leurs candidats, qu’ils convoquent la presse pour des séances photos ou des déclarations banales, ces partis sont, consciemment ou inconsciemment, en situation irréaliste parce qu’ils n’ont d’autre objectif que de s’assurer le maximum de voix.

Or, tel n’est pas l’enjeu de cette consultation. Il est autre, tout autre, celui d’empêcher que les partisans et les artisans du conservatisme rétrograde, de la sacralisation de la société et des comportements, de la pensée unique réactionnaire, du fondamentalisme passéiste, ne soient de nouveau les vainqueurs de la joute électorale qui s’annonce.

Peu importe si le RNI ne fait pas le plein de voix parce que les électeurs auront préféré « voter utile » en se portant vers le PAM ! Peu importe que la FGD de Mme Mounib, au demeurant crédible et pleine de bonne volonté, n’obtienne pas de groupe parlementaire ou que l’USFP de M. Lachgar apparaisse comme une rose fanée et sans senteur.

Ce qui compte, pour cette occasion, c’est que les partis soient convaincus qu’une seule mission leur incombe pour l’heure, celle de convaincre les citoyens d’aller voter et de placer le PJD, non en situation de leadership qui ferait de lui le pendant marocain de l’AKP (le rêve de Si Abdelilah), mais en position de parti politique qui, grâce aux vertus de l’alternance démocratique, irait faire, avec d’autres, une cure d’opposition dans les travées du Parlement…

Et si certains, indécis, peu motivés, laxistes, se disent qu’ils ne sont pas intéressés par le devenir de leur pays, qu’ils comprennent pour l’occasion que les militants et dirigeants du PJD savent parfaitement ce qu’ils veulent accomplir, comme a l’a peut-être suggéré à bon escient tout récemment un certain Motîi…

Alors, tous au vote le 7 octobre, non pour tel ou tel, mais contre ceux qui croient que le pouvoir doit et devra encore leur appartenir.

http://lnt.ma/blog/fahd-yata/legislatives-no-pasaran/
 
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