L'enfant de Kaboul de barmak akram

A l'occasion de la sortie dvd du film :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18879390&cfilm=141085.html




critique du film : Lemonde.fr

Un après-midi, au moment où il s'apprête à rentrer chez lui, Khaled prend en charge une femme voilée de la tête au pied. Il lui fait des remarques égrillardes et remarque un grain de beauté sur sa cheville. La mise en scène - et les dialogues - de Barmak Akram, cinéaste afghan établi en France, n'est pas très subtile, mais elle accroche vite et fort. En quelques plans, on a compris que les rapports entre les hommes et les femmes ne se réduiront pas aux schémas intégristes ni aux préjugés occidentaux. Bientôt la femme voilée descend du taxi et laisse son bébé sur la banquette arrière.

Le reste du film est fait des efforts désespérés de Khaled pour remettre l'enfant à qui de droit : la police, un orphelinat, une organisation non gouvernementale française.

Chacune de ces tentatives est le prétexte d'une scène de genre, qui expose à la fois la décomposition des institutions, de la société et la formidable force de résistance de ses membres. Le dénuement absolu des administrations contraste avec l'opulence des 4x4 des organisations internationales. L'argent, plus que la religion, semble l'obsession universelle de cette ville où l'on reconstruit avec autant d'ardeur que l'on a détruit. Barmak Akram ne résiste jamais au plaisir de montrer sa ville en de grands plans panoramiques.

Par moment, le scénario prend des allures de catalogue. Les occasions de filmer à Kaboul ne sont pas si nombreuses et on a l'impression que Barmak Akram a voulu caser tous les problèmes de son pays en une heure et demie, de l'éducation des filles au reclassement des anciens combattants. Ce souci pédagogique est heureusement masqué par une interprétation d'autant plus étonnante qu'elle est pour l'essentiel le fait de comédiens non professionnels.

Hadji Gul, qui joue Khaled, est lui-même chauffeur de taxi, mais il trimballe son charme de père de famille qui aurait aimé être un voyou avec une aisance confondante. Ses collègues, son père - nostalgique du vieil Afghanistan - sont plus que des silhouettes, de vrais personnages.


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