Bonjour Drianke,
Au delà de la laïcité qui érige la neutralité de l’État vis à vis des religions, il faut, et je le répète, expurger le lieu de travail de toute référence religieuse pour le bien commun. Je n'ai pas à imposer à autrui ma pratique religieuse comme je ne souhaite pas que l'on m'impose une pratique religieuse: Je refuserai par exemple de travailler avec une personne portant une Kippa car elle est la manifestation ostensible d'une appartenance religieuse ce qui, en l’occurrence, n'apporterait rien de positif à l’accomplissement de nos taches quotidiennes. Cela ne veut pas dire que je ne le respecte pas ou que j'ai du mépris pour lui ou sa religion mais que, tout simplement, je souhaite que mon lieu de travail ne subisse pas les artéfacts du spirituel alors que la mission pour laquelle nous sommes sollicités est purement temporelle. Rien n’empêche celui qui veut pratiquer sa religion de le faire dans les lieux prévus à cet effet ou dans l'intimité de son foyer. Au risque de paraitre incompris, je trouve même que c'est le seul moyen de protéger ce en quoi nous croyons.
Si dans ce pays, le fait de porter le hijab est difficilement compatible avec une activité professionnelle alors, oui, il va à l'encontre de l’émancipation professionnelle. C'est un fait.
Le prophète n'a pas demandé de désobéir, c'est exact. Dans ce cas très simple, si le fait de travailler ne peut être compatible avec l’épanouissement religieux, il suffit de ne pas travailler. Peut-être suffirait-il de chercher dans une branche ou la mise en avant communautaire et/ou religieuse est tolérée ou recherchée.
Si, pour toi (je me permets de te tutoyer), l'expression de la pudeur passe obligatoirement par le fait de se coiffer d'un fichu, alors je dois dire que ta définition est contestable. Tout le monde connait des musulmanes qui ne se voilent pas et, impudique, n'est pas l'adjectif qui nous vient à l'esprit quand on cherche à les qualifier. l'honneur d'un individu ou sa vertu ne se quantifie pas à la masse de vêtement qu'il porte, ni au fait de se cacher.
Je défendrai toujours une femme qui par conviction souhaite se voiler et sortir dans un lieu publique sans risque de se faire agresser ou insulter. Si c'est le moyen pour elle de s'accomplir personnellement, alors je l'y encourage. Par contre, il n' y a pas lieu de négocier quand il s'agit de l'administration publique, de la représentation de l’État et du travail en général.