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Les secouristes français critiquent les amputations trop faciles des americains.
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[QUOTE="corbier, post: 6628314, member: 112301"] La chirurgienne est bouleversée. "Il me parlait d'une sous-population ! D'un peuple trop peu évolué pour mériter la médecine des Occidentaux. Mais enfin, on ne tranche pas comme ça une jambe ! Si on n'est pas obligé de la couper, il faut se battre pour la garder. On n'est pas en guerre ! On peut revoir et suivre nos patients !" On peut surtout prendre le temps de la décision, bien plus que dans les premières heures. On peut se permettre d'attendre une prise en charge lourde (une greffe des tissus, par exemple) et un suivi de pointe que peu de structures peuvent faire. "Ça vaut le coup, tout de même, pour un enfant ou un adulte jeune, de refaire les pansements tous les jours pour lui garder un membre et lui donner un avenir social", dit avec conviction Denis Larger, médecin urgentiste chez les marins pompiers de Marseille. Certaines amputations sauvent bien sûr une vie, comme celle qu'il a pratiquée le jour même de son arrivée pour désincarcérer une jeune femme dont le bras était écrasé sous une tonne de béton. Conditions extrêmes d'intervention : "A plat ventre dans un trou de souris, bras tendu pour atteindre la victime." D'autres amputations ne s'imposent pas. Et mardi soir, par exemple, refusant la suggestion de leurs collègues américains d'amputer le bras d'une femme dont la fracture s'était infectée, les pompiers français l'ont fait transporter par hélicoptère sur le Siroco, le bâtiment français ancré au large de Port-au-Prince, où elle a été soignée. "IL FAUT UN SUIVI, TANT MÉDICAL QUE PSYCHOLOGIQUE" Président de Douleurs sans frontières (DSF), le docteur Alain Serrie, qui a pourtant connu d'autres théâtres de catastrophes, est bouleversé par l'incroyable dénuement des hôpitaux haïtiens et la perspective d'une génération d'infirmes et de mutilés. Oui, dit-il, il y a eu des tas d'amputés à la va-vite, remis à la porte de l'hôpital deux heures après l'intervention. "Où sont-ils aujourd'hui ? Il faut faire un listing ! Beaucoup risquent nécrose, septicémie, et doivent être recoupés. Il faut les retrouver. Il leur faut un suivi tant médical que psychologique. Ils vont affronter les sensations bien connues des "membres fantômes". Beaucoup éprouveront des douleurs intolérables qui peuvent rendre impossible l'installation d'une prothèse..." DSF et Handicap International réfléchissent à un programme d'appels à la radio pour leur demander de se présenter dans les hôpitaux proches de chez eux. Ils envisagent aussi la création de centres dans lesquels on prendrait en charge ces souffrances si particulières. Médecins et infirmiers ont tous en tête des images de patients. Le docteur Grosclaude se rappelle ce petit garçon qui disait : "Je ne m'en sortais déjà pas avec mes deux bras. Alors avec un seul..." Le docteur haïtien Johnny Miller pense à cette petite fille affolée à l'idée qu'après avoir perdu sa main gauche, elle allait de nouveau se faire ôter trois doigts : "Comment ferai-je la lessive ?" Quant au docteur Vadot, il songe au chant triste entonné par une jeune fille amputée, toujours sous sédatif, sur la table d'opération : "Moi j'ai eu 18 ans, le jour du tremblement ; et j'ai perdu ma petite soeur, le jour de mon anniversaire ; ce fut le jour le plus terrible de ma vie ; ma maman, en France, ne sait même pas qu'elle a perdu sa fille ; et je suis encore là, amputée, 18 ans, le jour du tremblement..." [/QUOTE]
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