L'état soutient un projet routier pharaonique à la réunion

mam80

la rose et le réséda
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:rolleyes: une boulette + une boulette = 2 boulettes :bizarre:

Manuel Valls a défendu le chantier d'une route sur pilotis le long des côtes réunionnaises pour désengorger la voie actuelle.
Les détracteurs du projet craignent les conséquences environnementales du projet.


En déplacement sur l'Ile de La Réunion, depuis jeudi et pour trois jours, Manuel Valls a apporté son soutien au vaste chantier de la nouvelle route du littoral (NRL). Le premier ministre, qui dit avoir fait l'expérience des embouteillages sur l'île, défend cette nouvelle voie «structurante pour le développement de l'île de La Réunion». Il souligne la dimension «spectaculaire et exceptionnelle» du chantier «mais il faudra aller jusqu'au bout», affirme-t-il.

Ce projet pharaonique qui vise à relier la préfecture de Saint-Denis et le Port par une route à deux fois trois voies construite sur pilotis ne fait pas l'unanimité.

L'utilité de cette nouvelle route - désengorger la voie actuelle qui longe la côte - est largement reconnue mais les détracteurs du chantier font valoir d'autres projets. «On ne peut pas satisfaire tout le monde», indique Didier Robert, le président (UMP) du Conseil régional, qui porte le projet.

«La nouvelle route du littoral est un point d'équilibre entre les besoins de La Réunion, ses capacités financières et la prise en compte des dimensions environnementales et sociales, explique le sénateur.

Les travaux ont débuté en 2013 par la digue et la construction des 5 à 6 kilomètres de route sur pilotis débutera en 2016. Près de 500 millions d'euros ont déjà été engagés sur un budget global de 1,6 milliard d'euros».

Construite sur pilotis par Bouygues et Vinci, cette prouesse technique a un coût.

Proportionnellement au nombre de kilomètres construits, 12,5 kilomètres, cette route est l'une des plus chères du monde à 138 millions d'euros le kilomètre, contre 6,2 millions le kilomètre en moyenne. D'autant que les opposants au projet estiment que le budget initialement prévu devrait être dépassé.

«Choix du réalisme économique»
L'argument budgétaire a pesé dans le choix de la construction de cette route. Paul Vergès, président de Région de 1998 à 2010, avait défendu un projet de tram-train entre Saint-Denis et Le Port. «Un projet séduisant mais infaisable financièrement rétorque Didier Robert. On peut rêver d'avoir la plus belle voiture du monde sans pouvoir se l'acheter».

Selon lui, le coût de la LRL est bien en-deçà de celui du tram-train: son budget est évalué à 30 millions d'euros par an sur 40 ans - relativement à un budget global de l'ordre du milliard d'euros pour la région - contre 145 millions d'euros sur 45 ans pour le projet de tram-train. «Nous avons donc fait le choix du réalisme économique», indique Didier Robert. Le président de la région souligne en effet que le chantier «est un moteur de croissance pour la Réunion, avec 2500 emplois crées jusqu'en 2020, à 98% de main d'œuvre locale, dans une île où le taux de chômage frôle les 30%».

La nouvelle route du littoral déplace le problème des bouchons mais elle ne le règle pas

Michel Dubromel, responsable Transport et mobilité durable à l'association France Nature Environnement
Michel Dubromel, responsable Transport et mobilité durable à l'association France Nature Environnement, déplore toutefois que la dimension environnementale n'ait pas été privilégiée.

«Il y a un problème de fond avec la Nouvelle Route du Littoral.
C'est un projet de train qui avait été pensé initialement or c'est finalement une autoroute qui a été retenue, ce qui est contraire aux objectifs de Cop 21 défendus par la France.

En outre, la NRL déplace le problème des bouchons mais elle ne le règle pas. La solution serait de mettre en place un vrai réseau de transports publics.

Sur la forme, le projet est également problématique. Les matériaux ne sont pas disponibles et il faudra en partie aller les chercher sur une île près de Madagascar».

L'association a ainsi déposé l'an dernier un recours en justice, car la nouvelle route va perturber des milieux particulièrement sensibles
et elle menace
le grand dauphin,
la baleine à bosse,
des coraux et de multiples espèces d'oiseaux.

Didier Robert répond que des précautions sont prises sur le chantier pour veiller à la préservation de l'environnement, une enveloppe de 80 millions d'euros est dédiée à cet objectif.

Pas certain toutefois que cet argument apaise la colère des défenseurs de l'environnement.

photo sur http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...n-projet-routier-pharaonique-a-la-reunion.php

mam
 

mam80

la rose et le réséda
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Pour en ajouter une couche :

L'île de la Réunion, minée par le chômage... et les attaques de requins

L'île traverse une période difficile sur le plan économique, subissant une sévère baisse de la fréquentation touristique en raison, notamment, de la présence des squales sur le littoral.


Principal entrepreneur de la Réunion dans le tourisme (avec 25 % des chambres d'hôtel) et l'immobilier (10 % des logements), Armand Apavou participe aujourd'hui à la matinée consacrée à l'économie de l'île par le premier ministre.

L'occasion, pour lui, d'ouvrir des pistes de rebond, car derrière les paysages somptueux de l'île se cache une dure réalité économique.
Le chômage touche 30 % de la population active et même 60 % chez les 15-24 ans.
Le tourisme a encore baissé l'an dernier, pour la troisième année consécutive.

«La visite du premier ministre est importante dans le contexte actuel de l'île, où notre image est ternie par de nombreuses crises: requin, chikungunya, emploi…», affirme Armand Apavou.
Depuis 2011, 17 attaques de requins, dont 7 mortelles, ont eu un effet désastreux sur la destination.

Deux fois moins de touristes qu'à l'île Maurice en 2014
Avec 405.700 visiteurs accueillis l'an dernier (à 78 % venus de la métropole), la fréquentation est retombée à ses niveaux du début de la décennie. Sa proche voisine, l'île Maurice, située à seulement 170 kilomètres, attire, elle, plus de 900.000 touristes.
«Il y a des freins au tourisme, comme à l'immobilier, qu'il est urgent de lever», considère Armand Apavou.

Baisser les prix d'avion est une priorité.

Concernant les requins, «il n'y a pas de solution miracle. Il est nécessaire de mettre des filets, intensifier la surveillance des plages et l'éducation des baigneurs».

L'État a aussi donné son feu vert à une intensification de la pêche «ciblée» de requins - tigres et bouledogues.

Dans l'immobilier, où la production ne couvre pas les besoins, il demande un aménagement de la loi Pinel, pour attirer davantage d'investisseurs.

le figaro

mam
 
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