L’éthique djihadiste

Drianke

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Salâm,

Je souhaiterai revenir sur une notion galvaudée et utilisée abusivement sans en comprendre ni la portée et encore moins les conséquences. Cette notion, c’est le djihâd. En effet, combien de fois n’avez-vous pas ouvert votre journal sans y voir un grand titre reprenant ce terme ? L’image du djihâd dans l’esprit de l’occidental de base est celle d’une activité terrifiante visant à faire régner le chaos. C’est cette image là que les médias véhiculent avec l’approbation de l’intelligentsia qui sert de couverture aux pouvoirs en place.

Pour comprendre ce concept coranique, il faut l’inscrire dans sa textualité. Nous avions tenté il y a quelques temps sur ce forum de dégager certaines spécificités de la civilisation islamique. Nous y avions relevé que le pluralisme des valeurs tel qu’il est entendu par les néolibéraux est un concept propre au cadre occidental. La pluralité dépouillée de tout dogmatisme est un fait que personne ne peut contester et accède au rang de droit que chaque communauté est en mesure de réclamer. Chaque communauté a ses caractéristiques qui constituent son identité, on pourra peut-être y revenir plus tard, s’il plait à notre Seigneur.

Prenons juste le temps de préciser que la communauté musulmane doit recourir à une éthique coranique pour partager ses valeurs avec les autres communautés. Cette éthique nous l’avons nommée éthique de reconnaissance. Nous avons tiré cela du verset 13 de sûrate al-Hujurât. La communauté musulmane invite le reste de l’humanité à partager les valeurs les plus efficaces en matière d’échange mutuel, chaque communauté tire le meilleur de l’autre sans perdre ses repères. Cette éthique, aussi précieux soit son statut, n'en demeure pas moins sujette à quelques défaillances.

La première défaillance qui la menace, c’est la sclérose des valeurs auxquelles une communauté adhère. Cette sclérose apparaît lorsque cette communauté se suffit des valeurs qu’elle a pu produire et appliquer. Cette restriction l’empêche d’accéder à des valeurs éthiques meilleures. Son éthique se sclérose autour d’un certain nombre de principes ce qui la prive d’évoluer vers des dispositions plus performantes.

La seconde défaillance est la séparation des valeurs de leurs racines véritables. Quand cette sclérose éthique dure dans le temps, la communauté coupe alors ses liens avec les valeurs pratiques qui constituaient son activité. Cette séparation conduit à couper court avec les racines des valeurs que porte la communauté en question. L’esprit des valeurs actuelles que tente l’Occident de promouvoir en est une parfaite illustration. L’idée de fraternité ou de liberté sont profondément religieuses, elles ont été coupées de leur racines pour être laïcisées, comme suggérait Kant.
 

Drianke

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La troisième et dernière défaillance est la décadence de ses valeurs. L’éthique sclérosée rétrograde de son statut d’échanges, acquis par l’activité qu’entretiennent les communautés entre-elles, à celui de simples coutumes sociales et d’attitudes comportementales. La séparation qu’a produit la mise à l’écart de l’éthique de reconnaissance a conduit à adopter une conduite utilitariste avec les autres.

En conséquence de quoi, l’éthique de reconnaissance ne peut repousser ce type de défaillances que s’elle conserve ses liens avec ses valeurs originales. La question qui se pose alors est : comment faut-il procéder pour que notre éthique garde sa liaison intacte avec ses valeurs fondamentales ?



Nous allons Répondre à la question posée, mais avant cela il importe de préciser quelques principes. Il y a des conditions à respecter pour que l'activité de l'homme soit profitable et productive. Pour qu'il y ait activité, il faut qu'il y ait le déploiement d'un effort. Cet effort est déployé en vue d'atteindre un certain nombre de valeurs. Pour que notre activité soit reliée à ses valeurs fondamentales, il faut établir quelques critères. Ces critères vont servir de point d'ancrage à l'ensemble du comportement éthique.

Le fait de fournir un effort est en somme une dépense d'énergie dans le but de parvenir à la réalisation des valeurs éthiques. Dans notre cas, il faut que l'effort fourni soit le plus dynamique qui soit. Il est à n'en pas douter que l’effort atteint son niveau maximal lors des actes de résistance. Le degré le plus élevé de la résistance humaine est orienté contre ce qui lui cause du tort. Cette chose nuisible contre laquelle résiste l'homme peut aussi bien lui être interne qu'externe. L'acte de résistance peut être destiné contre soi-même comme il peut être destiné contre autrui.
 

Drianke

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Le champ le plus propice pour faire notre investigation est celui de chercher les actes de résistance les plus évidents. Nous n'allons en citer que quatre concepts à titre indicatif : la controverse, la lutte, le conflit, et le combat.

* La controverse appartient au champ lexical de la polémique et de la dispute.
* La lutte appartient au champ lexical de l'opposition de l'affrontement.
* La révolte appartient au champ lexical de l'insurrection et de la défense.
* Le combat appartient au champ lexical de la guerre et de la conquête.

Nous allons examiner s'il est du ressort de ces quatre notions de fonder notre éthique de reconnaissance. Pour cela nous allons recourir à trois principes qui font unanimité chez les êtres humains pour vérifier la portée de ces actes de résistance et juger de leur valeur. Ces principes sont l'égalité, la justice, et la bienfaisance. Avant de procéder à cette analyse, définissons d'abord ces principes.

Le critère d'égalité signifie que tout acte qu'exécute l'homme doit aussi bien convenir à soi-même qu'à autrui. Il ne suffit pas de résister contre une menace externe à soi-même, il faut aussi résister contre l'ennemi interne. Une communauté peut être destructrice pour elle même à l'instar de ses ennemis. Il faut que la communauté résiste à elle même comme elle résiste à l'ennemi externe.

Le critère de justice signifie que l'activité qui émane de ce principe doit conserver et préserver le droit d'autrui comme il conserve et préserve son propre droit. L'acte de résistance ne doit sous aucun prétexte dépasser ses limites. La communauté, une fois qu'elle a obtenu gain de cause, ne doit pas outrepasser cela et spolier le droit d'autrui lors de sa résistance contre l'ennemi extérieur. Lors de la résistance interne, le principe de justice impose à la communauté le fait de ne pas porter atteinte à ses membres sous prétexte de vouloir les réformer.

Le critère de bienfaisance signifie que l'activité recherchée doit donner la priorité aux intérêts humains sur ses propres intérêts. L'intérêt ne doit pas être cantonné seulement à l'intérieure de la communauté résistante, il doit aller au-delà et toucher l'humanité dans son ensemble. La préférence doit toujours revenir à l'intérêt général sur l'intérêt privé.
 

Drianke

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Salâm,

A partir des trois critères que nous avons mentionnés, nous allons vérifier si les actes de résistance que nous avons présentés (la controverse, la lutte, la révolte et le combat) adhèrent à ces valeurs.

Application du critère d'égalité : la communauté n'engage en principe pas de combat armé contre elle-même, elle combat son ennemi, elle ne lutte pas contre son entité mais contre son adversaire, elle ne se révolte pas contre ce qu'elle est mais contre la menace extérieure, néanmoins elle controverse avec elle-même comme elle peut le faire avec autrui.

Application du critère de justice : il se peut que le combat armé soit motivé par le fait de regagner ses droits comme il peut l'être pour spolier le droit des autres. La controverse possède les mêmes caractéristiques que le combat, elle vacille entre l'établissement de la justice et la provocation de l'injustice, toutefois il diffère sur le fait que celle-ci peut-être injuste avec elle même. Quant à la lutte, même si son objectif est de reprendre ses droits, elle ne le fait que en se montrant injuste à certains égards, car toute lutte est accompagnée par une animosité plus ou moins grande. Quant à la révolte, elle se produit que pour reprendre un droit sans l'outrepasser à opprimer qui que ce soit.

Application du critère de la bienfaisance : il est évident que ce principe ne peut être supporté que par une action qui satisfait au critère de justice. Comme nous venons de le voir seul la révolte le satisfait. Il faut préciser toutefois que le fait de satisfaire au critère de justice ne permet pas forcément de satisfaire celui de bienfaisance. Or la révolte son seul objectif est la réalisation de la justice et non à être bien bienfaisant avec son adversaire.

Nous pouvons désormais tirer quelques conclusions de ce qui vient d'être dit :

1. Aucune des quatre actions de résistance ne satisfait aux trois critères réunis.
2. Aucune de ces actions ne satisfait au critère de bienfaisance.
3. Seule la controverse satisfait au critère d'égalité.
4. Seule la révolte satisfait au critère de justice.
5. La lutte et le combat ne satisfont à aucun critère.
 

Drianke

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Le constat final après examen de ces actes de résistance : nous pouvons dire qu'il n'y en a aucun qui permet d'atteindre l'effort parfait qui lierait nos actions à leur valeur éthique fondamentale. On relève tout de même que les actions les plus proches sont la controverse et la révolte. Il est du devoir de la communauté de déployer ses efforts et de controverser avec elle-même comme elle le fait avec autrui, elle doit aussi se révolter contre toute injustice la touchant sans avoir recours à l'oppression. Il nous incombe de chercher l'action qui permettrait de donner la priorité aux intérêts généraux sur les intérêts privés puisque aucun de ceux cités ne répond à ce critère.

Sur le plan islamique trouver l'action qui permet de satisfaire les trois critères et par ce biais de fonder l'éthique de reconnaissance, qui est la plus haute forme d'échanges mutuels, n'est pas étrangère à son lexique arabe. Cette action doit déployer l'effort (djuhd) total en vue d'atteindre ce comportement parfait. La communauté musulmane est passée par tout type de résistance et elle a pratiqué de différentes manières des efforts constants pour enraciner ses valeurs. Il n'est alors pas étonnant de trouver un terme dérivé du djuhd (déploiement de l'effort) qui fonde cette action fondamentale, ce terme n'est autre que le djihâd.

Nous verrons prochainement, in shâ'a Allâh, comment le djihâd satisfait aux trois critères que nous avons cités.
 

Drianke

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Salâm,

Procédons à la même analyse avec le terme djihâd avec les critères vérifiant l'enracinement de l'action éthique.

Application du critère d'égalité : l'action du djihâd impose à la communauté de fournir l'effort contre elle-même comme elle doit le faire contre autrui. Bien plus encore, elle doit d'abord entreprendre le djihâd contre son entité avant de se confronter aux autres. Sans le djihâd d'elle-même, la umma perd le droit de le faire à l'égard de l'Autre. Pour pouvoir repousser la menace de son adversaire, la communauté doit faire le djihâd contre chacun de ses membres. Sans ce travail foncier, ses membres perdent toute légitimité d'entreprendre quoi que ce soit contre autrui.

Application du critère de justice : la umma qui applique le djihâd oeuvre pour la réalisation de la justice en son sein comme en dehors. Il devient par conséquent inconcevable que la umma réalise la justice par une voie oppressive à l’encontre de ses membres ou d'autrui. Le Mal n'a jamais été un moyen pour réaliser le Bien. La réalisations du Bien ne doit se faire que par une voie juste. C'est pourquoi la umma qui a recours au djihâd doit être la plus grande résistante pour préserver le droit des autres et de ne jamais leur porter atteinte. En même temps, elle doit aussi préserver ses propres droits et ne jamais s'imposer une charge qu'elle ne peut supporter.

Application du critère de bienfaisance : les intérêts que vise à réaliser la communauté mudjâhida (qui applique le djihâd), ne se limitent pas à celui d'une personne ni d'un groupe en particulier. Ces intérêts englobent l'humanité dans son ensemble. Il en est de même pour ce qui est des maux que la umma oeuvrent à éradiquer, elle le fait pour tout le monde sans exception. La preuve qui atteste de cela est l'application du second critère, que la umma vise à réaliser à savoir la justice. Il est à ne pas douter que la réalisation de la justice est ce qui a de plus bénéfique à l'humanité tout comme l'oppression est le pire mal qui la touche. La communauté qui oeuvre par le djihâd se doit d'être juste en toute circonstance : " Que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Soyez justes, cela est plus proche de la vertu !", Coran, V, 8. La umma par l'application du djihâd s'impose d'être bienfaisante avec autrui même lorsqu'il est son opposant ou son ennemi, oubliant ses propres intérêts. Elle n'oeuvre pas pour son bien être personnel mais pour celui de toute l'humanité.

Nous pouvons conclure que parmi les actions de résistance, seul le djihâd satisfait aux trois critères permettant de fonder l'action éthique. Nous aborderons la prochaine fois, in shâ'a Allâh, les résultats qu'implique cette dernière analyse.

Nous pouvons relever deux remarques fondamentales de ce qui a été établi dans la précédente intervention
 

Drianke

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1ère remarque :

La umma du djihâd est la seule à ne pas se satisfaire de juste remplir ses devoirs, elle va au-delà et se projette d'atteindre des objectifs l'humanistes par l'application de principes éthiques universels. Ces principes se retrouvent dans les relations qu'entretiennent les individus et les communautés qui se réfèrent à cette éthique. La umma du djihâd assemble aux devoirs qui lui incombent la ferme intention d'élever bien haut les valeurs transcendantes de l'humanité. La umma ne peut prétendre à ce titre honorifique qu'en inscrivant l'action du djihâd au coeur de son processus de développement. Toute communauté qui souhaite accéder à ce stade et satisfaire les mêmes objectifs doit suivre ce modèle, ou du moins soutenir ceux qui essaient d'y parvenir, ce qui serait la moindre des choses.

2ème remarque :

La umma du djihâd est aussi la seule à être équitable non seulement avec elle-même mais aussi avec autrui. La bienfaisance qu'elle peut manifester à l'égard d'autrui peut surpasser celle qu'elle s'accorde à elle-même. Le djihâd devient, contrairement à ce qui est véhiculé, non pas une qualité du courage comme c'est le cas pour le combat mais une qualité de bienfaisance comme l'est la générosité. La umma du djihâd ne porte pas le même regard sur sa puissance comme l'aurait la umma du courage, elle ne voit dans cette puissance que ce qui peut être profitable et bénéfique pour autrui, comme le ferait la umma généreuse.

Pour résumer notre propos sur ce qui vient d'être dit, la seule action capable de fonder l'éthique de reconnaissance est celle du djihâd. Il nous reste à déterminer comment doit être développée cette action fondamentale pour qu'elle remplisse les objectifs universels que nous avons cités.

Pour que l'action du djihâd atteigne ces objectifs, nous devons nous appuyer sur un élément essentiel qui est le principe de sacralité. Ce sera le sujet de notre prochaine intervention par la grâce d'Allâh, Gloire à Lui Seul.
 

Drianke

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Salâm,

III. Le djihâd et le principe de sacralité.

1. De l’analyse précédente, on peut faire ce récapitulatif général :

a. Fonder l’éthique est plus spécifique de la dynamisation de la foi.
b. Fonder l’éthique nécessite un effort supérieur à celui de la dynamisation de la foi.
c. L'effort le plus éminent qui permet de dynamiser la foi est celui du djihâd.
d. L’objectif du djihâd est double : il a une fonction bienfaisante et une finalité humaniste.

2. Admettre ces postulats implique le fait de reconnaître le djihâd comme l’unique effort permettant de fonder l’action éthique. Pour renforcer davantage ce élément on doit s’appuyer sur le principe de sacralité. Ce principe se compose de deux parties, une générale et une autre particulière. Sa portée générale peut être formulée comme suit : la communauté des croyants considère les relations de bienfaisance qu’elle entretient avec les autres nations comme sacrées car elles obéissent à des commandements divins garantis par leurs religions.

3. De cette définition générale, on peut tirer les quatre éléments suivants :

a. La bienfaisance nécessite d’être sacralisée.
b. La sacralité se réfère à transcendance divine.
c. La bienfaisance impose à la communauté des croyants de sacraliser ses actes.
d. La sacralité hausse le niveau des relations entre les communautés à celui d’impliquer directement leurs religions.

4. Il importe à ce stade de préciser qu’étant donné que la umma du djihâd est profondément bienfaisante, en donnant la priorité à l’intérêt général des humains sur les siens, alors son éthique la contraint à canoniser les intérêts communs défendus par les différentes religions. Cette éthique la contraint aussi à ce que les intérêts matériels soient chapeautés par les intérêts spirituels. Il est indéniable que les intérêts les plus enracinés dans l’esprits des diverses nations, les plus profondément ancrés dans leurs sentiments et intellects et qui suscitent le plus d’attention pour les préserver sont les intérêts religieux.
 

Drianke

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5. L'histoire ainsi que l'actualité témoignent que les nations ne déploient leurs efforts de manière maximale que lorsqu'il s'agit de préserver leurs religions respectives. D'ailleurs, comme on l'a vu, le terme djihâd en arabe signifie le fait de fournir l'effort ultime pour parvenir à une finalité. Au point que ce terme a été recentré pour représenter le combat au nom de la religion pour la préserver et la défendre. Ainsi, on parle alors de "guerre sainte". De ce fait la umma du djihâd non seulement elle canonise les intérêts religieux des autres nations, mais elle canonise aussi ses intérêts spirituels : "Certes, Dieu a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier de Dieu : ils tuent, et ils se font tuer. C'est une promesse authentique qu'Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l'Evangile et le Coran", Coran, (11/111). La umma du djihâd ne sent proche des autres nations lorsque celles-ci accordent autant d'importance à leurs religions qu'elle à l'Islam.
 

Drianke

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5. L'histoire ainsi que l'actualité témoignent que les nations ne déploient leurs efforts de manière maximale que lorsqu'il s'agit de préserver leurs religions respectives. D'ailleurs, comme on l'a vu, le terme djihâd en arabe signifie le fait de fournir l'effort ultime pour parvenir à une finalité. Au point que ce terme a été recentré pour représenter le combat au nom de la religion pour la préserver et la défendre. Ainsi, on parle alors de "guerre sainte". De ce fait la umma du djihâd non seulement elle canonise les intérêts religieux des autres nations, mais elle canonise aussi ses intérêts spirituels : "Certes, Dieu a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier de Dieu : ils tuent, et ils se font tuer. C'est une promesse authentique qu'Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l'Evangile et le Coran", Coran, (11/111). La umma du djihâd ne sent proche des autres nations lorsque celles-ci accordent autant d'importance à leurs religions qu'elle à l'Islam.


6. On a dit que le principe de sacralité avait deux portées une générale et une autre particulière. La générale nous l’avons évoquée, il nous reste à voir la portée relative. On peut la formuler comme suit : la communauté musulmane bienfaisante sacralise les relations de bienveillance qu’elle entretient avec les autres communautés car cette entraide provient des commandements divins révélés par leurs religions.

7. La seconde portée diffère de la première car elle s’adresse spécifiquement à la communauté musulmane alors que la première s’adresse à celle des croyants. Cette spécificité lui confère trois particularismes :


◦La sacralité que la communauté musulmane octroie à ces relations atteint le point culminant.
◦La sacralité tient sa légitimité de l’Etre supérieur qui Se manifeste par les plus beaux attributs divins.
◦Cette sacralité concerne uniquement les religions révélées qui peuvent être comparées à l’Islam.
 

Drianke

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8. La religion musulmane se distingue par ces spécificités car elle jouit du privilège d’être le parachèvement de toutes les autres. On peut diviser les religions révélées en trois catégories : la religion initiatrice, la religion médiane et la religion de parachèvement. La religion initiatrice confine à ses instructions une sacralité restreinte qui lui est propre, car aucune religion ne la précède. La religion médiane est précédée par une ou plusieurs religions et suivie par une ou plusieurs religions. Elle accumule à sa sacralité celle des religions qui l’ont précédée mais pas celles qui viennent par la suite. Quant à la religion de parachèvement, comme c’est le cas de l’Islam, elle est précédée par toutes les religions dont elle tire profit de toutes leurs sacralités. De ce fait, l’Islam accumule la plus grande part de connaissance possible sur la sacralisation des actes et se trouve en position privilégiée pour considérer et estimer celles des autres religions.

9. Cette connaissance magistrale et cette estimation éminente se justifient par le fait qu’elle considère les précédentes religions comme des étapes successives où s’est manifesté l’Islam. Ces différentes manifestations de l’esprit de l’Islam au cours du temps se surpassent les unes les autres en avançant dans le temps. Ainsi, les ensignements de la suivante dépassent ceux de la précédente. L’Islam réunit, de ce fait, tous les enseignements dispersés dans les autres religions et leur donne une orientation pratique plus large. Les religions ont perfectionné leur sacralité au cours de leur apparition dans le temps, cette sacralité atteint son point culminant avec l’Islam.



Il est utile de noter que l’emploi de l’expression ‘‘religion révélée’’ a son importance. Une religion ne peut être considérée comme telle que si elle réunit trois conditions essentielles. La première : Les enseignements de la dite religion doivent indiquer qu’il y a une existence possible, par l’âme, hors l’espace-temps. La seconde : cette existence externe doit être supérieure à celle dans l’espace-temps. La troisième : cette supériorité se manifeste par les hautes valeurs morales. La communication entre l’univers supérieure et inférieure se fait à travers la révélation.
 

Drianke

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Salâm,

IV. Les principes du djihâd et le fondement de l'éthique.

1. Après avoir évoqué le principe de sacralité sous ses deux formes, à présent, on va s'intéresser à montrer comment le djihâd peut conduire à des actions idéales de bienveillance. Comme le principe de sacralité se divise en deux catégories, le djihâd aussi a deux niveaux, le premier est général et le second est particulier. Le rôle du djihâd est de fonder l'éthique par la transformation des actes profanes en actes religieux. Cette transformation peut aussi bien être générale que particulière.

2. Commençons donc par les principes du djihâd général. Comme évoqué, le djihâd consiste à produire le plus grand effort possible pour fonder l’éthique de bienveillance. Cette éthique a pour piliers l'égalité, la justice et la bienfaisance. Partant de cette base, le djihâd général se fonde, à son tour, sur quatre principes : la quête de l'amour, la recherche de la sincérité, l'attachement à la liberté et la persévérance dans la patience. Cette structure donne au djihâd une dimension perfectionniste.

3. Le premier pilier du djihâd général est la quête de l’amour. Accomplir cet effort nécessite un perfectionnement dans la conduite. Cet effort doit atteindre sa valeur maximale. L’amour est une attirance affective par ce qui est plaisant. Nul doute qu’à ce stade le djihâd écarte tout pensant instinctif, et surpasse l’attraction altruiste. Cet amour devient un sentiment sacré. Ce qui procure à la umma du djihâd une intensité incommensurable. Cette intensité se manifeste par l’amour sacré que le croyant ressent à l’égard de Son Créateur, source de miséricorde, de mansuétude et de douceur. D’ailleurs, C’est par reconnaissance envers le Bienfaiteur que ce sentiment est éprouvé. Cet amour se réalise par l’accomplissement de Ses ordres et l’abandon de Ses interdits. Tout le Bien se trouve dans ce qu’Il a rendu légal. Tout le mal se trouve dans ce qu’Il a prohibé. La umma du djihâd accomplit uniquement ce que Dieu aime et s’écarte de tout ce qu’Il déteste. Au point de n’aimer que pour Lui et de ne détester que pour Lui.
 

Drianke

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Salâm,

4. A partir de ce qui a été dit, nous pouvons alors aisément réfuter la critique qui reproche à la umma du djihâd d’avoir de l’aversion à l’égard de son ennemi. Elle combat toute forme de haine qui est le produit de la passion inversée. La passion a pour seul objectif d’affirmer son égo. Bien au contraire, la umma oriente son action et ses sentiments pour Dieu Seul, c’est cela la véritable signification du tawhîd. Elle combat uniquement ceux que Dieu lui demande de combattre : ses agresseurs et prêter secours aux plus faibles. Le combat de la umma n’est donc aucunement comparable à ceux des autres nations. Elle a pour unique finalité de faire cesser le mal, qui cause préjudice à l’humanité.

5. Ce combat ne diffère aucunement de celui qu’elle doit entreprendre contre elle-même quand elle désobéit aux commandements divins. « Si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux. Si l'un d'eux se rebelle contre l'autre, combattez le groupe qui se rebelle, jusqu'à ce qu'il se conforme à l'ordre de Dieu. Puis, s'il s'y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables car Dieu aime les équitables », (49/9). L’être humain ne prête pas toujours attention au discours pacifique. Il y a parfois dans la rigueur autant de bienfaits que dans la douceur. Cette lutte contre les passions est donc nécessaire.

6. Dés lors que la umma donne la priorité aux commandements divins. Elle aime ce qu’Il aime et déteste ce qu’Il déteste. Elle accède de ce fait à l’amour divin réservé aux seuls élus. Les bienfaits de cet amour dépassent tout profit. Cet amour se manifeste de deux manières essentielles. D'abord, cet amour rend tout effort qu’elle réalise estimé et valorisé par Celui qui l’a commandé, Exalté soit-Il. Ensuite, elle devient appréciée par les autres nations. Quiconque est aimé par Dieu, Il place cet amour dans le coeur de ses serviteurs. De ce fait, elle réunit l’amour dans son entièreté. Al-Bukhârî rapporte d’après Abû Hurayra ces propos prophétiques : « Lorsque Dieu aime quelqu’un, Il dit à Jibril : ‘‘ Dieu, le Très Haut, aime untel, aime le donc’’. Alors Jibril l'aime et crie aux habitants du ciel: ‘‘ Dieu aime untel, aimez le donc ’’. Ceux-ci l'aiment alors, puis l’amour pour cette personne sera mis dans le coeur des habitants de la terre».
 

Drianke

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Salâm,

7. Le second pilier de l'éthique du djihâd est la recherche de la sincérité. Si l'intention recherchée dans l’action est habituellement déterminée par une sincérité candide, en revanche la sincérité exigée par le djihâd doit être entièrement dirigée pour le Créateur. La umma du djihâd ne cesse d'accomplir tous les efforts nécessaires pour acquérir cette qualité. Cet effort la conduit à écarter tout ce qui pourrait altérer cette volonté. Cette altération se décompose en trois sortes.

8. Primo, l'attachement à soi. Il est fort possible qu'une communauté accomplisse le Bien en apparence mais au fond d'elle, elle attend d'être remerciée. A ce titre, La Rochefoucauld, affirme très justement que Le refus de louanges est un désir d'être loué deux fois. La umma du djihâd s’inscrit en faux de cet adage et ne prête la moindre attention aux flatteries des autres nations et exclut tout ostentation. Elle considère que tous ce qu'elle accomplit comme Bien n'est que par la permission du Donateur par excellence. C'est à Lui Seul qu'elle attribue ses belles réalisions. Il est l'Unique à provoquer son admiration et devant Lequel elle s’incline.

9. Secundo, l'attachement à autrui. Il est fort possible qu'une communauté accomplisse le Bien en apparence mais au fond d'elle, elle souhaite profiter de son aura pour s'imposer. Elle bâtit sa gloire sur le regard qu'elle a auprès des autres. Cette sincérité est alors corrompue et perd de sa pureté. La umma du djihâd est aux antipodes de cette philosophie. Elle a pour finalité de réaliser l'effort nécessaire pour se débarrasser de ce sentiment, elle n'attend des autres nation qu'une chose : oeuvrer pour le Bien commun.

10. Tertio, à l'attachement l'échange. Il est fort possible qu'une communauté accomplisse le Bien mais en échange, elle attend un retour. Ce retour sur investissement, peut être matériel ou symbolique, limité ou élargi, de courte ou longue échéance. Dans tous les cas, l'intention est pervertie. Alors que la umma du djihâd n'attend aucun retour malgré tous les efforts qu'elle pourrait accomplir. Car elle sent toujours qu'il y a un manque dans son action. Quiconque adopte cet état d'esprit n'attend aucune récompense. « Nous t'avons fait descendre le Livre en toute vérité. Adore donc Dieu en Lui vouant un culte exclusif. C'est à Dieu qu'appartient la religion pure », (39/2-3).
 

Drianke

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Salâm,

11. Le djihâd est donc l’action la plus sincère qui soit car elle se débarrasse de tout intéressement. Cette action déployée dans sa dimension maximale concerne aussi bien la prédication altruiste, l’activité charitable, la réforme de l’environnement social ou le combat des valeurs négatives. La sincérité est conditionnée à deux principes : le premier est de s’orienter exclusivement vers Le Commandeur par excellence. Cette orientation lui octroie une spécificité particulière. Cette spécificité opère une franche distinction entre l’action qu’elle entreprend et celle menée par autrui. Ainsi, le véritable combattant (mujâhid) est celui qui le fait uniquement pour Dieu. Il en est de même de celui qui prêche le bien, ou réforme sa société ou fait la charité. Le djihâd n’a de valeur que par cette orientation. Le second principe concerne l’éducation spirituelle. Nul n’est en mesure de mettre en application le premier principe que par la lutte permanente contre soi-même et ses passions. Il s’agit de fournir l’effort nécessaire pour se libérer de tout mauvais comportement. Cette mauvaise posture se divise en deux parties, l’une apparente et une autre voilée. L’éducation de soi-même exige un long exercice qui passe par des voies pédagogiques et des normes rigoureuses au niveau de sa conduite. Le jihâd n’est possible qu’au moyen de cette méthodologie.
 

Drianke

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Al-Tirmidhî, d'après Abî Hurayra, rapporte ces dires prophétiques, que je vous demande de méditer attentivement : « Au jour de la Résurrection, Dieu Se rendra auprès des serviteurs pour les juger à un moment où toute ma communauté se serait agenouillée. Les premiers à comparaître seront : un maître du Coran, un combattant dans le chemin de Dieu, et un homme fortuné.»

Dieu dira alors au maître du Coran : « Ne t’ai je pas appris la révélation que j’ai faite à Mon Messager ?" Si, répondra-t-il, – « Qu’as tu fais de ton savoir ?» – « Je l’appliquais à travers mes prières de jour comme de nuit » - Dieu lui dit «Tu mens » et les anges aussi le lui diront. Puis Il poursuit : « Tu voulais surtout que l’on dise : un tel est un bon professeur et cela a été dit. »

Ensuite on fait venir le riche et Dieu lui dit : « Ne t’ai je pas enrichi de sorte que tu n’avais plus besoin de personne ?» – «Si, ô Maître. » – «Qu’as- tu fait de ce que je t’avais donné ? » «Je l’ai utilisé pour entretenir mes liens de parenté et faire des aumônes. » Dieu lui dira : « Tu mens » et les anges le lui diront aussi. Puis Il poursuivra en ces termes : « Tu ne voulais qu’on dise : Un tel est généreux et cela a été dit »

Enfin, on amène celui qui a été tué au cours d’un combat. Dieu lui dira : « Pourquoi as-tu été tué ? » – « On m’a donné l’ordre de participer au djihâd pour Toi, et je me suis battu jusqu’ au sacrifice suprême. ». Dieu lui dira : « Tu mens » et les anges le lui diront aussi. Puis, Il poursuivra : « Tu voulais que l’on dise : Un tel est brave et cela a été dit. ». Puis l'Envoyé de Dieu me tapota sur le genou et me dit : « Abû Hurayra ! Ces trois là sont les premiers à servir de combustible au Feu au jour de la Résurrection ».
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Salâm,

12. Le troisième pilier du djihâd est l'attachement à la liberté. En réalité la liberté ne peut être définie que par ce à quoi elle s'oppose, à savoir la servitude. Les nations peuvent tomber dans différentes sortes de servitudes qui diffèrent en fonction du lieu et du temps. Ce qui est considéré comme cause de servitude chez une nation ne l'est pas forcément chez une autre. Ce qui restreint l'activité dans un contexte, peut changer dans un autre. Il n'est possible de se débarrasser de cette servitude qu'en fournissant l'effort suffisant.

13. Puis, la servitude peut parfois être revendiquée par l'esclave, elle lui assure une certaine sécurité. Toutefois, cette situation s'oppose à la nature humaine. L'homme est en perpétuel lutte contre ce qui entrave cette liberté. Cela peut être une servitude à des biens matériels, comme à des personnes. Cet effort prend alors deux aspects. Le premier consiste à éliminer les dommages que cause cette servitude. Le second consiste à fournir l'effort nécessaire pour réaliser des projets bénéfiques.

14. Les membres de la umma du djihâd ne s’arrêtent pas à ces deux luttes. Ils combattent contre l'oppression et l'injustice comme ils combattent pour la justice et l'équité. Ils luttent contre leurs passions dans le but de s'améliorer comme ils luttent contre l'égarement de leurs ennemis dans le but de les empêcher d'opprimer autrui. Ils résistent à leurs amis comme ils s’opposent à leurs adversaires. Le principe de base observé en toute circonstance est le commandement du Bien et l'interdiction du Mal : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au Bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront », (3/104).

15. La umma du djihâd lutte aussi bien avec le verbe et la plume qu’avec ses biens et son âme. Elle combat avec son Livre révélé et pour Celui qui lui a fait grâce comme elle combat par le modèle prophétique et ses ensignements éthiques. Dans toutes ces formes du djihâd elle n’est jamais réduite à la servitude par ses combats contre le mal, quel qu’il soit. Pas plus qu’elle n’est éprise de ses luttes pour le Bien. Son djihâd consiste à se libérer de toute tutelle, et se consacrer entièrement et exclusivement pour son Seigneur, le Sublime.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
C'est pas moi qui ai rédigé cet article mais un frère maghrébin...

celui qui ne sait pas qu'il faut pas s'en prendre aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées, brûler des arbres, empoisonner des oasis ou des puits etc....c'est qu'il ne connait pas l'éthique islamique en tant de guerre...



Deux ans apres
Moi aussi je te dis nchallah je le lirai, mais je promet rien
Tu peux donner un resume, exemple as tu mentionne qu on guerre faut pas toucher a des vieux, a des femmes, a des arbres? :sournois:
 
Un texte lu sur un forum à partager

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Salâm,

Je souhaiterai revenir sur une notion galvaudée et utilisée abusivement sans en comprendre ni la portée et encore moins les conséquences. Cette notion, c’est le djihâd. En effet, combien de fois n’avez-vous pas ouvert votre journal sans y voir un grand titre reprenant ce terme ? L’image du djihâd dans l’esprit de l’occidental de base est celle d’une activité terrifiante visant à faire régner le chaos. C’est cette image là que les médias véhiculent avec l’approbation de l’intelligentsia qui sert de couverture aux pouvoirs en place.

Pour comprendre ce concept coranique, il faut l’inscrire dans sa textualité. Nous avions tenté il y a quelques temps sur ce forum de dégager certaines spécificités de la civilisation islamique. Nous y avions relevé que le pluralisme des valeurs tel qu’il est entendu par les néolibéraux est un concept propre au cadre occidental. La pluralité dépouillée de tout dogmatisme est un fait que personne ne peut contester et accède au rang de droit que chaque communauté est en mesure de réclamer. Chaque communauté a ses caractéristiques qui constituent son identité, on pourra peut-être y revenir plus tard, s’il plait à notre Seigneur.

Prenons juste le temps de préciser que la communauté musulmane doit recourir à une éthique coranique pour partager ses valeurs avec les autres communautés. Cette éthique nous l’avons nommée éthique de reconnaissance. Nous avons tiré cela du verset 13 de sûrate al-Hujurât. La communauté musulmane invite le reste de l’humanité à partager les valeurs les plus efficaces en matière d’échange mutuel, chaque communauté tire le meilleur de l’autre sans perdre ses repères. Cette éthique, aussi précieux soit son statut, n'en demeure pas moins sujette à quelques défaillances.

…/…

La seconde défaillance est la séparation des valeurs de leurs racines véritables. Quand cette sclérose éthique dure dans le temps, la communauté coupe alors ses liens avec les valeurs pratiques qui constituaient son activité. Cette séparation conduit à couper court avec les racines des valeurs que porte la communauté en question. L’esprit des valeurs actuelles que tente l’Occident de promouvoir en est une parfaite illustration. L’idée de fraternité ou de liberté sont profondément religieuses, elles ont été coupées de leur racines pour être laïcisées, comme suggérait Kant.
sa commence bien pour mon petit cerveaux
 
La troisième et dernière défaillance est la décadence de ses valeurs. L’éthique sclérosée rétrograde de son statut d’échanges, acquis par l’activité qu’entretiennent les communautés entre-elles, à celui de simples coutumes sociales et d’attitudes comportementales. La séparation qu’a produit la mise à l’écart de l’éthique de reconnaissance a conduit à adopter une conduite utilitariste avec les autres.

En conséquence de quoi, l’éthique de reconnaissance ne peut repousser ce type de défaillances que s’elle conserve ses liens avec ses valeurs originales. La question qui se pose alors est : comment faut-il procéder pour que notre éthique garde sa liaison intacte avec ses valeurs fondamentales ?



Nous allons Répondre à la question posée, mais avant cela il importe de préciser quelques principes. Il y a des conditions à respecter pour que l'activité de l'homme soit profitable et productive. Pour qu'il y ait activité, il faut qu'il y ait le déploiement d'un effort. Cet effort est déployé en vue d'atteindre un certain nombre de valeurs. Pour que notre activité soit reliée à ses valeurs fondamentales, il faut établir quelques critères. Ces critères vont servir de point d'ancrage à l'ensemble du comportement éthique.

Le fait de fournir un effort est en somme une dépense d'énergie dans le but de parvenir à la réalisation des valeurs éthiques. Dans notre cas, il faut que l'effort fourni soit le plus dynamique qui soit. Il est à n'en pas douter que l’effort atteint son niveau maximal lors des actes de résistance. Le degré le plus élevé de la résistance humaine est orienté contre ce qui lui cause du tort. Cette chose nuisible contre laquelle résiste l'homme peut aussi bien lui être interne qu'externe. L'acte de résistance peut être destiné contre soi-même comme il peut être destiné contre autrui.
On dirais que c'est fait de façon à nous laver le cerveaux :(
 
Salâm,

A partir des trois critères que nous avons mentionnés, nous allons vérifier si les actes de résistance que nous avons présentés (la controverse, la lutte, la révolte et le combat) adhèrent à ces valeurs.

Application du critère d'égalité : la communauté n'engage en principe pas de combat armé contre elle-même, elle combat son ennemi, elle ne lutte pas contre son entité mais contre son adversaire, elle ne se révolte pas contre ce qu'elle est mais contre la menace extérieure, néanmoins elle controverse avec elle-même comme elle peut le faire avec autrui.

Application du critère de justice : il se peut que le combat armé soit motivé par le fait de regagner ses droits comme il peut l'être pour spolier le droit des autres. La controverse possède les mêmes caractéristiques que le combat, elle vacille entre l'établissement de la justice et la provocation de l'injustice, toutefois il diffère sur le fait que celle-ci peut-être injuste avec elle même. Quant à la lutte, même si son objectif est de reprendre ses droits, elle ne le fait que en se montrant injuste à certains égards, car toute lutte est accompagnée par une animosité plus ou moins grande. Quant à la révolte, elle se produit que pour reprendre un droit sans l'outrepasser à opprimer qui que ce soit.

Application du critère de la bienfaisance : il est évident que ce principe ne peut être supporté que par une action qui satisfait au critère de justice. Comme nous venons de le voir seul la révolte le satisfait. Il faut préciser toutefois que le fait de satisfaire au critère de justice ne permet pas forcément de satisfaire celui de bienfaisance. Or la révolte son seul objectif est la réalisation de la justice et non à être bien bienfaisant avec son adversaire.

Nous pouvons désormais tirer quelques conclusions de ce qui vient d'être dit :

1. Aucune des quatre actions de résistance ne satisfait aux trois critères réunis.
2. Aucune de ces actions ne satisfait au critère de bienfaisance.
3. Seule la controverse satisfait au critère d'égalité.
4. Seule la révolte satisfait au critère de justice.
5. La lutte et le combat ne satisfont à aucun critère.
la j'avoier que j'ai rien compris :(
 
Le constat final après examen de ces actes de résistance : nous pouvons dire qu'il n'y en a aucun qui permet d'atteindre l'effort parfait qui lierait nos actions à leur valeur éthique fondamentale. On relève tout de même que les actions les plus proches sont la controverse et la révolte. Il est du devoir de la communauté de déployer ses efforts et de controverser avec elle-même comme elle le fait avec autrui, elle doit aussi se révolter contre toute injustice la touchant sans avoir recours à l'oppression. Il nous incombe de chercher l'action qui permettrait de donner la priorité aux intérêts généraux sur les intérêts privés puisque aucun de ceux cités ne répond à ce critère.

Sur le plan islamique trouver l'action qui permet de satisfaire les trois critères et par ce biais de fonder l'éthique de reconnaissance, qui est la plus haute forme d'échanges mutuels, n'est pas étrangère à son lexique arabe. Cette action doit déployer l'effort (djuhd) total en vue d'atteindre ce comportement parfait. La communauté musulmane est passée par tout type de résistance et elle a pratiqué de différentes manières des efforts constants pour enraciner ses valeurs. Il n'est alors pas étonnant de trouver un terme dérivé du djuhd (déploiement de l'effort) qui fonde cette action fondamentale, ce terme n'est autre que le djihâd.

Nous verrons prochainement, in shâ'a Allâh, comment le djihâd satisfait aux trois critères que nous avons cités.
la aussi je trouve que le texte est fait de façon à pas être compris part tous :(
 

Drianke

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A remonter pour recadrer certaines inepties qu'on peut lire ici de la part de laico athégristes...
 
J'ai lu mais ca il ramene tres peu de sources pour son interpreration humaniste du Jihad mais j'apprecie l'effort. Une autre interpretation est beaucoup plus simple et a de l'histoire derriere elle, defendre les terres musulmans quand elles sont attaquees ou bien étendre le domaine de l'Islam par la force. Les infideles ont alors trois choix: se convertir, combattre ou (pour les juifs et le Chretiens) payer la jizya.

Source:http://ddata.over-blog.com/4/22/62/75/Tafsir/9.-Le-Repentir.pdf

C'est comme ca que l'Afrique du Nord est devenue Musulmane par exemple, arrêtons de faire les bisounours et surtout nul besoin d'attaquer ceux qui ne font que rapporter ce que de grands Musulmans comne Ibn Kathir dans son Tafsir.
 

Drianke

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Pour les nouveaux inscrits texte à lire à tête reposée...
 
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