Leucémie : réduire les effets secondaires traitement

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Les globules rouges comme vecteurs de médicaments


Une société lyonnaise utilise des hématies pour réduire les effets secondaires d'un traitement contre des formes de leucémies.

Parmi les molécules efficaces contre les cancers, certaines restent mal tolérées par les patients. C'est le cas de l'asparaginase. Utilisée depuis plus de trente ans pour traiter les leucémies aiguës, elle a été longtemps écartée des traitements des patients adultes, qui la tolèrent bien moins que les enfants. Une technique propose d'encapsuler cette enzyme dans des globules rouges afin d'en diminuer la toxicité. Les résultats obtenus chez des patients leucémiques sont encourageants, et la méthode pourrait être étendue à d'autres types de cancers. Alors que le taux de survie des enfants atteint de leucémie aiguë lymphoïde (LAL) et myéloblastique (LAM) a très nettement progressé en vingt ans, le pronostic est nettement moins bon pour les adultes. «La situation s'est tout de même améliorée depuis que les protocoles de traitement pédiatrique ont été intégrés à la prise en charge des adultes», relève le Pr Yves Bertrand, directeur de l'institut d'hématologie et d'oncologie pédiatrique des Hospices civils de Lyon.

L'asparaginase est utilisée avec succès, de longue date, pour traiter les leucémies infantiles. «Cette enzyme détruit un acide aminé, l'asparagine, nécessaire à la croissance de la tumeur, détaille Yves Bertrand. Mais les effets secondaires, notamment les réactions allergiques, augmentent nettement avec l'âge des patients.»

La technique développée par la société lyonnaise Erytech Pharma vise à améliorer la tolérance à cette enzyme, en l'administrant encapsulée à l'intérieur de globules rouges. Ceci permet de diminuer les doses utilisées et d'éviter le contact entre l'enzyme et les cellules du système immunitaire. «L'organisme n'est presque plus exposé au médicament, explique Pierre-Olivier Goineau, cofondateur d'Erytech Pharma. L'asparagine est pompée à l'intérieur des globules rouges, où elle est ensuite détruite par l'asparaginase.»

Le Pr Yves Bertrand a coordonné deux essais cliniques utilisant cette encapsulation: «Les premiers résultats ont démontré que la méthode augmente la tolérance chez les patients sensibles, et nous analysons maintenant les données d'un nouvel essai qui compare l'efficacité de l'asparaginase encapsulée aux formes traditionnelles de la molécule.» Si ces résultats sont concluants, la méthode pourrait être utilisée de manière plus large, principalement chez les enfants en rechute, ou chez les adultes de plus de 55 ans, pour lesquels une autre étude préliminaire a montré une amélioration significative de la survie. L'encapsulation d'autres molécules est aussi testée, ainsi que l'efficacité du traitement sur des tumeurs solides. Un protocole ciblé sur le cancer du pancréas débutera bientôt à l'hôpital Beaujon de Clichy.

«Utiliser les globules rouges comme transporteurs est une idée très intéressante, pour palier à la toxicité des traitements», commente Edgardo D. Carosella, chef du service de recherche en hémato-immunologie à l'hôpital Saint-Louis. Le praticien souligne la nécessité d'attendre les résultats des essais multicentriques en cours, menés sur un nombre plus important de patients.

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Don de moelle osseuse : devenez « Veilleurs de vie »

Par Soline Roy - le 06/04/2014

Lundi est lancée la semaine du don de moelle osseuse. Un engagement important et relativement peu contraignant, qui permet de sauver des personnes gravement malades.
Le registre en compte actuellement 221.000, mais l'Agence de biomédecine voudrait qu'ils soient 240.000 d'ici à 2015. Ce sont les «Veilleurs de vie», qui s'inscrivent en tant que donneur de moelle osseuse. La semaine du don de moelle osseuse démarre lundi. Objectif: que le registre français contiennent les profils génétiques les plus variés qui soient.

• A quoi sert la moelle osseuse?

La moelle osseuse (qui n'a aucun rapport avec la moelle épinière), riche en cellules souches hématopoïétiques, fabrique les cellules sanguines.
La greffe permet de traiter des personnes victimes de maladies graves du sang, comme la leucémie:

on élimine la moelle du patient et on la remplace par une moelle «saine».
La «carte d'identité biologique» du donneur et du receveur doivent être quasi identiques. Le frère ou la sœur du patient a une chance sur quatre d'être compatible, c'est donc d'abord là que l'on cherche. Les parents, qui, par définition, n'ont transmis chacun que la moitié de leur patrimoine génétique, ne sont en revanche jamais compatibles avec leur enfant.

• Pourquoi donneur et receveur doivent-ils être compatibles?

«La moelle osseuse fabricant les différents composants du sang, elle est donc très sensible à l'immunité», explique Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l'Agence de la biomédecine. «Mais la population française est très diverses car issue de nombreux métissages», ajoute-t-elle.
C'est pourquoi les registres du monde entier sont interconnectés.
Car votre «quasi-jumeau» se trouve peut-être au bout du monde:
Emmanuelle Prada-Bordenave raconte ainsi le cas de ce donneur, vivant à Besançon, dont la moelle a servi à greffer… un Russe!
Un soldat de Napoléon avait traversé l'histoire familiale du malade, tandis qu'un russe blanc avait croisé celle du donneur… A l'inverse, certains pays présentent de très faibles variabilités. 90 % des donneurs de patients japonais sont eux-mêmes japonais, selon Emmanuelle Prada-Bordenave.

• Pourquoi a-t-on besoin de donneurs supplémentaires?

Les chances d'être compatibles pour deux individus pris au hasard dans la population sont de… une sur un million! C'est pourquoi on a besoin de nombreux donneurs potentiels.
Et plus vos origines familiales sont mélangées, mieux c'est.
Chaque année en France, quelques 2000 greffes sont réalisées, dont 59 % grâce à des donneurs non-familiaux.

«La pénurie de moelle est extrêmement rare, mais cela arrive pour des profils très particuliers», précise Emmanuelle Prada-Bordenave, qui se souvient d'un patient dont le père était corse et la mère cambodgienne. «Cela a été très difficile de trouver un donneur compatible».

«On a aussi besoin de recruter des hommes!», explique Emmanuelle Prada-Bordenave.
Les femmes donnent davantage leur moelle et leur sang.
Mais elles développent aussi une immunité après chaque grossesse.
Plus une femme a d'enfants, plus elle fabrique des anticorps, donc moins la probabilité d'être compatible avec un receveur est grande.

• Comment devient-on donneur?

On commence par s'inscrire sur le registre France Greffe de Moelle, créé en 1986.
Il faut pour cela être en parfaite santé, avoir entre 18 et 51 ans, puis répondre à un questionnaire de santé et se soumettre à une prise de sang.
Puis il faut attendre que, peut-être, si un patient en attente de greffe est compatible avec vous, l'on vous contacte pour vous demander de donner votre moelle.

• Comment se passe la greffe?

La greffe a généralement lieu deux mois après avoir trouvé le donneur.
Une fois contacté, celui-ci doit d'abord s'organiser afin de disposer du temps nécessaire et réaliser quelques formalités administratives.
Il faut aussi s'assurer qu'il est en parfaite santé: avant la greffe, le receveur est placé en aplasie totale, sa moelle est détruite et il n'a plus de défenses immunitaires. Si le donneur est malade, fut-ce d'un simple rhume, des pathogènes circulent dans son sang et cela peut s'avérer extrêmement dangereux pour le receveur.

• Comment se fait le don?

Il existe deux façons de prélever la moelle osseuse.
Soit directement dans l'os du bassin, sous anesthésie générale ; l'hospitalisation dure alors 48 heures et le donneur s'en sort avec une douleur en haut de la fesse, un peu comme s'il avait un gros bleu.
La moelle peut aussi être prélevée dans le sang du donneur qui a d'abord reçu des facteurs de croissance pour stimuler la fabrication de cellules de moelle.
L'intégralité du don est attribué à un unique receveur, et le donneur ne sera jamais sollicité pour un autre.
«Il peut arriver que la personne soit sollicité une seconde fois, mais toujours pour le même patient», explique Emmanuelle Prada-Bordenave. En revanche, elle aura toujours la possibilité de donner sa moelle à l'un de ses proches.

voir aussi
Le site pour le don de moelle osseuse
Le don de moelle osseuse souffre de préjugés
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/04/06/22194-don-moelle-osseuse-devenez-veilleurs-vie

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