L'europe du foot de papa, mâle, machiste et blanche, c'est fini et ça ne reviendra pas.»

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Michel Platini a eu une formule choc pour ouvrir mercredi (10/09/14, ndlr), en Italie, secouée cet été par une nouvelle affaire de racisme, une conférence sur le respect de la diversité.

«L'Europe du foot de papa, mâle, machiste et blanche, c'est fini et ça ne reviendra pas.» C'est par ces mots que Michel Platini a lancé mercredi la Conférence sur le respect de la diversité, la quatrième du genre en onze ans pour l'UEFA, l'instance qu'il dirige. Quelques jours après avoir abandonné la course à la présidence de la FIFA, l'ancien numéro 10 des Bleus a eu cette formule choc pour dénoncer les problèmes de racisme et plus largement d'acceptation de l'autre rencontrées aujourd'hui par le football européen.

«Cette répétition est plutôt, soyons honnêtes, le constat d'un échec. Le racisme et la discrimination appartiennent toujours à notre société et donc à notre football», a déclaré Platini, estimant de fait que l'UEFA n'avait «pas à s'enorgueillir» d'organiser encore une telle conférence. D'autant moins que, hasard du calendrier et de la géographie, que cette conférence, programmée sur deux jours, se tient à Rome, quelques semaines seulement après un dérapage verbal fâcheux du nouveau président de la Fédération italienne, Carlo Tavecchio.

Ce dernier avait déclaré le 25 juillet dernier lors d'une réunion publique: «Opti Poba» est arrivé ici et avant il mangeait des bananes, aujourd'hui, il joue titulaire à la Lazio de Rome.» Des propos qui ne visaient aucun joueur en particulier, même si certains y ont vu une ressemblance avec le nom de l'international français de la Juventus Turin Paul Pogba, mais qui ciblaient en revanche clairement les joueurs étrangers, voire africains, de Serie A. La classe politique italienne s'était émue d'une telle sortie.

«Les mots de Tavecchio sont la photographie de ce que nous ne pouvons plus nous permettre», avait ainsi déclaré Debora Serracchiani, vice-secrétaire du Parti démocrate, dans les colonnes de La Repubblica. Tavecchio avait évidemment nié tout racisme - «J'accepte toutes les critiques mais pas l'accusation de raciste parce que toute ma vie témoigne du contraire» - et cette affaire ne l'avait pas empêché d'être élu à la présidence de la Fédération le 11 août. Mais Michel Platini a rappelé ce mercredi que l'instance disciplinaire de l'UEFA «prendra une décision» à son encontre.

Au-delà de cette nouvelle affaire de racisme dans le football italien, déjà marqué ces derniers mois par des jets de banane à l'encontre de Kevin Constant et Nigel De Jong, alors joueurs de l'AC Milan, le président de l'UEFA a profité de cette conférence pour rappeler devant deux cents délégués des fédérations, ligues, clubs, ONG et représentants des minorités que «l'extraordinaire popularité» du football «entraîne une grande responsabilité, et notre sport doit véhiculer des valeurs qui puissent contribuer à rendre la société plus tolérante.»

Les divers ateliers proposés durant ces deux jours, et auxquels d'anciens joueurs comme le Néerlandais Clarence Seedorf, doivent participer, viseront donc à «renforcer la prise de conscience du racisme et de la discrimination dans la famille du football» et à «proposer et partager des solutions pratiques.» L'UEFA «ne tolère aucune forme de discrimination, raciale, culturelle, religieuse, sexuelle ou homophobe» a conclu Platini, conscient cependant que «le chemin est long, parsemé d'embûches et d'oppositions sourdes.»

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