L'exception marocaine à l'épreuve du printemps arabe

On ne le dit pas assez mais, parait-il qu'il y a une exception marocaine: Alors que la rue arabe est venue à bout, à la surprise générale, de régimes indélogeables, force est de constater que la monarchie marocaine résiste à cette déferlante.
On parle donc d'une exception marocaine, ou encore une révolution douce, lente mais sure.
On dit aussi que ce qu'ont fait les tunisiens en quelques mois, le Maroc le réalise depuis 10 ans...
Le Maroc dit on se démocratise à son rythme: pas trop tôt le matin, et pas trop tard le soir...
Mais à y voir de près, le Makhzen au pouvoir a réussi jusqu'à maintenant à donner l'illusion du changement sans rien perdre de ses prérogatives. Le Roi est toujours le vrai chef de l'état, et le pays est toujours en transition démocratique, il chemine et chemine encore depuis l'indépendance, même si ce cheminement s’est accéléré depuis 10 ans, force est de constater que le Maroc n'est pas encore un pays démocratique.

La déferlante du printemps arabe a porté les islamistes royalistes au pouvoir, ce qui inaugure une sorte de cohabitation entre la monarchie véritable détentrice du pouvoir et de nouveaux gouvernants qui promettent une forme de « prostroïka ». La monarchie a très vite réagi en installant un gouvernement de l'ombre dirigé par Fouad Ali Al himma, qui après s'être ramassé aux élections législatives s'est vu offrir le poste immunisant de conseiller du Roi...

La monarchie marocaine est donc bien mise à l'épreuve: Elle est entre le marteau d'une rue ravivée depuis la promotion d'al himma, et l'enclume des islamistes auxquels les radicaux d'al adl wal ihsane semblent se rallier, puisque cette semaine ils annoncent qu'ils quittent le mouvement du 20 fev...

Par ailleurs, d'aucuns diront qu'ayant les clés du pouvoir, et les moyens de domestiquer les islamistes, la monarchie s'en sortira haut la main et Benkirane s'épuisera dans son rôle de marionnette, son parti perdra certainement des plumes dans son baptême du feu comme le fut jadis l'USFP au début des années 2000.
 
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