L'extrémisme de la pensée

Jiimmy

Vergissmeinnicht
Salam Aleykoum


Je remarque une tendance, au sein de la population Française (je ne m'exprimerai que sur ce que je vois), qui est de s'illusionner sur le sens de la liberté et sur la détention d'une valeur dont elle est, en réalité, dépourvue.
Ainsi, il n'est pas rare, lors d'un débat d'ordre géopolitique ou sociétal, de s'entendre rétorquer que nous (en France) offrons la liberté et sommes des gens tolérants, des modèles, des phares pour l'humanité (je caricature).

J'aimerais réellement que l'on m'explique ce que signifie "être tolérant". Considère t-on cette attitude comme le fait de tout accepter ? Ce qui, dans ce cas, impliquerait que personne n'est tolérant. De même, considère t-on qu'être libre c'est se trouver dans la capacité de faire ce que bon nous semble. Ce qui dans ce cas, une nouvelle fois, ferait que personne n'est libre.

En réalité, la France, pays auto-proclamé de la liberté et de la tolérance, pose des interdits (comme tout le monde), promulgue des obligations (comme tout le monde), restreint les libertés (comme tout le monde) car personne ne dispose d'une liberté totale de même que personne n'est intégralement tolérant. Tous avons des degrés de tolérance qui diffèrent selon les situations et restreignons les libertés de notre entourage/collègues/enfants/subordonnés selon notre pouvoir, nos propres obligations et notre subjectivité.

Ainsi, il s'agit d'un non-sens absolu que d'énoncer que nous serions tolérants et disposerions de la liberté sans nuancer nos propos.

De même lors des débats, entre collègues notamment, l'on se rend compte que l'extrémisme, le terrorisme, la dictature de la pensée se situent bien souvent chez ceux pensant en être préservés et s'imaginant même lutter contre cela.
Ainsi, là où par exemple j'admettrai que chacun puisse avoir son avis sur la question du mariage gay et qu'en conséquence chacun sera en capacité de penser ce qu'il désire sur la question, il apparaîtra pour beaucoup qu'il est absolument fondamental d'être favorable à ce type de mariages et toute position réfractaire sera nécessairement une marque d'extrémisme, "d'intolérance".
Mais plus généralement, sur tout un tas de sujets, l'on se rend compte en France que l'on est très vite stigmatisé, catégorisé si l'on pense trop différemment des schèmes de pensées naturalisés et que le mot "extrémiste" nous est assez rapidement accolé dès lors que l'on a le malheur d'être un peu trop différent de ceux qui vantent les bienfaits de l'altérité, de ceux qui s'imaginent parer de tout un tas de vertus que leurs attitudes, cependant, renient profondément.

L'extrémisme ne se situe peut-être pas là où on le penserait spontanément et je ne sais pas s'il existe un peuple aussi intolérant et renfermé sur lui-même (j'entends par là, peu ouvert d'esprit, imperméable aux visions différentes, en aussi grande contradiction avec les valeurs qu'il brandit à la face des autres et qu'il tente d'imposer à coup de bombes à l'étranger) que le peuple Français.
 
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