L'historien léo elisabeth est décédé

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Léo ELISABETH, ancien professeur agrégé d'histoire et géographie au lycée Schoelcher, ancien IPR d'histoire et historien (il a publié plus d'une centaine d'articles ainsi qu'un énorme ouvrage sur la société martiniquaise des XVIIe et XVIIIe siècles) vient de décéder à l'âge de 85 ans.

Toutes les générations qu'il a formées au lycée Schoelcher se souviennent de sa fermeté et de son exigence sans faille qui faisaient trembler les rares turbulents et exaltaient les plus assoiffés d'apprendre. Quoiqu'à ces époques troublées par les guerres de décolonisations (notamment celle d'Algérie), la jeunesse lycéenne martiniquaise était, aux côtés du Parti Communiste Martiniquais, très en pointe dans ce que l'on appelait alors "la lutte anticoloniale", celle qui fréquenta le lycée Schoelcher ne se permit jamais de contester de manière violente les vues différentes de leur professeur Léo ELISABETH. En effet, dans ces années 1960 et 70, on pouvait encore, au sein de l'institution scolaire, s'opposer, débattre, contester sans que cela provoque de chahut ou de révolte contre l'enseignant. Surtout quand le professeur en question était d'une grande humanité doublée d'une toute aussi grande hauteur de vue.

Longtemps président de la Société d'Histoire de la Martinique, Léo ELISABETH est l'auteur d'une thèse d'Etat monumentale, en 1989, sur les premiers siècles de notre société martiniquaise. Travail minutieux et érudit, il est un outil indispensable pour toute personne qui souhaite se pencher de manière sérieuse sur cette époque. Autant dire qu'outre les historiens, les anthropologues, les sociologues, les créolistes etc...y trouveront, eux aussi, leur miel. Outre, sa thèse, publiée sous forme de livre (aux éditions Karthala), Leo ELISABETH a, dans de très nombreux articles, abordé un nombre considérable d'aspects de l'histoire de la Martinique. Ces articles mériteraient d'être rassemblés de manière thématique en deux ou trois volumes.

Cela repose la question de la création d'un Institut Martiniquais du Livre qui aurait pour charge de publier, et surtout de republier, notre patrimoine livresque tombé dans l'oubli ou risquant de l'être.

http://www.montraykreyol.org/articl...-temps-de-la-colonisation-des-isles-damerique
 
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