Précocité de lâge du premier rapport sexuel rémunéré, complicité de la famille, niveau détudes élevé, une étude met en lumière une réalité du royaume chérifien.
« Les travailleuses du sexe ne forment pas une catégorie homogène », cest ce que lenquête de (OPALS-Maroc) vient de dévoiler. Réalisée auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, cette enquête met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants.
La pauvreté est le premier facteur qui pousse certaines femmes à vendre leur corps mais le poids de lanalphabétisme- lié aux revenus- est également très lourd. Cest un facteur dexclusion sociale et professionnelle. 31,5% des prostituées interrogées dans cette étude ne sont jamais allées à lécole. Pourtant un résultat détonne : 21,1% dentre elles sont arrivées jusquà lenseignement supérieur et possèdent parfois même un diplôme.
Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsquon apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que lenfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles,
Sur le panel de femmes questionnées, 4% sont mariées. Ce chiffre est faible mais pourtant éloquent. Elles se prostituent généralement en cachette pour subvenir aux besoins de la famille quand le mari est pauvre ou absent. Cependant certaines ont reconnu être poussées par leur conjoint ou leur famille dans cette voie-là. Le cliché de la femme qui vend son corps sous le regard honteux et accusateur de sa famille est égratigné. La prostitution est parfois encouragée par une famille complice voire coupable.
43,5% des prostituées nutilisent pas de préservatifs
LOPALS sest également penchée sur lexposition au SIDA des prostituées. Bien que la prévalence du VIH au Maroc soit seulement de 1%, la maladie est surreprésentée chez les prostituées. 2,59% des péripatéticiennes sont séropositives. Létude met en cause le manque de campagnes de sensibilisation mais aussi le refus courant dutiliser le préservatif chez les prostituées et leurs clients. 43,5% des prostituées ne se protègent pas. Coût trop élevé des préservatifs, difficulté à sen procurer, manque dinformations sur les risques et les symptômes de la maladie, le chemin à parcourir est encore long. La peur dêtre arrêtée par la police est également importante. Lors des campagnes de ratissage de la police, « un préservatif dans le sac à main dune fille est une preuve (suffisante pour estimer) que celle-ci se livre à la prostitution », indique létude.
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« Les travailleuses du sexe ne forment pas une catégorie homogène », cest ce que lenquête de (OPALS-Maroc) vient de dévoiler. Réalisée auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, cette enquête met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants.
La pauvreté est le premier facteur qui pousse certaines femmes à vendre leur corps mais le poids de lanalphabétisme- lié aux revenus- est également très lourd. Cest un facteur dexclusion sociale et professionnelle. 31,5% des prostituées interrogées dans cette étude ne sont jamais allées à lécole. Pourtant un résultat détonne : 21,1% dentre elles sont arrivées jusquà lenseignement supérieur et possèdent parfois même un diplôme.
Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsquon apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que lenfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles,
Sur le panel de femmes questionnées, 4% sont mariées. Ce chiffre est faible mais pourtant éloquent. Elles se prostituent généralement en cachette pour subvenir aux besoins de la famille quand le mari est pauvre ou absent. Cependant certaines ont reconnu être poussées par leur conjoint ou leur famille dans cette voie-là. Le cliché de la femme qui vend son corps sous le regard honteux et accusateur de sa famille est égratigné. La prostitution est parfois encouragée par une famille complice voire coupable.
43,5% des prostituées nutilisent pas de préservatifs
LOPALS sest également penchée sur lexposition au SIDA des prostituées. Bien que la prévalence du VIH au Maroc soit seulement de 1%, la maladie est surreprésentée chez les prostituées. 2,59% des péripatéticiennes sont séropositives. Létude met en cause le manque de campagnes de sensibilisation mais aussi le refus courant dutiliser le préservatif chez les prostituées et leurs clients. 43,5% des prostituées ne se protègent pas. Coût trop élevé des préservatifs, difficulté à sen procurer, manque dinformations sur les risques et les symptômes de la maladie, le chemin à parcourir est encore long. La peur dêtre arrêtée par la police est également importante. Lors des campagnes de ratissage de la police, « un préservatif dans le sac à main dune fille est une preuve (suffisante pour estimer) que celle-ci se livre à la prostitution », indique létude.
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