libération de Georges Ibrahim Abdallah

La justice française examinera jeudi 8 janvier en appel une demande de libération conditionnelle du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, 56 ans, condamné à la prison à vie et incarcéré en France depuis 25 ans, a-t-on appris mercredi du parquet général.
La chambre d'application des peines de la Cour d'appel de Paris est saisie de l'appel d'un refus de libération conditionnelle prononcé en première instance le 10 octobre 2007.
La procédure d'appel a été retardée par l'obligation faite au Libanais de passer devant une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur sa dangerosité, une nouvelle disposition prévue par la loi sur la rétention de sûreté du 25 février 2008 pour les condamnés à perpétuité.
Georges Ibrahim Abdallah avait été arrêté en 1984 en France et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en février 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, un Américain, Charles Robert Day, et un Israélien, Yacov Barsimantov.
Ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, M. Abdallah a aussi été reconnu coupable de complicité dans la tentative d'assassinat en 1984 du consul des Etats-Unis à Strasbourg, Robert Onan Homme.
Défendu par Jacques Vergès, il avait fait appel du rejet, le 10 octobre 2007, par le tribunal d'application des peines de Paris, de sa demande d'aménagement de peine.

Al-Oufok


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Qui est Georges Ibrahim Abdallah

Né le 2 avril 1951 à Koubayath à Akkar, dans le nord du Liban, Georges Ibrahim Abdallah commence son engagement politique dans les rangs du Parti National Social Syrien (PNSS) pour rejoindre ensuite la résistance palestinienne, en adhérant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Il est blessé lors de la résistance à l'invasion sioniste du Sud Liban en 1978.


Après des mois d'agressions en tout genre (bombardements aériens et navals, raids héliportés, attaques menées par l'intermédiaire de supplétifs mercenaires comme l'Armée du Liban Sud), l'armée sioniste envahit le Liban le 6 juin 1982. Le bilan de cette opération, appelée "Paix en Galilée", est terrible : 25 000 morts, 45 000 blessés, Beyrouth dévasté par des semaines de siège et de bombardements, des centaines de civils palestiniens et libanais assassinés par les milices fascistes libanaises (les Phalanges) aux ordres de l'entité sioniste à Sabra et Chatila, des centaines de militants arabes capturés et "disparus" dans les camps d'Ansar et de Khiam.


Cette invasion étant perpétrée avec la complicité générale des puissances occidentales, plusieurs organisations de combattants libanais et arabes décident en réaction de mener la lutte en frappant les intérêts impérialistes et sionistes dans le monde entier. C'est le cas des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL), entrées en action en Europe.
Deux des principales opérations qui leur sont attribuées sont l'exécution du colonel Charles Ray, attaché militaire à l'ambassade américaine en France (18 janvier 1982) et l'exécution de Yakov Barsimantov, secrétaire en second à l'ambassade sioniste en France et, surtout, responsable du Mossad en France (3 avril 1982).

Les autorités françaises arrêtent Georges Ibrahim Abdallah le 24 octobre 1984 et son incarcération est motivée par la détention de vrais-faux papiers d'identité : un passeport délivré légalement par les autorités algériennes. Rapidement la France s'engage auprès du gouvernement algérien à libérer Georges Ibrahim Abdallah.
Cependant les autorités Etats-uniennes exercent des pressions directes sur le gouvernement français pour le pousser à ne pas relâcher Georges Ibrahim Abdallah ; les États-Unis d'Amérique se constituent partie civile dans le procès et le président américain Reagan en personne aborde le sujet lors d'une rencontre avec le président français Mitterrand. Les pressions sionistes ne manquent pas non plus.

Finalement, le gouvernement français ne respecte pas l'engagement pris auprès des autorités algériennes. Georges Ibrahim Abdallah est condamné à quatre années de détention le 10 juillet 1986, pour détention d'armes et d'explosifs. Il refuse le procès mais n'interjette pas appel.

Entre temps, en 1985-1986, une série d'attentats est commise à Paris, faisant de nombreuses victimes (13 morts et plus de 300 blessés). Ils sont revendiqués par le Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques Arabes (CSPPA). Celui-ci exige la libération de Georges Ibrahim Abdallah, d'Anis Naccache (Libanais lié aux services secrets iraniens et accusé d'une tentative d'assassinat sur l'ancien premier ministre du Shah d'Iran Chapour Bakhtiar, libéré et expulsé de France vers l'Iran en 1993) et de Varoudjian Garbidjian (militant de l'Armée Secrète Arménienne pour la Libération de l'Arménie-ASALA, accusé d'être l'auteur de l'attentat à l'aéroport d'Orly en 1983, libéré et expulsé de France vers l'Arménie en 2001).
 
Merci je me rappelle bien que son nom était lié aux attentats de Paris,

Et au final visa d'entrée en France instauré pour les pays du maghreb en septembre 1986
 
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