Un extrait d'un long article http://www.slate.fr/story/45793/devoir-reserve-armee
@iesta va falloir te calmer hein
(( Et effectivement, dans les faits, la chasse aux militaires trop bavards est un sport national en France. Ces dernières années, les affaires se sont multipliées.
En 2008, une enquête était lancée pour identifier des officiers anonymes ayant publié sous le pseudonyme Surcouf une tribune contre le Livre Blanc de la Défense nationale dans le Figaro.
Début 2009, le commandant de gendarmerie Jean-Hugues Matelly était radié des cadres pour une tribune sur Rue89 critiquant le rapprochement avec la police (la radiation sera par la suite annuléepar le Conseil d'Etat).
En 2010, le général Jean-Louis Georgelin était fustigé par l'ensemble de la classe politique. Le chef d'état-major des armées avait évoqué sur Europe 1 les conséquences stratégiques qu'entraînait la recherche des deux journalistes otages en Afghanistan.
Parler c'est bien, se taire c'est mieuxLes officiers incriminés sont systématiquement accusés d'enfreindre le devoir de réserve. Une notion «anachronique» et «inapplicable», pour reprendre des mots des parlementaires en 2004. Elle n'existe d'ailleurs plus dans les textes français depuis la rédaction du nouveau Statut général des militaires de 2005. Interrogé sur le sujet, le ministère de la Défense reste pourtant vague:
«Les militaires sont liés par une double obligation: une obligation de secret professionnel d'une part et un devoir de réserve d'autre part.»
Mais alors concrètement, que peuvent raconter les soldats?
Si le secret professionnel existe bel et bien dans les textes de loi, il concerne les détails techniques à propos d'une opération par exemple. Interdiction de donner des chiffres, des dates ou des plans pouvant mettre en danger les hommes pendant une mission prévue ou en cours.
Pour ce qui concerne le devoir de réserve, il s'agit en réalité d'une obligation de neutralité empêchant les militaires d'exprimer leurs opinions personnelles en matière de philosophie, de religion ou de politique.
C'est souvent pour ce dernier prétexte qu'ils sont réprimandés, ce motif étant accolé à la moindre incartade gênante. La procédure est alors des plus étonnantes: la hiérarchie sanctionne les bavards qui peuvent ensuite, s'ils en ont le courage, faire appel devant le Conseil d'Etat.
Pour éviter de mettre leur carrière en péril, les militaires préfèrent en général éviter de s'exprimer, aussi bien en interne que dans la presse. Déplaire à son chef, c'est prendre le risque de se voir muter dans un lointain département d'Outre-mer. ))
@iesta va falloir te calmer hein
(( Et effectivement, dans les faits, la chasse aux militaires trop bavards est un sport national en France. Ces dernières années, les affaires se sont multipliées.
En 2008, une enquête était lancée pour identifier des officiers anonymes ayant publié sous le pseudonyme Surcouf une tribune contre le Livre Blanc de la Défense nationale dans le Figaro.
Début 2009, le commandant de gendarmerie Jean-Hugues Matelly était radié des cadres pour une tribune sur Rue89 critiquant le rapprochement avec la police (la radiation sera par la suite annuléepar le Conseil d'Etat).
En 2010, le général Jean-Louis Georgelin était fustigé par l'ensemble de la classe politique. Le chef d'état-major des armées avait évoqué sur Europe 1 les conséquences stratégiques qu'entraînait la recherche des deux journalistes otages en Afghanistan.
Parler c'est bien, se taire c'est mieuxLes officiers incriminés sont systématiquement accusés d'enfreindre le devoir de réserve. Une notion «anachronique» et «inapplicable», pour reprendre des mots des parlementaires en 2004. Elle n'existe d'ailleurs plus dans les textes français depuis la rédaction du nouveau Statut général des militaires de 2005. Interrogé sur le sujet, le ministère de la Défense reste pourtant vague:
«Les militaires sont liés par une double obligation: une obligation de secret professionnel d'une part et un devoir de réserve d'autre part.»
Mais alors concrètement, que peuvent raconter les soldats?
Si le secret professionnel existe bel et bien dans les textes de loi, il concerne les détails techniques à propos d'une opération par exemple. Interdiction de donner des chiffres, des dates ou des plans pouvant mettre en danger les hommes pendant une mission prévue ou en cours.
Pour ce qui concerne le devoir de réserve, il s'agit en réalité d'une obligation de neutralité empêchant les militaires d'exprimer leurs opinions personnelles en matière de philosophie, de religion ou de politique.
C'est souvent pour ce dernier prétexte qu'ils sont réprimandés, ce motif étant accolé à la moindre incartade gênante. La procédure est alors des plus étonnantes: la hiérarchie sanctionne les bavards qui peuvent ensuite, s'ils en ont le courage, faire appel devant le Conseil d'Etat.
Pour éviter de mettre leur carrière en péril, les militaires préfèrent en général éviter de s'exprimer, aussi bien en interne que dans la presse. Déplaire à son chef, c'est prendre le risque de se voir muter dans un lointain département d'Outre-mer. ))