la liberté selon Djemila Benhabib

Entrevue de Djemila Benhabib à «Tout le monde en parle» au Québec..et vous, qu'en pensez-vous ?

L’auteure de «Ma vie à contre-Coran», Djemila Benhabib, est venue présenter son nouveau livre, «Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident». Elle a dénoncé que la gauche politique du Québec cautionne le port du voile islamique et a réclamé que le Québec adopte rapidement une charte de la laïcité.

Djemila Ben Abib croit que la gauche québécoise participe à banaliser certains problèmes. «Le voile islamique est un symbole politique. Les partis de gauche nous disent que ce n’est pas un symbole d’asservissement. Mais dans les pays où il est porté, ce sont des signes idéologiques […] des signes de soumission.» Elle dénonce aussi que la Fédération des femmes du Québec se soit positionné en faveur du port du voile.

Qui sont les «soldats d’Allah» dont elle dénonce la présence? «Ce sont les personnes qui veulent changer la configuration de nos contraintes sociales et politiques. Ce sont des gens qui se sont mis au service de l’islam politique.» Il existe selon elle deux islams, un de paix et de tolérance, et un islam politique. C’est contre ce dernier qu’elle se bat, puisqu’il promeut la mort.

«On est d’abord des humains au-delà de nos appartenances religieuses», a-t-elle ajouté.

Elle réclame également l’adoption d’une charte de la laïcité, certaine que celle-ci se situerait dans la lignée des mouvements laïques des années soixante. «La Révolution tranquille est un héritage que je possède et que je vais défendre», affirme-t-elle avec conviction. Le Québec s’est en effet modernisé à cette époque et a relégué le religieux à la sphère privée.

Elle a réagi à une chronique peu flatteuse de Patrick Lagacé à son endroit. «Ça m’a prise 15 ans pour écrire «Ma vie à contre-Coran». Ç a m’en a pris des livres, des rencontres, des voyages. On doit avoir de la lucidité dans les sujets qu’on traite.»

L’auteure a également abordé le procès Shafia, dont la sélection du jury vient de se terminer à Kingston. «La différence entre un crime passionnel et un crime d’honneur, c’est que la communauté endosse le crime d’honneur, elle ne parle. Finalement, le bourreau n’est jamais inquiété. » Il y a des femmes, au Québec, qui vivent comme si elles vivaient dans une société tribale du Pakistan, estime-t-elle. «N’attendons pas qu’il y en ait plus. Agissons! L’assassinat est l’acte ultime. Avant cela, il y a un contrôle perpétuel, c’est un véritable calvaire qu’elles endurent, ces filles.»

«Le Québec est un pays magnifique», a-t-elle lancé, insistant sur l’importance de la liberté dans sa vie.
 
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