Licence santé : trois nouvelles expérimentations pour la rentrée 2015

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la rose et le réséda
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À la rentrée 2015, trois nouvelles universités – Auvergne, Poitiers et Tours – vont expérimenter des alternatives à la Paces (première année commune aux études de santé).

Passerelles pour des étudiants en biologie et chimie, adaptation de licences existantes... Dix facs de médecine en lien avec les UFR scientifiques imaginent la filière santé de demain.

Et de dix. Au total, dix universités vont proposer entre les rentrées 2014 et 2015 une filière alternative à la Paces (première année commune aux études de santé). Aux 7 projets initiaux (Angers – le plus ambitieux – Paris 5, Paris 7, Paris 13, Rouen, Saint-Étienne et Strasbourg), s'en ajoutent trois nouveaux pour la rentrée 2015 : ceux des universités d'Auvergne, de Poitiers et de Tours.


Près d'un tiers des facultés de médecine sont désormais concernées par ces expérimentations.

Objectifs : améliorer les conditions de réorientation des étudiants après un échec en Paces et diversifier le profil des futurs médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes en créant de nouveaux modes d'entrée en deuxième ou troisième année d'études. Souvent donné en exemple par le gouvernement, le projet de l'université d'Angers qui propose un parcours pluridisciplinaire au lieu de la Paces reste assez unique, les trois nouveaux projets ayant choisi de suivre d'autres voies.

Université de Poitiers : un accès post L2
L'université de Poitiers s'est calée sur le projet de Strasbourg.
Son expérimentation consiste en une passerelle pour des étudiants issus de la deuxième année des licences de biologie et de chimie.
"C'est le projet qui nous semblait le plus intéressant. Nous n'avions pas les moyens (en enseignants comme en place) pour adapter celui d'Angers. Le ministère n'accorde aucun moyen supplémentaire pour cette expérimentation. De plus, nous étions déjà en collaboration avec l'UFR de sciences fondamentales et appliquées de l'université, qui accueille des réorientés après un échec en Paces", justifie le professeur François Seguin, directeur de la section pharmacie et vice-doyen de la faculté de médecine de Poitiers.

Les candidats déposent leur dossier en deuxième année de licence.
Celui-ci est évalué par un jury. Ils passent ensuite un oral. Ceux qui sont retenus sont inscrits sur une liste d'attente.
S'ils valident leur année de licence, ils peuvent passer en deuxième année de santé.

"Le nombre d'étudiants admis va évoluer progressivement pendant les cinq années d'expérimentation.
En 2015, seuls 10 étudiants seront pris en médecine (5 % du numerus clausus), 2 en maïeutique (10 % du numerus clausus) et 5 en pharmacie (10 % du numerus clausus).
Mais en 2019-2020, le projet concernera 18 étudiants en pharmacie (sur 72 places, soit 25 %), 12 étudiants maximum en médecine (sur 192 places) et toujours 2 étudiants en maïeutique. Il n'y a pas de filière odontologie à Poitiers", indique François Seguin.

Université d'Auvergne : une licence sciences pour la santé refaite à neuf
"La Paces ne nous satisfaisait pas. Nous souhaitions présenter un dossier dès la première vague d'appel d'offres du ministère mais nous avons manqué de temps. Nous avons attendu la seconde. En l'état actuel, nous n'aurions pas pu nous permettre de lancer un projet comme celui d'Angers : notre expérimentation doit se faire sans moyens supplémentaires et Angers a prévu d'attribuer une dizaine de postes pour la sienne", explique Brigitte Bonhomme, vice-présidente de la commission de la formation et de la vie universitaire de l'université d'Auvergne.

L'université située à Clermont-Ferrand est donc partie sur un projet à cheval sur deux expérimentations de la première vague : celle de Rouen et celle de Paris/Saint-Etienne.
Elle ne va pas créer de nouvelle licence.
"Nous en avons déjà une que nous allons utiliser et adapter : la licence sciences pour la santé.
Jusqu'ici, les étudiants la choisissaient souvent par défaut, après un échec aux concours de Paces.
Nous voulons la valoriser. Nous allons lui donner une coloration un peu plus santé pour que ses étudiants puissent recevoir en contenus l'équivalent de la Paces et rejoindre ensuite les filières médicale, pharmaceutique, maïeutique et odontologique", détaille Brigitte Bonhomme.

Cette licence débouche également sur plusieurs masters dans des domaines parallèles : éducation et santé publique, nutrition-santé-aliments, sciences du médicament, technologies biomédicales ou génétique et physiologie-bio-informatique.

À partir de 2016-2017, l'université sélectionnera les étudiants en fin de L2 ;
à partir de 2017-2018, en fin de L2 et de L3.
"Nous prendrons alors 25 étudiants en médecine (14 % du numerus clausus), 10 étudiants en pharmacie (11 %), 5 étudiants en maïeutique (15 %) et 5 étudiants en odontologie (12 %)."

Nous jugerons davantage le projet personnel de l'étudiant, la motivation, l'humain que par le biais du concours"
(Gonzague de Pinieux - Université de Tours)

Université de Tours : après une L2 ou une L3 validée et complétée
L'université de Tours a adopté un projet similaire à l'expérimentation de Paris/Saint-Etienne.
"Nous avions proposé un projet propre, avec une sélection très précoce des étudiants au bout de deux mois de Paces, mais il n'a pas été retenu", avoue le professeur Gonzague de Pinieux, responsable de la commission Paces à la faculté de médecine de Tours.
L'université se dirige donc vers un système d'étudiants entrants en filière santé après une L2 ou une L3 sciences de la matière ou sciences de la vie validée et complétée.
"Pour accéder aux filières médecine, maïeutique et pharmacie, il faudra faire partie des meilleurs élèves de licence (dans les 20 %) et valider trois UE complémentaires de 20 h chacune.
Nous jugerons ainsi davantage le projet personnel de l'étudiant, la motivation, l'humain que par le biais du concours", explique Gonzague de Pinieux.

Dans chaque filière, un pourcentage de places est réservé.
En médecine, il sera de 10 % en 2015-2016 puis augmentera progressivement jusqu'à 20 % en fin d'expérimentation.
En maïeutique, il sera de 10 % en 2015-2016 et atteindra 30 % en 2019-2020.
En pharmacie, il sera de 10 % en début d'expérimentation pour s'élever jusqu'à 15 % cinq ans plus tard.

L'université de Tours n'a donc pas opté pour le modèle de sa voisine angevine. "Nous manquions de temps et il nous semble dommage de détruire un système – la Paces – qui n'a pas encore été évalué", justifie Gonzague de Pinieux.

La licence santé sera-t-elle généralisée ?
Si oui, sous quel modèle ?
Trop tôt pour le dire... Cinq à six années de tests sont prévues avant de dresser un bilan vers 2019. Un temps long pour les politiques...

Virginie Bertereau


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la rose et le réséda
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Former plus d'enseignants à l'informatique : un nouveau défi pour les Espé ?

Depuis plusieurs années, l'enseignement de l'informatique s'est répandu dans les classes. Mais pour le Conseil national du numérique, il faut aller plus loin. C'est ce qu'il explique dans un rapport, publié le 3 octobre 2014.
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L'Académie des sciences veut développer l'enseignement de l'informatique 23.05.2013

Jean-Pierre Archambault (président d'Enseignement public et informatique) : "C’est un changement de paradigme que l’informatique devienne une discipline scolaire" 06.02.2012

Lycée : qui pour enseigner les deux nouvelles spécialités de terminale ? 19.07.2011

"L'enseignement de l'informatique doit se développer au sein de l’Éducation nationale et à tous les niveaux : à l’école primaire avec la pensée informatique, au collège par le biais d’un cours de programmation en troisième, et au lycée par la généralisation déjà prévue du cours d’ISN [Informatique et sciences du numérique, ndlr] à toutes les terminales générales et technologiques". Objectif : "créer des citoyens en capacité d'agir dans une société numérique, maîtrisant plutôt que subissant les transformations liées au numérique".

Or, parallèlement à cette préconisation, le rapport souligne le manque d'enseignants compétents pour enseigner l'informatique. Une difficulté déjà pointée en 2011, au moment de l'introduction de la spécialité ISN en terminale, puis de nouveau en 2013 par l'Académie des sciences qui mettait en avant la formation des enseignants comme une "priorité absolue".

Le rapport du Conseil national du numérique s'inscrit donc dans cette lignée, estimant le nombre d'enseignants à former à 6 ou 7.000, dont 2.000 créations de postes.

Dans ce contexte, les Espé (Écoles supérieures du professorat et de l'éducation) auraient un important rôle à jouer : "L'enseignement des nouveaux maîtres doit s'enrichir le plus vite possible d'un module d'informatique", indique le texte. Parmi les autres pistes avancées : faire enseigner l'informatique par les professeurs de technologie, et développer la bi-disciplinarité. La balle est désormais dans le camp des politiques.



Vers un nouveau bac général "humanités numériques" ?Parmi les autres préconisations faites par le Conseil national du numérique, la création d'un baccalauréat baptisé "humanités numériques", qui mettrait la programmation au service des disciplines générales.

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