L’innovation high-tech est-elle si productive ?

L’hypothèse peut sembler choquante. Si les pays industrialisés occidentaux semblent être entrés, pour longtemps, dans une période de faible croissance économique – à l’image du Japon depuis plus de vingt ans –, c’est parce que le moteur traditionnel d’une croissance forte et durable, à savoir l’innovation technique, serait en panne. Comment y croire ? Les tablettes, les téléphones mobiles et leurs applications high-tech inondent les consommateurs, Google et Facebook dominent le monde du business, l’innovation grâce aux technologies est devenu l’alpha et l’oméga de la stratégie d’entreprise. Pourtant, l’idée d’une panne dans l’innovation agite aujourd’hui les économistes américains, et commence à gagner la rive européenne de l’Atlantique. Elle est scandaleuse, car elle remet en question tout un pan de la théorie économique classique.

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La révolution technologique de la seconde moitié du XXe siècle, c’est bien sûr l’ordinateur, le semi-conducteur et Internet. Cette « révolution numérique » aurait dû générer, selon la théorie économique, d’immenses gains de productivité. C’est sur ce postulat que s’est construite la croyance – partagée dès la fin des années 1980 par la plupart des économistes et des dirigeants politiques – dans l’avènement d’une « nouvelle économie » dont la prospérité serait fondée sur la généralisation des « nouvelles technologies de l’information et de la communication » (NTIC).

LE PARADOXE DE SOLOW

Pourtant, dès 1987, l’économiste américain Robert Solow (Prix Nobel la même année) énonçait le « paradoxe » qui porte son nom : « Vous pouvez voir l'informatique partout, sauf dans les statistiques de la productivité. » En effet, si la productivité américaine a crû au rythme de 2,6 % par an de 1952 à 1972, ce chiffre n’a atteint que 1,1 % entre 1972 et 1995, alors que l’informatisation et la robotisation battaient leur plein. Certes, ce rythme est remonté entre 1995 et 2000 à près de 2,5 % par an, ce qui a permis à de nombreux économistes d’annoncer qu’il suffisait d’un peu de patience pour voir se dissiper le « paradoxe de Solow ». Mais un économiste « dissident » de la Northwestern University (Illinois), Robert Gordon, observait à la même époque que l’essentiel de ces gains se situaient dans l’industrie des NTIC elles-mêmes (40 % annuellement), et non dans les secteurs qui les utilisaient.

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Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
L’innovation high-tech est-elle si productive ?

L’hypothèse peut sembler choquante. Si les pays industrialisés occidentaux semblent être entrés, pour longtemps, dans une période de faible croissance économique – à l’image du Japon depuis plus de vingt ans –, c’est parce que le moteur traditionnel d’une croissance forte et durable, à savoir l’innovation technique, serait en panne. […]
Normal : la production/productivité et la croissance, ce sont deux choses différentes. On peut avoir une forte production ou une production satisfaisant tous les besoins, sans avoir aucune croissance, ou même en ayant une croissance négative.

Il ne faut pas confondre production et croissance. Sous ces deux liens, il est même possible de cliquer sur l’onglet Synonymie, pour voir qu’aucun des deux n’est un synonyme de l’autre; même pas un synonyme éloigné.
 
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