L’instance onusienne connue sous le nom de « Conseil des droits de l’homme » a approu

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Casablanca d'antan
VIB
And the winner is… Barack Obama ! Le prix Nobel de la paix 2009 a été attribué, à la surprise générale, au président américain. La « cuisine » du Nobel mélange tellement d’ingrédients – lobbying, influence des puissants, relations internationales, intérêts diplomatiques, air du temps… – qu’il est difficile d’établir des critères clairs et objectifs, avant de se risquer à des pronostics fiables. Deux cent trois personnalités étaient en lice pour une décision que certains estiment prématurée et douteuse tant les résultats tangibles obtenus par l’intéressé sont rares. De prime abord, on peut s’interroger sur le choix d’Obama quand beaucoup mènent des combats plus concrets, parfois au péril de leur vie, souvent loin du confort du pouvoir. Pourtant, le Nobel de la paix 2009 est peut-être le plus « intelligent » jamais décerné.

Le Nobel, disons-le une fois pour toutes, ne consacre pas uniquement des résultats mais aussi une démarche, une orientation, une stratégie, voire une vision. Pourquoi faire la fine bouche avec Obama ? Aung San Suu Kyi (1991) a-t-elle mis fin à l’oppression de la junte militaire ? Shirin Ebadi (2003) a-t-elle libéré les femmes iraniennes ? Al Gore (2007) a-t-il ralenti le réchauffement de la planète ? Mohamed el-Baradei (2005) a-t-il contenu les ambitions nucléaires de l’Iran ? Les Nobel sont de plus en plus politiques. La cuvée 2009 n’échappe pas à la règle. C’est un symbole fort.

Les jurés ont estimé que les multiples efforts d’Obama, élu il y a moins d’un an, méritaient d’être salués et encouragés. Premier Africain-Américain à la tête des États-Unis (ses électeurs méritent aussi une récompense…), rupture nette et profonde avec les années Bush – symboles de recul de la paix dans le monde –, puis une série d’engagements tous azimuts en faveur d’un monde meilleur (et non de simples vœux pieux, faut-il le rappeler) : dénucléarisation, Moyen-Orient, Corée du Nord, Cuba, réchauffement climatique, acte de décès des pratiques hors la loi de l’administration américaine dans sa lutte contre le terrorisme, fermeture de Guantánamo, discours fondateur du Caire à l’adresse du monde musulman, instauration d’un véritable dialogue diplomatique avec l’Iran…

En attribuant le Nobel de la paix 2009 à Obama – une pierre dans le jardin de Benyamin Netanyahou, qui s’évertue à lui mettre des bâtons dans les roues –, les jurés l’ont aussi pris au mot. En difficulté aux États-Unis, le président américain se voit conforté dans son discours, mais aussi placé dans l’obligation de le traduire en actes. C’est une récompense, mais aussi une obligation de résultats et un carcan.

Les mauvaises langues qui aiment à critiquer les choix d’Oslo reconnaîtront peut-être que, pour une fois, le prix Nobel de la paix pourrait bien servir à quelque chose…



Jeune Afrique
 
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