Dictionnaire amoureux de lEspagne.
Auteur*:Michel Del Castillo(Academie de Belgique)
Lettre A*:
Une langue ,cest une généalogie. Compulser un dico espagnol, fut-il le plus amoureux, revient a constater la contamination du castillan par lArabe. Albanil, almacen, albaricoque, alcazar, alcalde, mots de métiers, dagriculture, de médecine, de mathématiques, dastrologie, de philosophie, de mystique, termes militaires ou topologiques, pour ne rien dire des tournures de phrases, dexpressions familières, si dios quiere(inchallah),jusqu'à cet olé(allah),caricatural ..Plus quune manière de parler, une manière de penser. De 711 a 1492,imagine t on ce quune telle durée signifie pour un peuple*?
[ ]cest assez dire que lislam andalou ne fut pas une parenthèse ouverte avec linvasion de Tariq et refermée avec la reddition de Boabdil, il fut une permanence qui a marqué les paysages, dessiné les villes, laissé dans les mentalités, dans les esprit, dans lapparence physique, une empreinte indélébile.[ ]La fatalité de lEspagnol, cest sa déchirure intérieure. Puisque lhistoire la contraint à refuser et a nier une part de lui meme. En 1936,au commencement de la guerre civile, le cardinal-archeveque de Tolède écrivait cette phrase*: «*en Espagne, on est catho ou rien du tout*».
Pour lEglise dEspagne, tous les Espagnols étaient suspects, tous cachaient une hérésie pernicieuse et, dans cette suspicion universelle, les Juifs, bien entendu, se détachaient, eux qui, devant les persécutions des Wisigoths, avaient sollicité laide des envahisseurs(les musulmans), prospéré sous leur séculaire domination, connu en Andalousie musulmane un véritable age dor.
Abd-al Rahman III
[ ] Il fit de Cordoue non seulement sa résidence, mais aussi la deuxième capitale de lislam.
[ ]En senracinant dans lOccident, lislam affirmait sa vocation universelle. Lors de lapparition du christianisme parmi la plèbe et les esclaves de la ville, les auteurs latins de demandèrent comment cette religion sémitique, intolérante et fanatique, pourrait sintégrer dans le panthéon de Rome. En 850 beaucoup se posèrent une question similaire*:Lislam est il compatible avec la civilisation occidental* et chrétienne?Non seulement lIslam andalou se révéla compatible avec les valeurs de loccident, mais il contribua a les élargir. Pour cette raison, Lévi-Provençal, lun des orientalistes les plus savants, choisit lexpression islam occidental, dont il défendait la pertinence par des arguments irréfutables.
Questions dailleurs biaisée*: le christianisme nappartient pas non plus a lOccident Gréco latin. Non sans raison, la noblesse Romaine y vit une menace pour lHarmonie de la Cité, une atteinte aux vertus males qui avaient fait la grandeur de la République et de lEmpire. Cest du Judaïsme et du Christianisme que la révélation de Mahomet est née. Pourquoi lislam serait il plus étranger a loccident que les deux autres*?
[ ] Les modes, les idées, les produits ,les hommes eux même qui venus dIrak ou de Syrie, débarquaient en Espagne, landalousie les digérait, les assimilait.
[ ]Regarde t on a lintérieure de ce palais fabuleux que le calife fit bâtir dans les faubourgs de Cordoue, Medinat al Zahara, même bigarrure*: lébène des Soudanais, la blondeur des esclaves et slaves que les négociants juifs, ceux de Lucena se sont fait une spécialité de commerce lucratif, acheminent par le Danube et par le Rhone jusquau marché Andalous, les purs Arabes, étroite minorité aristocratique et guerrière, princes munificents, voluptueux et délicats, amateurs de vin et de poésie, de femmes .
Les Chrétiens ont leurs prêtres, leurs évêques, dont lun négocie avec le calife au nom de la communauté*:ils possèdent leurs églises, leurs couvents, leurs monastères.[...]
De lattitude conciliante des maîtres arabes, deux exemples, un pour chaque religion*: pour bâtir la grande mosquée de Cordoue, chef duvre de larchitecture islamique, RahmanIII exproprie les chrétiens qui possèdent une chapelle sur le terrain convoité. Le calife achète dabord le terrain, au prix fort, il en offre ensuite un autre, gratuitement, compensation pour le moins généreuse, afin que les chrétiens puissent rebâtir leur église. Tout ne se passe pas toujours ainsi*?Assurément, mais cela se passe souvent ainsi, on a des centaines de témoignages, tant musulmans que chrétiens.
Second exemple*:quel est le conseiller le plus écouté, le plus influent de la cour califal*?Il sappel abu Yusuf Hasday ibn Saprut,il est juif, médecin de la cour. Il gère le commerce extérieure, conduit les négociations avec les ambassadeurs étrangers, rédige les traités.
On doit rappeler que larabe fut, pour les juifs, leur langue naturelle. On doit rappeler que tous les chefs duvre rédigés au moyen age par les juifs le furent en arabe, Maimonide compris.
SUITE.....
Auteur*:Michel Del Castillo(Academie de Belgique)
Lettre A*:
Une langue ,cest une généalogie. Compulser un dico espagnol, fut-il le plus amoureux, revient a constater la contamination du castillan par lArabe. Albanil, almacen, albaricoque, alcazar, alcalde, mots de métiers, dagriculture, de médecine, de mathématiques, dastrologie, de philosophie, de mystique, termes militaires ou topologiques, pour ne rien dire des tournures de phrases, dexpressions familières, si dios quiere(inchallah),jusqu'à cet olé(allah),caricatural ..Plus quune manière de parler, une manière de penser. De 711 a 1492,imagine t on ce quune telle durée signifie pour un peuple*?
[ ]cest assez dire que lislam andalou ne fut pas une parenthèse ouverte avec linvasion de Tariq et refermée avec la reddition de Boabdil, il fut une permanence qui a marqué les paysages, dessiné les villes, laissé dans les mentalités, dans les esprit, dans lapparence physique, une empreinte indélébile.[ ]La fatalité de lEspagnol, cest sa déchirure intérieure. Puisque lhistoire la contraint à refuser et a nier une part de lui meme. En 1936,au commencement de la guerre civile, le cardinal-archeveque de Tolède écrivait cette phrase*: «*en Espagne, on est catho ou rien du tout*».
Pour lEglise dEspagne, tous les Espagnols étaient suspects, tous cachaient une hérésie pernicieuse et, dans cette suspicion universelle, les Juifs, bien entendu, se détachaient, eux qui, devant les persécutions des Wisigoths, avaient sollicité laide des envahisseurs(les musulmans), prospéré sous leur séculaire domination, connu en Andalousie musulmane un véritable age dor.
Abd-al Rahman III
[ ] Il fit de Cordoue non seulement sa résidence, mais aussi la deuxième capitale de lislam.
[ ]En senracinant dans lOccident, lislam affirmait sa vocation universelle. Lors de lapparition du christianisme parmi la plèbe et les esclaves de la ville, les auteurs latins de demandèrent comment cette religion sémitique, intolérante et fanatique, pourrait sintégrer dans le panthéon de Rome. En 850 beaucoup se posèrent une question similaire*:Lislam est il compatible avec la civilisation occidental* et chrétienne?Non seulement lIslam andalou se révéla compatible avec les valeurs de loccident, mais il contribua a les élargir. Pour cette raison, Lévi-Provençal, lun des orientalistes les plus savants, choisit lexpression islam occidental, dont il défendait la pertinence par des arguments irréfutables.
Questions dailleurs biaisée*: le christianisme nappartient pas non plus a lOccident Gréco latin. Non sans raison, la noblesse Romaine y vit une menace pour lHarmonie de la Cité, une atteinte aux vertus males qui avaient fait la grandeur de la République et de lEmpire. Cest du Judaïsme et du Christianisme que la révélation de Mahomet est née. Pourquoi lislam serait il plus étranger a loccident que les deux autres*?
[ ] Les modes, les idées, les produits ,les hommes eux même qui venus dIrak ou de Syrie, débarquaient en Espagne, landalousie les digérait, les assimilait.
[ ]Regarde t on a lintérieure de ce palais fabuleux que le calife fit bâtir dans les faubourgs de Cordoue, Medinat al Zahara, même bigarrure*: lébène des Soudanais, la blondeur des esclaves et slaves que les négociants juifs, ceux de Lucena se sont fait une spécialité de commerce lucratif, acheminent par le Danube et par le Rhone jusquau marché Andalous, les purs Arabes, étroite minorité aristocratique et guerrière, princes munificents, voluptueux et délicats, amateurs de vin et de poésie, de femmes .
Les Chrétiens ont leurs prêtres, leurs évêques, dont lun négocie avec le calife au nom de la communauté*:ils possèdent leurs églises, leurs couvents, leurs monastères.[...]
De lattitude conciliante des maîtres arabes, deux exemples, un pour chaque religion*: pour bâtir la grande mosquée de Cordoue, chef duvre de larchitecture islamique, RahmanIII exproprie les chrétiens qui possèdent une chapelle sur le terrain convoité. Le calife achète dabord le terrain, au prix fort, il en offre ensuite un autre, gratuitement, compensation pour le moins généreuse, afin que les chrétiens puissent rebâtir leur église. Tout ne se passe pas toujours ainsi*?Assurément, mais cela se passe souvent ainsi, on a des centaines de témoignages, tant musulmans que chrétiens.
Second exemple*:quel est le conseiller le plus écouté, le plus influent de la cour califal*?Il sappel abu Yusuf Hasday ibn Saprut,il est juif, médecin de la cour. Il gère le commerce extérieure, conduit les négociations avec les ambassadeurs étrangers, rédige les traités.
On doit rappeler que larabe fut, pour les juifs, leur langue naturelle. On doit rappeler que tous les chefs duvre rédigés au moyen age par les juifs le furent en arabe, Maimonide compris.
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