Takamine
"L'Enfer ...c'est moi .. :
par Vincent Geisser ..
S’il existe bien une « islamophobie hexagonale », elle traduit moins une haine séculaire à l’égard de la religion musulmane qu’une angoisse sociale profonde.
Nous sommes loin de l’anti-mahométisme chrétien hérité du canon médiéval (Mahomet comme figure de l’Antéchrist). Les musulmans ne sont plus stigmatisés en tant qu’hérétiques ou « déviants » mais comme incarnation de l’anti-modernité.
L’essentiel de la charge islamophobe porte sur leur prétendu défaut d’adaptation à certaines valeurs : droits de l’homme, démocratie, égalité des sexes.
Le Front national accuse les musulmans non pas d’être de « mauvais chrétiens » mais de « mauvais laïques » et donc de « mauvais Français ».
Une partie de l’extrême droite française a su actualiser son discours de haine en le conformant à l’air du temps, transformant sa xénophobie anti-immigrés (la France aux Français !) en racisme anti-musulmans (la France aux laïques !).
Les musulmans jouent le rôle de victimes expiatoires selon la théorie du bouc émissaire analysée par René Girard : ce n’est pas en tant que victimes coupables qu’ils sont stigmatisés mais en tant que victimes sacrifiables sur l’autel de l’identité nationale.
Dès lors, c’est moins le musulman réel qui est visé que le musulman imaginaire, dont l’altérité avec la modernité est largement fantasmée. « Peut-on être français et musulman ? » : voilà une question que l’on pensait appartenir à une autre époque.
C’est aussi l’un des paradoxes de l’islamophobie actuelle : plus les musulmans sont français, plus ils s’assimilent objectivement aux principes et aux valeurs de la société hexagonale, plus ils « font souche » au sein du corps national, plus ils ont tendance à être pris pour cibles des discours racistes.
D’où une tendance obsessionnelle à opposer systématiquement islamité et francité, comme s’il s’agissait de deux entités antinomiques, les musulmans de France étant sommés de fournir les preuves de leur allégeance nationale devant le « tribunal de l’identité ».
S’il existe bien une « islamophobie hexagonale », elle traduit moins une haine séculaire à l’égard de la religion musulmane qu’une angoisse sociale profonde.
Nous sommes loin de l’anti-mahométisme chrétien hérité du canon médiéval (Mahomet comme figure de l’Antéchrist). Les musulmans ne sont plus stigmatisés en tant qu’hérétiques ou « déviants » mais comme incarnation de l’anti-modernité.
L’essentiel de la charge islamophobe porte sur leur prétendu défaut d’adaptation à certaines valeurs : droits de l’homme, démocratie, égalité des sexes.
Le Front national accuse les musulmans non pas d’être de « mauvais chrétiens » mais de « mauvais laïques » et donc de « mauvais Français ».
Une partie de l’extrême droite française a su actualiser son discours de haine en le conformant à l’air du temps, transformant sa xénophobie anti-immigrés (la France aux Français !) en racisme anti-musulmans (la France aux laïques !).
Les musulmans jouent le rôle de victimes expiatoires selon la théorie du bouc émissaire analysée par René Girard : ce n’est pas en tant que victimes coupables qu’ils sont stigmatisés mais en tant que victimes sacrifiables sur l’autel de l’identité nationale.
Dès lors, c’est moins le musulman réel qui est visé que le musulman imaginaire, dont l’altérité avec la modernité est largement fantasmée. « Peut-on être français et musulman ? » : voilà une question que l’on pensait appartenir à une autre époque.
C’est aussi l’un des paradoxes de l’islamophobie actuelle : plus les musulmans sont français, plus ils s’assimilent objectivement aux principes et aux valeurs de la société hexagonale, plus ils « font souche » au sein du corps national, plus ils ont tendance à être pris pour cibles des discours racistes.
D’où une tendance obsessionnelle à opposer systématiquement islamité et francité, comme s’il s’agissait de deux entités antinomiques, les musulmans de France étant sommés de fournir les preuves de leur allégeance nationale devant le « tribunal de l’identité ».