Cest dans la résidence sobrement décorée de lambassadeur américain à Rabat, Samuel Kaplan, non loin de lambassade, que cette interview a eu lieu, mercredi 11 avril 2012, à 14 heures. La rencontre sest déroulée dans une atmosphère détendue et conviviale. Les deux ambassadeurs nous détaillent la vision de lAdministration américaine pour la région du Maghreb et du Sahel.
propos recueillis par aïssa amourag
*Maroc Hebdo International: M. Ensher, en tant quambassadeur des Etats-Unis à Alger, dans quel cadre sinscrit votre visite au Maroc?
Henry Ensher: Ma visite au Maroc répond à une précédente visite que mon collègue en poste au Maroc,Samuel Kaplan, ma rendue à Alger, il y a six semaines de cela. Parce que, il y a de lintérêt urgent pour nous à ce que le Maroc et lAlgérie établissent de bonnes relations. À cet effet, même la Secrétaire dEtat américaine, Hillary Clinton, lors de sa récente visite à Alger et à Rabat, les 26 et 27 février 2012, avait ouvertement exprimé son souhait de voir les frontières terrestres rouvertes entre les deux pays.
*Justement, cest pour quand la réouverture de ces frontières?
Samuel Kaplan: À ce que je sache, il ny a pas de date précise ni de calendrier pour la réouverture des frontières. Toujours est-il que dans lintérêt des deux pays, elle doit avoir lieu le plus tôt possible. Personnellement, je souhaite quelle ait lieu avant la fin de cette année. Parce que cela va permettre de régler beaucoup de problèmes. Je confirme aussi que les gouvernements des deux pays sont aujourdhui en pourparlers très avancés pour accélérer le processus de réouverture.
*Avant la fin de lannée dit-vous?
Samuel Kaplan: Oui, les frontières terrestres entre le Maroc et lAlgérie seront rouvertes avant la fin de lannée.
*La récente visite à Rabat et à Alger de la Secrétaire dEtat américaine, Hillary Clinton, a-t-elle aidé à un rapprochement entre les deux capitales?
Samuel Kaplan: Je lespère. Mais je vous dis demblée que Hillary Clinton entretient des relations très affectives avec le Maroc depuis le temps où elle était première dame des Etats-Unis. Le but de sa récente visite à Rabat était, bien entendu, dapprofondir nos relations avec le Maroc, mais aussi dencourager la volonté des officiels marocains de se rapprocher davantage avec leurs homologues algériens. Rabat et Alger, malgré leur rapprochement diplomatique, continuent dentretenir des relations difficiles.
*Que font concrètement les Etats-Unis pour apaiser ces relations?
Samuel Kaplan: Les Etats-Unis népargnent aucun effort pour offrir leur aide et leur soutien pour améliorer les relations entre Rabat et Alger. Il faut dire, que malgré leurs divergences politiques, les deux pays ont beaucoup de choses en commun. Notamment sur le plan historique, économique, social et culturel. Il ne faut pas oublier aussi que les Etats-Unis sont en même temps les amis dAlger et de Rabat. Et, compte tenu de la situation actuelle dans la région, les deux pays se distinguent par une stabilité politique que nous cherchons à maintenir et à encourager. Parce que ce que nous constatons dans les autres pays qui sont autour du Maroc et de lAlgérie nest pas toujours rassurant. Doù lintérêt pour nous à ce que ces deux pays amis soient aidés et consolidés et quils puissent rétablir leurs relations historiques.