Une loi de Finances anti-croissance

madalena

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salam

Le projet de loi de Finances 2013 marocaine a été approuvé par la Chambre des représentants en deuxième lecture après les amendements apportés par la Chambre des conseillers.

Certes, c’est une bonne nouvelle concernant le respect des délais, au regard de la mésaventure de l’année dernière (vote retardé de 6 mois), mais cette nouvelle loi de Finances n’est pas toujours conforme à la nouvelle Constitution et présente plusieurs contradictions par rapport aux objectifs fixés, notamment la croissance et le rétablissement des équilibres macroéconomiques.

Si la nouvelle Constitution a insisté sur l’approche participative dans l’élaboration des lois et des stratégies engageant l’avenir du pays, force est de constater que le gouvernement Benkirane a fait cavalier seul et peu pris en considération les doléances des différentes parties prenantes.

De même, le budget de cette année aurait dû être encadré par une nouvelle loi organique conforme à la nouvelle Constitution, favorisant plus de transparence, de rigueur et d’efficience dans la gestion des finances publiques, ce qui n’a pas été le cas.

Et puis, on pourrait se poser des questions sur sa légitimité après que 163 députés seulement ont participé à son vote, c’est-à-dire moins que la moitié du parlement.

Quant au niveau du contenu, la nouvelle Constitution a insisté sur la lutte contre l’économie de rente et la corruption. Or, la nouvelle loi de finances brille par l’absence d’une stratégie et de mesures opérationnelles pour lutter contre ce double fléau.

Le coût de ce dernier est pourtant très élevé puisque cela correspond à 2 point en moins de croissance et donc une perte de 60 000 à 70 000 emplois - un luxe que l’on ne peut pas se permettre en ce temps de crise, et, qui plus est, dans un pays « pauvre ».

http://www.libe.ma/Une-loi-de-Finances-anti-croissance_a34361.html
 
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