La carte des zones qui pourront ouvrir le dimanche et le soir à Paris
La carte des douze zones touristiques internationales a été révélée. Les magasins situés dans ces quartiers pourront ouvrir jusqu'à minuit et tous les dimanches. Mais la mesure ne fera pas que des heureux, même chez ceux qui seront autorisés à ouvrir.
Elles devaient être quatre d'après les premiers éléments qui avaient été dévoilés par Bercy. Elles seront finalement douze ZTI parisiennes - zones touristiques internationales - à pouvoir ouvrir sans limitation jusqu'à dimanche, et chaque jour jusqu'à minuit. Bercy marque ainsi une volonté d'accélération sur ce dossier avec la révélation des «heureuses élues» d'un texte qui pourrait entrer en vigueur à la rentrée, une fois que la loi Macron sera passée devant le Conseil d'Etat.
Après s'être fortement mobilisés l'année dernière, les syndicats restent vigilants et préparent d'ores et déjà des recours contre l'extention des heures d'ouverture. Au contraire, les employeurs saluent la mesure, qui permet de préserver l'attractivité de la ville aux yeux des touristes étrangers. Ailleurs en France, les maires pourront autoriser certains commerces à ouvrir jusqu'à douze dimanches par an dès 2016.
La manne touristique
Si la carte des ZTI parisiennes - il y en aura également à Nice, Cannes et Deauville - est principalement un mélange d'évidences (la totalité de l'axe allant des Champs-Elysées à la place de la République, Montmartre…), elle réserve quelques surprises en incluant le secteur des Olympiades dans le XIIIe arrondissement, qui n'est pas particulièrement connu pour son attrait touristique, ou le centre commercial de Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement, un quartier certes huppé mais excentré là-aussi des grosses attractions de visiteurs étrangers, qui sont justement le prétexte à ces ZTI.
La carte des zones concernées fait en tout cas ressortir les évidents gagnants de ce volontarisme en faveur des ouvertures dominicales: les centres commerciaux et les grands magasins parisiens. Autrement dit, les lieux accueillant la semaine un flux continu de visiteurs et donc d'acheteurs potentiels, et pour qui une ouverture le dimanche ou tard le soir représente une affluence supplémentaire nette, là où dans d'autres commerces, elle pourrait ne générer qu'un simple «effet de substitution», avec des clients qui achètent lors des ces intervalles supplémentaires ce qu'ils acquéraient auparavant la semaine ou en journée.
Pour ces heureux élus, le chiffre exact du gain représenté est encore incertain, mais les estimations recueillies auprès de dirigeants dans le cadre d'un rapport commandé par la Ville de Paris sur ce sujet variaient entre 5% et 7% de chiffre d'affaires supplémentaire.
Encombrant privilège
Pas sûr pourtant que les seuls perdants dans l'affaire soient les magasins en dehors de ces zones.
Si bien sûr ne pas pouvoir ouvrir le dimanche constitue un manque à gagner dans une ville qui devrait accueillir 16 millions de touristes en 2015, certaines enseignes pourraient souffrir de se retrouver dans les ZTI choisies.
«Le problème, c'est que si tout le monde ouvre le dimanche ou le soir, vous vous retrouvez quasiment obligé d'ouvrir vous-même mais avec un avantage moindre, analyse pour le Figaro Alexandre Delaigue, économiste et professeur à l'université Lille 1. Par contre les coûts d'exploitation supplémentaires, eux, seront bien là. Et si cela est bénéfique pour les enseignes très touristiques, c'est loin d'être garanti pour d'autres secteurs d'activité.»
Le retour de bâton est donc possible, et les ouvertures dominicales ou nocturnes ont tout du cadeau empoisonné pour de nombreux secteurs, d'autant que le phénomène existe à l'étranger, avec un «retour d'expérience» inquiétant.
«Aux Etats-Unis, vous avez déjà des grandes enseignes qui sont ouvertes sept jours sur sept et souvent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, rappelle Alexandre Delaigue. Et que constate-t-on?
Oui, vous pouvez faire vos courses n'importe quand dans des magasins… souvent quasiment vides. Et les enseignes ne peuvent plus revenir en arrière car cela coûterait trop cher d'être le seul à ne plus être tout le temps ouvert. Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les clients: les surcoûts liés aux salaires, à l'entretien, à l'éclairage constant du bâtiment finissent par être répercutés sur les prix.» Pas sûr donc qu'une mesure majoritairement soutenue par les Français continue à l'être... quand elle sera effective.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...ils-ouvrir-le-dimanche-et-le-soir-a-paris.php
mam
La carte des douze zones touristiques internationales a été révélée. Les magasins situés dans ces quartiers pourront ouvrir jusqu'à minuit et tous les dimanches. Mais la mesure ne fera pas que des heureux, même chez ceux qui seront autorisés à ouvrir.
Elles devaient être quatre d'après les premiers éléments qui avaient été dévoilés par Bercy. Elles seront finalement douze ZTI parisiennes - zones touristiques internationales - à pouvoir ouvrir sans limitation jusqu'à dimanche, et chaque jour jusqu'à minuit. Bercy marque ainsi une volonté d'accélération sur ce dossier avec la révélation des «heureuses élues» d'un texte qui pourrait entrer en vigueur à la rentrée, une fois que la loi Macron sera passée devant le Conseil d'Etat.
Après s'être fortement mobilisés l'année dernière, les syndicats restent vigilants et préparent d'ores et déjà des recours contre l'extention des heures d'ouverture. Au contraire, les employeurs saluent la mesure, qui permet de préserver l'attractivité de la ville aux yeux des touristes étrangers. Ailleurs en France, les maires pourront autoriser certains commerces à ouvrir jusqu'à douze dimanches par an dès 2016.
La manne touristique
Si la carte des ZTI parisiennes - il y en aura également à Nice, Cannes et Deauville - est principalement un mélange d'évidences (la totalité de l'axe allant des Champs-Elysées à la place de la République, Montmartre…), elle réserve quelques surprises en incluant le secteur des Olympiades dans le XIIIe arrondissement, qui n'est pas particulièrement connu pour son attrait touristique, ou le centre commercial de Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement, un quartier certes huppé mais excentré là-aussi des grosses attractions de visiteurs étrangers, qui sont justement le prétexte à ces ZTI.
La carte des zones concernées fait en tout cas ressortir les évidents gagnants de ce volontarisme en faveur des ouvertures dominicales: les centres commerciaux et les grands magasins parisiens. Autrement dit, les lieux accueillant la semaine un flux continu de visiteurs et donc d'acheteurs potentiels, et pour qui une ouverture le dimanche ou tard le soir représente une affluence supplémentaire nette, là où dans d'autres commerces, elle pourrait ne générer qu'un simple «effet de substitution», avec des clients qui achètent lors des ces intervalles supplémentaires ce qu'ils acquéraient auparavant la semaine ou en journée.
Pour ces heureux élus, le chiffre exact du gain représenté est encore incertain, mais les estimations recueillies auprès de dirigeants dans le cadre d'un rapport commandé par la Ville de Paris sur ce sujet variaient entre 5% et 7% de chiffre d'affaires supplémentaire.
Encombrant privilège
Pas sûr pourtant que les seuls perdants dans l'affaire soient les magasins en dehors de ces zones.
Si bien sûr ne pas pouvoir ouvrir le dimanche constitue un manque à gagner dans une ville qui devrait accueillir 16 millions de touristes en 2015, certaines enseignes pourraient souffrir de se retrouver dans les ZTI choisies.
«Le problème, c'est que si tout le monde ouvre le dimanche ou le soir, vous vous retrouvez quasiment obligé d'ouvrir vous-même mais avec un avantage moindre, analyse pour le Figaro Alexandre Delaigue, économiste et professeur à l'université Lille 1. Par contre les coûts d'exploitation supplémentaires, eux, seront bien là. Et si cela est bénéfique pour les enseignes très touristiques, c'est loin d'être garanti pour d'autres secteurs d'activité.»
Le retour de bâton est donc possible, et les ouvertures dominicales ou nocturnes ont tout du cadeau empoisonné pour de nombreux secteurs, d'autant que le phénomène existe à l'étranger, avec un «retour d'expérience» inquiétant.
«Aux Etats-Unis, vous avez déjà des grandes enseignes qui sont ouvertes sept jours sur sept et souvent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, rappelle Alexandre Delaigue. Et que constate-t-on?
Oui, vous pouvez faire vos courses n'importe quand dans des magasins… souvent quasiment vides. Et les enseignes ne peuvent plus revenir en arrière car cela coûterait trop cher d'être le seul à ne plus être tout le temps ouvert. Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les clients: les surcoûts liés aux salaires, à l'entretien, à l'éclairage constant du bâtiment finissent par être répercutés sur les prix.» Pas sûr donc qu'une mesure majoritairement soutenue par les Français continue à l'être... quand elle sera effective.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...ils-ouvrir-le-dimanche-et-le-soir-a-paris.php
mam