Lorsque la langue française est débitrice de l'arabe

Critique

Lorsque la langue française est débitrice de l'arabe

LE MONDE | 15.06.07 | 16h07 • Mis à jour le 15.06.07 | 16h07

Qu'y a-t-il de commun entre un abricot, un baldaquin, un divan, une fanfare, un pyjama, un tambour et une tulipe ? Entre un kiosque, du lilas, un baobab, une girafe, le signe arobase, de la bergamote ou de la percale ? Vous donnez votre langue au chat ? Tous ces mots, passés ou non par l'espagnol ou l'italien anciens, par le grec ou le latin, sont de filiations arabe, turque ou persane.

Les mots voyagent. Ils se rencontrent, se modèlent, s'enrichissent, laissent des empreintes, font des enfants illégitimes et métissés qui eux-mêmes, au hasard des exodes et des échanges, donneront naissance à de nouveaux vocables. Oui, la langue, malheureusement souvent bien plus que ceux qui la parlent, est bonne fille : elle est souple, accueillante, ouverte aux emprunts, aux échanges. Ce qui au final, lorsque l'on demande aux mots, au hasard des rues où ils se baladent, "vos papiers SVP", pour ficher leur origine étymologique dans des dictionnaires bien péremptoires... rend toute réponse très aléatoire.

A l'heure où l'on ne parle que difficultés d'intégration, choc des civilisations, et où la xénophobie sait se parer de multiples masques, ce Dictionnaire des mots français d'origine arabe de Salah Guemriche, journaliste et romancier, arrive comme un baume sur une plaie, comme du miel ou du jasmin dans un thé un peu amer. Car, comme le définit très joliment Assia Djebar, de l'Académie française, dans la préface de l'ouvrage, les mots, mieux encore que des "ponts", sont des "passerelles" entre les cultures, les univers, les "deux rives" entre lesquelles navigue le fils ou la fille d'immigrés.

C'est ce que nous découvrons au fil de ces 378 pages très documentées, qui, non contentes de se livrer à un simple recensement lexical de a (comme alambic) à z (comme zouave) de près de 400 mots d'origine arabe, en retracent le voyage, l'itinéraire, les pérégrinations, en auscultent l'intégration, la contamination à d'autres idiomes, en inventorient l'évolution orthographique, les usages anciens ou modernes et s'agrémentent d'une anthologie de textes d'auteurs divers et variés, de Rabelais à Houellebecq en passant par Gide, Morand, Gracq ou Jonquet. Tous ces écrivains, d'hier ou d'aujourd'hui, en ont usé, émaillé leurs écrits, comme nous tous, anonymes, en M. Jourdain faisant de la prose sans le savoir, nous en fleurissons nos conversations. Parlez-vous l'arabe ? le turc ? le persan ? Non ? Si vous saviez, pourtant !

Si vous saviez que la guitare dont vous jouez, les épinards que vous détestez, la douane que vous passez, le camaïeu dont vous aimez jouer dans le choix de vos chemises, ou la bougie que vous brûlez par les deux bouts ou non, tous ont des origines arabisantes, turques ou persanes... Raquette ? Mazout ? Savate ? Typhon ? Zénith ? Idem. Eh oui, vous parlez l'arabe sans le savoir, un arabe qui, passé par maints méandres et ayant accompli tant d'arabesques dans nos différentes cultures et les différents siècles, a oublié lui-même d'où il venait. Des mots sans papiers. Des mots sur lesquels on pose pudiquement un "probablement issu du grec ou du bas latin..." sans même se demander d'où ils pouvaient bien venir avant que le grec ou le bas latin s'en empare.

Le mal est désormais réparé : "Il n'y a jamais eu de langue sans alliage", nous explique, dès son introduction, intitulée fort à propos "La mémoire de l'emprunt", l'auteur, qui a travaillé quatre ans à la rédaction de ce dictionnaire. Pour notre plus grand bonheur. Notre réconciliation avec nous-mêmes. Et la partie de "l'autre rive" qui est en nous.

Un ouvrage à picorer avec délice comme on savoure des oranges ou des cornes-de-gazelle, blotti sur son sofa.


DICTIONNAIRE DES MOTS FRANÇAIS D'ORIGINE ARABE de Salah Guemriche. Préface d'Assia Djebar, de l'Académie française. Seuil, 878 p., 35 €.

Hélène Viala
 

Mazgha

Ayawayaw
"Oualla" je l'savais pas: )

tu verra un jour ce "oualla" sera dans le dico.

tu parie?

oualla?

lol

en fait, les viellards rétrogrades de l'Acédémie française y rechignent mais plein de mots comme "wallah" vont inéluctablement rentrer dans le dico français. Logique, quel Français n'en connait pas la signification??
 

solahfat

Paname , paname, paname
toutes les langues font des emprunts pour exprimer une réalité nouvelle au code culturel par exemple ou pour rester fidèle à la représentation originelle de cette réalité.
le signe reste arbitraire malgré tout!
 

waRm

Use with caution
j'avais un ptit livre où il y avait une grande liste de mots francais d'origine arabe

pour l'espagnol cest encore beaucoup plus évident
 

waRm

Use with caution
le contraire est aussi possible...les langues se sont toujours entremêlées, et enrichis du vocabulaire des aunes des autres.

oui mais pour les mots du genre "azukar"(sucre) cest plus qu'évident que ca vient de l'arabe, ou encore algebre etc...

et vu l'histoire de l'espagne cest très évident après il y a d'autre mot qui viennent eux de l'espagnol, ex "coche" (voiture) qui se dit dans certaine région au maroc
 
oui mais pour les mots du genre "azukar"(sucre) cest plus qu'évident que ca vient de l'arabe, ou encore algebre etc...

et vu l'histoire de l'espagne cest très évident après il y a d'autre mot qui viennent eux de l'espagnol, ex "coche" (voiture) qui se dit dans certaine région au maroc
On pourrait multiplier les examples de mot d'origine etrangère infininément...mais j'arrive pas a comprendre le vrais sens de ce sujet .
 

waRm

Use with caution
On pourrait multiplier les examples de mot d'origine etrangère infininément...mais j'arrive pas a comprendre le vrais sens de ce sujet .

le sens est simple pourtant, faire savoir à bcp que bcp de mots francais sont à l'origine arabe voila cest tout faut pas chercher plus loin
 
le sens est simple pourtant, faire savoir à bcp que bcp de mots francais sont à l'origine arabe voila cest tout faut pas chercher plus loin
tu a un preuve ?a mon avis les arabes on jamais conolisè la france .je voilai dire qu Il faut savoir que les arabes ont constament emprunté du vocabulaire aux différentes langues des différents peuple qui ont envahi leur terre.
 

waRm

Use with caution
tu a un preuve ?a mon avis les arabes on jamais conolisè la france .

ah ok javais des doutes mais maintenant je vois claire, enfait ce qui te t'embete depuis le début cest les arabes, je déteste cette facon de penser, donc je ne métalerai pas sur ce sujet
si tu veux changer l'histoire cest pas mon probleme et cest HS par rapport au sujet

tout les profs de francais te diront la meme chose que nous. c'est plus qu'évident, et en parlant de mes exemples, je ne lai pas du tout choisi au hasard, ils sont très révélateurs

jtai pris un mot venant de l'arabe et un autre venant de l'espagnol, il y a eu échange une preuve donc que les maures/arabes étaient présent en espagne et meme jusqu'à poitier
 
tu a un preuve ?a mon avis les arabes on jamais conolisè la france .je voilai dire qu Il faut savoir que les arabes ont constament emprunté du vocabulaire aux différentes langues des différents peuple qui ont envahi leur terre.



Oh!andaaz qui nous fais son jaloux parce que c est pas des mots berberes:D
 
le pire c est la langue turc,et pourtant depuis ataturk ils ont réintégré et

reinvneter des mots 100% "9ardache",mais il leur reste encor presque 30% de

mots arabes.
 
ah ok javais des doutes mais maintenant je vois claire, enfait ce qui te t'embete depuis le début cest les arabes, je déteste cette facon de penser, donc je ne métalerai pas sur ce sujet
si tu veux changer l'histoire cest pas mon probleme et cest HS par rapport au sujet

tout les profs de francais te diront la meme chose que nous. c'est plus qu'évident, et en parlant de mes exemples, je ne lai pas du tout choisi au hasard, ils sont très révélateurs

jtai pris un mot venant de l'arabe et un autre venant de l'espagnol, il y a eu échange une preuve donc que les maures/arabes étaient présent en espagne et meme jusqu'à poitier
j'azi rien contre la langue arabe , je l'aime bien . la langue ecrite arabe n'a fait son entrée qu'au 3 eme siècle Le Grec était propagé d’Ouest en Est et Vice versa, je ne serais pas étonnée de voir la langue arabe adopter des mots d’origine Grecque.

ce que 'etonne c'est que a chaque fois qu on parle de la langue arabe vous pensez directement qu on es anti-arabe ...
 

waRm

Use with caution
j'azi rien contre la langue arabe , je l'aime bien . la langue ecrite arabe n'a fait son entrée qu'au 3 eme siècle Le Grec était propagé d’Ouest en Est et Vice versa, je ne serais pas étonnée de voir la langue arabe adopter des mots d’origine Grecque.

ce que 'etonne c'est que a chaque fois qu on parle de la langue arabe vous pensez directement qu on es anti-arabe ...

j'adère pas a ton hypothèse

et si je pense que tu es anti-arabe cest parce que je te lis, et je connais ta facon de penser lol
 

waRm

Use with caution
Les convictions politiques servent seulement á detruire tout debat entre nous.

je ne suis ni anti arabe ni anti français , mais je pense(selon certain) qu c'est interdi pour un amazigh de participè au sujet de la langue arabe .

ohhh fait pas ton parano :rolleyes: et tu sais quoi, jsuis berbere moi meme alors fait pas ta victime avec moi, on est juste en desaccord
 

waRm

Use with caution
andaaz : je me suis toujours demandé pourquoi tu mettais cet avatar, on dirait le ku kux klan lol

ps : le prend pas mal
 
ohhh fait pas ton parano :rolleyes: et tu sais quoi, jsuis berbere moi meme alors fait pas ta victime avec moi, on est juste en desaccord
Je ne suis pas venue ici non plus pour parler de ma personne ou de ma vie. Je réagis face à un article.

tu es pas obligè d'etre d'accord avec moi , mais arret de me juger pour rien .
 
Critique

Lorsque la langue française est débitrice de l'arabe

LE MONDE | 15.06.07 | 16h07 • Mis à jour le 15.06.07 | 16h07

Qu'y a-t-il de commun entre un abricot, un baldaquin, un divan, une fanfare, un pyjama, un tambour et une tulipe ? Entre un kiosque, du lilas, un baobab, une girafe, le signe arobase, de la bergamote ou de la percale ? Vous donnez votre langue au chat ? Tous ces mots, passés ou non par l'espagnol ou l'italien anciens, par le grec ou le latin, sont de filiations arabe, turque ou persane.

Les mots voyagent. Ils se rencontrent, se modèlent, s'enrichissent, laissent des empreintes, font des enfants illégitimes et métissés qui eux-mêmes, au hasard des exodes et des échanges, donneront naissance à de nouveaux vocables. Oui, la langue, malheureusement souvent bien plus que ceux qui la parlent, est bonne fille : elle est souple, accueillante, ouverte aux emprunts, aux échanges. Ce qui au final, lorsque l'on demande aux mots, au hasard des rues où ils se baladent, "vos papiers SVP", pour ficher leur origine étymologique dans des dictionnaires bien péremptoires... rend toute réponse très aléatoire.

A l'heure où l'on ne parle que difficultés d'intégration, choc des civilisations, et où la xénophobie sait se parer de multiples masques, ce Dictionnaire des mots français d'origine arabe de Salah Guemriche, journaliste et romancier, arrive comme un baume sur une plaie, comme du miel ou du jasmin dans un thé un peu amer. Car, comme le définit très joliment Assia Djebar, de l'Académie française, dans la préface de l'ouvrage, les mots, mieux encore que des "ponts", sont des "passerelles" entre les cultures, les univers, les "deux rives" entre lesquelles navigue le fils ou la fille d'immigrés.

C'est ce que nous découvrons au fil de ces 378 pages très documentées, qui, non contentes de se livrer à un simple recensement lexical de a (comme alambic) à z (comme zouave) de près de 400 mots d'origine arabe, en retracent le voyage, l'itinéraire, les pérégrinations, en auscultent l'intégration, la contamination à d'autres idiomes, en inventorient l'évolution orthographique, les usages anciens ou modernes et s'agrémentent d'une anthologie de textes d'auteurs divers et variés, de Rabelais à Houellebecq en passant par Gide, Morand, Gracq ou Jonquet. Tous ces écrivains, d'hier ou d'aujourd'hui, en ont usé, émaillé leurs écrits, comme nous tous, anonymes, en M. Jourdain faisant de la prose sans le savoir, nous en fleurissons nos conversations. Parlez-vous l'arabe ? le turc ? le persan ? Non ? Si vous saviez, pourtant !

Si vous saviez que la guitare dont vous jouez, les épinards que vous détestez, la douane que vous passez, le camaïeu dont vous aimez jouer dans le choix de vos chemises, ou la bougie que vous brûlez par les deux bouts ou non, tous ont des origines arabisantes, turques ou persanes... Raquette ? Mazout ? Savate ? Typhon ? Zénith ? Idem. Eh oui, vous parlez l'arabe sans le savoir, un arabe qui, passé par maints méandres et ayant accompli tant d'arabesques dans nos différentes cultures et les différents siècles, a oublié lui-même d'où il venait. Des mots sans papiers. Des mots sur lesquels on pose pudiquement un "probablement issu du grec ou du bas latin..." sans même se demander d'où ils pouvaient bien venir avant que le grec ou le bas latin s'en empare.

Le mal est désormais réparé : "Il n'y a jamais eu de langue sans alliage", nous explique, dès son introduction, intitulée fort à propos "La mémoire de l'emprunt", l'auteur, qui a travaillé quatre ans à la rédaction de ce dictionnaire. Pour notre plus grand bonheur. Notre réconciliation avec nous-mêmes. Et la partie de "l'autre rive" qui est en nous.

Un ouvrage à picorer avec délice comme on savoure des oranges ou des cornes-de-gazelle, blotti sur son sofa.


DICTIONNAIRE DES MOTS FRANÇAIS D'ORIGINE ARABE de Salah Guemriche. Préface d'Assia Djebar, de l'Académie française. Seuil, 878 p., 35 €.

Hélène Viala

sait on aussi que la plupart des mots d'origine arabes du francais ont été transmis au francais lors des croisades ?
 
oui mais pour les mots du genre "azukar"(sucre) cest plus qu'évident que ca vient de l'arabe, ou encore algebre etc...

et vu l'histoire de l'espagne cest très évident après il y a d'autre mot qui viennent eux de l'espagnol, ex "coche" (voiture) qui se dit dans certaine région au maroc
le mot sukkar et d'origine indien


sucre : par l'italien zucchero (XIIIe siècle), par l'arabe sukkar, d'origine indienne depuis le sanscrit sarkarâ (a donné aussi le latin saccharum)
 
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